Réunis à Bobo-Dioulasso dans le cadre d’un atelier, les responsables des syndicats de l’éducation de base que sont le SYNEA-B, le SATEB, le SNEP, le SYNAPAGER et la FESEB ont « désavoué », le vendredi 27 mai 2011, la manière dont le Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB) a mené sa grève. Ainsi, ils se désengagent de cet arrêt de travail du seul syndicat qui a dégénéré, condamnent la violence subie par leurs militants et appellent les autorités à « prendre leur responsabilité pour éviter le pire ».
« Ce que nous condamnons avec la dernière énergie, c’est qu’un syndicat en vienne à prendre des fouets, des bâtons, des flèches et descende dans les écoles pour traumatiser les tout-petits, les mettre dehors de force, frapper des enseignants jusqu’à les blesser, pour refus d’observer le mot d’ordre pour lequel leur syndicat n’est nullement impliqué, déchirer les outils de travail des enfants comme les cahiers de devoirs et de leçons à deux semaines du CEP. Nous estimons que c’est irresponsable », a d’emblée confié le secrétaire général national du Syndicat national des enseignants africains du Burkina (SYNEA-B), Blegnè Sema.
Il ajoute que les syndicats que sont le SYNEA-B, le SATEB, le SNEP, le SYNAPAGER et la FESEB « ne sont pas parties prenantes de cette forme de lutte engagée sur le terrain ». Par principe, estime le secrétaire général national du SATEB, Bonaventure Séguéda, un syndicat n’a pas à juger de la justesse et de la légitimité des revendications d’une autre structure syndicale autonome. Mais, a-t-il poursuivi, ce qui n’est pas juste, c’est de s’en prendre aux militants qui « naturellement et de droit », n’ont pas voulu observer ce mot d’ordre de grève. Pour le SG du SYNEA-B, cette situation semble d’autant plus surprenante que, « pour cette grève aucun de nos membres n’a été informé de quoi que ce soit. Sinon, lorsqu’une structure syndicale lance un mouvement de ce genre et qu’elle informe formellement les autres, elle reçoit de leur part un soutien direct ou moral ». a-t-il dit.
A l’entendre, toute la semaine qui a précédé le lancement du mouvement, « Nous étions en train de bâtir une plate-forme minimale commune aux six syndicats qui prenne en compte l’ensemble des préoccupations des travailleurs de l’éducation de base ». Jusque-là, a confié M. Sema, « ensemble, les six ont rencontré le président du Faso et même écrit une lettre à leur ministre de tutelle et fait une déclaration transmise aux organes de presse pour publication ». Le SG national du SATEB estime donc qu’« il est temps que les autorités prennent leur responsabilité pour éviter que le pire n’arrive ».
Jusqu’à présent, a-t-il soutenu, « Nous œuvrons à ce que nos militants ne cèdent pas à cette provocation. Si nous n’arrivons pas à les contenir, un affrontement risque de survenir parce que, à ce jour (NDLR : le vendredi 27 mai 2011), des enseignants sont encore objet de chasse à la sorcière à travers tout le pays ». Pour le SG du SYNEA-B, personne ne cherche à diviser le monde de l’éducation de base, mais plutôt à œuvrer ensemble pour arracher des victoires pour les travailleurs de l’éducation.
Jean-Marie TOE
Sidwaya
Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36708