Je dois avouer une chose, ma chasse au Burkinabè de Querétaro a été infructueuse. Pourtant, j’avais un bon guide en la personne de Mané, un frère Ivoirien et oncle du regretté Désiré Tagro. Point de traces, donc de Burkinabè dans la ville qui a accueilli les Etalons ! Pourtant ce n’était pas la mer à boire tant le Noir ne court pas les rues dans cette belle cité. A en croire mon guide d’un jour que j’ai rencontré fortuitement, il y a des Burkinabè au Mexique mais ils vivent à Mexico. Grande a été ma joie quand j’ai appris que le match des champions d’Afrique contre le Panama ne sera pas l’affaire des seuls éventuels Burkinabè du Mexique que je recherche. Les Africains du pays ont sonné le rassemblement à Querétaro pour se mettre tous derrière les Etalons contre le Panama.
Mané, notre frère Ivoirien a déjà pris 49 tickets d’entrée au stade pour la petite communauté attendue. Sans doute, il y aura des Burkinabè parmi. En attendant ce jour, je ne peux pas occulter cette fâcheuse habitude que les Mexicains ont à me rappeler quotidiennement de mauvais souvenirs. Les tirs nourris d’armes, voilà le sport favori local ! Inutile de vous dire que ces bruits infernaux ont le don de me faire sursauter en me ramenant aux tristes nuits vécues à Ouagadougou. Et quand tout inquiet, je vais aux nouvelles auprès des citoyens de la ville, eux en rigolent même ! Dieu, fasse que chez nous, on n’en vienne pas à banaliser les coups de fusil à ce point !
A présent autre chose. Je vous l’ai déjà dit. « La bouffe » me pose d’énormes problèmes dans ce pays. Mais qu’est-ce qu’ils cultivent ces Mexicains pour proposer des plats aux saveurs si repoussantes ? Ce mercredi, je décide d’aller faire le marché, telle une bonne ménagère ! Sauf qu’en lieu et place d’un panier, je ne disposais que de mon stylo à bille et de mon bloc note. Et qu’est-ce que je découvre ? Tout ! Tout ce qu’on cultive dans nos champs ou qui pousse dans notre savane. Tamarin, maïs (blanc et jaune), bisap, choux (pomme et fleur), poivron, concombre, piment, patate douce, goyave, papaye, pastèque. Les Bissa qui partent par paquet cueillir des tomates en Italie ont une nouvelle destination d’orée, le Mexique.
On y trouve des arachides ! Et comme si cela ne suffisait pas, je tombe sur du sorgho rouge, le même qui est utilisé pour faire le bon Kiapalo chez nous ! En quittant le marché, je me suis dit « ils ont tout ça et ils m’offrent à manger des plats si différents » ? Décidément les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas ! Par contre, il y a une question qui semble faire l’unanimité à Querétaro. J’ai été frappé par le nombre de femmes enceintes que je rencontre à chacun de mes mouvements. On y voit de toutes les formes, mais toutes semblent heureuses. Je vous quitte sur ces lignes. Bon week-end à tous !
Jérémie NION de Mexique
Sidwaya
