En 2000, les téléphones portables ont joué un rôle non négligeable dans l’élection d’Abdoulaye Wade à la magistrature suprême. En fin 2010, les mêmes moyens de communication et l’utilisation des réseaux sociaux sur Internet ont permis aux jeunes Tunisiens et Egyptiens de se mobiliser massivement pour chasser du pouvoir Ben Ali et Hosni Moubarak.
Ainsi, les nouvelles technologies offrent de nouveaux cadres d’expression et des espaces de libertés aux peuples. Les expériences des révolutions maghrébines font et feront tache d’huile et serviront les causes des organisations qui luttent pour satisfaire leurs revendications ; chose qui inquiète les pouvoirs publics, lesquels tentent de bloquer ou de perturber l’utilisation ou le fonctionnement de ces moyens de communication dès lors que des crises pointent à l’horizon.
Notre pays n’est pas en reste et nos autorités semblent craindre le syndrome des cellulaires dans la mobilisation populaire. En effet, depuis les événements de Koudougou avec la mort de l’élève Justin Zongo, les SMS sont régulièrement perturbés chaque fois qu’il y a des manifestations d’élèves et d’étudiants.
Le 8 avril 2011, à l’occasion de la marche organisée par les syndicats pour exiger des gouvernants des solutions justes et urgentes à la vie chère, l’on a constaté qu’il était impossible de communiquer par SMS pratiquement toute la journée. Perturbation des réseaux ou pannes techniques ?
La coïncidence est troublante et on susurre que les opérateurs de téléphonie, sur instruction des autorités, ont volontairement bloqué le fonctionnement de la messagerie le temps que les manifs prennent fin pour prévenir les troubles à l’ordre public.
Quand bien même ce serait des mesures conservatoires pour des raisons de sécurité intérieure, par respect pour les consommateurs, il était bon que les populations en soient informées pour leur éviter les désagréments qu’elles ont subis .
Rabi Mitbkèta
L’Observateur Paalga
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