Hier j’en ai pleuré. Lorsque j’ai vu le président Gbagbo et sa femme dans la posture où ils étaient, réduits à leur plus simple expression, mes larmes ont commencé à couler, car vous savez que la Côte d’Ivoire, c’est aussi mon pays. Ce monsieur est dans la déchéance totale. J’ai un sentiment de tristesse, de désolation et d’incompréhension lorsque je pense aux morts, aux gens qu’on a brûlés vifs, tout cela pour conserver le pouvoir. C’est incroyable ! Pourtant Gbagbo avait la possibilité, lorsqu’il s’est rendu compte qu’il avait tout le monde contre lui, de dire :
“J’arrête !” Et l’histoire aurait retenu son rôle de précurseur de la démocratie. Hélas ! il a bu le calice jusqu’à la lie. Cela nous enseigne que seul Dieu est fort et que l’homme, quelle que soit sa puissance, reste faible. Tous les dictateurs et les apprentis dictateurs doivent comprendre que chaque chose a son temps. J’ai deux enfants en Côte d’Ivoire : le garçon s’est réfugié en brousse et la fille à Yamoussoukro.
Pour ceux qui dénoncent l’intervention de l’ONUCI et de la France, je dis qu’ils doivent avoir la décence de s’incliner devant tant de morts. J’ai apprécié votre titre “Gbagbo arrêté, qu’importe par qui”. Arrêtons de discuter du sexe des anges. La France aurait été coupable de non-assistance à peuple en danger si elle n’était pas intervenue. Maintenant, passons à l’essentiel : la paix à travers la réconciliation. En la matière, je suis prêt à accompagner la Côte d’Ivoire, car j’ai des amis dans les deux camps.
Propos reccueillis par Hyacinthe Sanou & Abdou Karim Sawadogo
L’Observateur Paalga
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