Actualités :: GREVE DES ENSEIGNANTS A DEDOUGOU : Des copies d’examens déchirées et brûlées, (...)

La grève illimitée enclenchée depuis le 23 mai 2011 par le Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB) s’est durcie à Dédougou le 25 mai dernier. Las de voir des collègues travailler pendant la grève, des militants ont contraint les administrations scolaires et les écoles de la commune à la fermeture. De même, des copies d’examen blanc ont été déchirées et brûlées par les grévistes.

Des copies d’examen blanc déchirées et brûlées, un enseignant flagellé par ses collègues, des écoles et des administrations scolaires fermées de force. Ce sont là des actes posés lors de la grève observée depuis le 23 mai 2011 par les militants du Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB), section de Dédougou. Des témoins affirment que certains élèves de l’école de l’Amitié n’ont pas pu retenir leurs larmes, lorsqu’ils ont vu les "messieurs" d’autres écoles déchirer leurs copies de l’examen blanc du CEP.

Selon un parent d’élève qui a requis l’anonymat, cet acte a provoqué un choc chez son enfant qui a non seulement refusé de manger mais s’est aussi beaucoup plaint de céphalées. Des sources proches du milieu enseignant affirment qu’à Kamandena, une localité située à 12 km de Dédougou, un enseignant militant du SNEA-B (Syndicat national des enseignants africains du Burkina), qui dispensait des cours à l’école, a été victime de coups et blessures de la part de ses collègues du SYNATEB venus d’ailleurs. Des populations seraient même accourues avec des armes blanches pour régler le compte aux agresseurs qui ont réussi à s’enfuir. A entendre les militants des deux syndicats, la situation est très tendue et si l’on n’y prend garde, elle risque d’exploser.

On susurre déjà du côté du SNAE-B qu’une plainte sera déposée au parquet de Dédougou pour agression, coups et blessures. Face à cette situation trouble, toutes les activités pédagogiques et autres rencontres préparatoires des examens du primaire ont été suspendues ou reportées. La tension est très palpable et les autorités locales multiplieraient les rencontres pour trouver la thérapie appropriée pour calmer les esprits. Les enseignants du secondaire, qui observent la même grève, se sont fait entendre le 26 mai 2011 à travers une marche pacifique. Soutenus par leurs élèves et leurs camarades du primaire, ils sont allés remettre au Directeur régional des Enseignements secondaire et supérieur de la Boucle du Mouhoun (DR) leur déclaration.

Dans ladite déclaration, les syndicats justifient leur mouvement par ce qu’ils qualifient de mépris légendaire que les autorités ont toujours affiché par rapport aux questions de développement durable. Après avoir fustigé la politique de désengagement de l’Etat du secteur de l’éducation, ils disent être prêts à contribuer à l’arrêt de la descente aux enfers. Outre la satisfaction minimale de leur plate- forme, ils ont également formulé des revendications spécifiques à la région (voir encadré). Le DR, qui s’est montré disponible à engager un dialogue avec les syndicats qui ne sont autres que des partenaires, a loué la démarche pacifique qui a caractérisé la manifestation. Tout en promettant transmettre à qui de droit les doléances, il a invité les grévistes à une rencontre pour une esquisse de solutions à une partie des revendications spécifiques. Pour Issa Zèba de la FN-SYNTER, cette manifestation est une alerte. Tant qu’il n’ y aura pas d’accalmie, il n’ y aura pas de paix et la solution est la satisfaction de leurs revendications", a-t-il dit.

Les revendications spécifiques de la région

La construction et l’équipement de salles de classe supplémentaires pour répondre à la question des effectifs pléthoriques ; le recrutement d’enseignants en nombre suffisant ; la construction d’une université, de lycées techniques et d’écoles de formation professionnelle ; l’arrêt des ouvertures anarchiques des établissements publics sans le minimum d’infrastructures ni personnels administratifs et enseignants ; le suivi effectif et rigoureux des chantiers de construction des établissements ; l’organisation et la tenue effective de tous les examens scolaires afin d’éviter une année blanche préjudiciable aux élèves ; justice pour l’élève Justin Zongo et toutes les autres victimes ; l’arrêt des menaces, stigmatisations et harcèlement à l’endroit des élèves et des enseignants.

Au niveau de l’organisation des examens,

- Pour le BEPC :

100% de représentativité du personnel de l’enseignement secondaire dans la composition de membres des secrétaires de jury et de la surveillance ; le déplacement de tout correcteur et l’arrêt des mises à cheval dans plusieurs centres d’examens de ceux-ci ; l’implication systématique des professeurs de philosophie dans les l’implication des enseignants du MENA seulement en cas d’insuffisance du personnel de l’enseignement secondaire ; le respect des effectifs de 50 candidats au plus dans une salle.

- Pour le baccalauréat :

L’arrêt de la complaisance dans le choix des correcteurs ; l’implication des enseignants du secondaire dans les travaux de secrétariat et de surveillance ; l’implication de tous les professeurs officiant au second cycle dans la correction avec au moins 80% de déplacés.

Sources : Déclaration du 26 mai du SNESS et de la FN-SYNTER de la région de la Boucle du Mouhoun

Serge COULIBALY

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