Les habitants du quartier Paspanga, à Ouagadougou, notamment ceux dont les habitations sont situées en face de la centrale de la SONABEL, étaient très mal à l’aise du 9 au 10 mars derniers. Un individu qui souffrait de pénibles douleurs, a été retrouvé, le 9 mars, près d’une cour jouxtant le canal. Les habitants ont vite fait d’appeler les pompiers. Mais ces derniers ont tardé à venir. Ils ont appelé, appelé et appelé, en vain. Selon des témoignages recueillis sur place, les pompiers seraient arrivés quelques heures après, au moment où il était trop tard. L’individu avait déjà perdu la vie. Il fallait maintenant évacuer le corps.
Sur ce point, « les pompiers nous ont dit d’appeler la police. C’est ce que nous avons fait. Nous avons appelé le 17. Mais au bout du fil, on nous a dit que la police ne pouvait pas envoyer d’agents sur place pour faire le constat et ‘’débarrasser’’ le corps, parce qu’ils étaient, selon eux, en insécurité du fait des manifestations relatives à la mort de l’élève de Koudougou », confie une habitante du quartier. La suite ? La voici : « La police nous a dit que c’était mieux de voir avec la gendarmerie. Nous avons appelé les gendarmes. Ils nous ont dit qu’ils arrivaient mais ils ne sont pas venus ». Le corps est donc resté sur place jusqu’au lendemain. « Il avait même commencé à dégager une odeur qui nous mettait très mal à l’aise », confie-t-on dans le quartier. Le lendemain, le 10 mars, « nous avons encore insisté, mais ni la police, ni la gendarmerie n’est venue ».
Finalement, après moult insistances, la gendarmerie a décidé de s’y rendre pour faire le constat et ‘’débarrasser’’ le corps. Mais jusqu’aujourd’hui, les habitants du quartier n’en reviennent pas : « Si les pompiers étaient venus tôt, on aurait peut-être pu sauver le monsieur. Mais, en plus de cela, ce qui nous fait mal, c’est qu’on ne sait pas finalement à qui il faut s’adresser quand on découvre un mort quelque part. Il y a eu un laxisme indescriptible dans cette affaire. Il faut que les autorités prennent des dispositions pour éviter de telles légèretés à l’avenir », tranche, catégorique, un habitant de la zone.
R.G
Le Reporter
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