La journée d’hier lundi 28 mars, a été particulièrement chaude à Fada N’Gourma, cité de Yendabli. Les habitants de cette ville ont vécu une journée de panique et de psychose, caractérisée par des tirs d’armes bien nourris. La cause ? Les militaires du camp du régiment blindé de Fada ont emboîté le pas à leurs frères d’armes de Ouagadougou en envahissant les rues et en assiégeant certains services administratifs stratégiques dont le gouvernorat et le Conseil régional de l’Est.
Comme signe de leur mécontentement, ils ont à l’occasion, porté à l’envers leur béret. En conséquence, la reprise annoncée des cours n’a pas eu lieu, les commerces et autres échoppes, n’avaient certes pas été vandalisés, mais étaient pour la plupart restés fermés toute la journée. Selon nos sources d’information, tout serait encore parti d’une affaire de fesses, comme on dit. Les manifestants réagissaient contre la condamnation d’un des leurs qu’ils ont du reste, réussi à libérer. Le mouvement d’hier s’est déroulé en deux temps.
D’abord, de 8h à 9h30, les militaires ont envahi la ville tirant en l’air et semant la panique. Puis, ils ont observé une pause. Alors qu’on croyait l’orage passé, ils sont ressortis du camp, encore mieux armés. C’est ainsi qu’à 11h, ils ont fait irruption à la Radio Fada FM, obligeant les agents à ouvrir la station qui était fermée. Ils ont tenu à délivrer un message oral, qui a duré une minute environ. Leur porte-parole, un "Colonel Zoungrana", a posé deux exigences : la délocalisation du régiment à Ouagadougou et le départ du chef de corps. Ce dernier est déclaré indésirable par ses éléments. Les militaires ont même lancé un ultimatum de 48h, à partir d’hier 11h, pour la satisfaction de leurs revendications. Pendant toute la journée d’hier, Fada était comme sous état de siège.
Déjà, nous annoncions dans notre parution du lundi 28 mars, sous la rubrique "Confidences du week-end" qu’un chef de corps militaire avait demandé au juge d’instruction du Tribunal de Grande instance de Fada de libérer tous les soldats incarcérés, juste après les événements de la nuit du 22 au 23 mars à Ouagadougou. Outre Fada, il y a eu aussi des tirs à Koupéla et à Tenkodogo. Dans cette dernière ville, selon nos informations, les militaires de Fada sont venus s’approvisionner en armes et en munitions en pillant un dépôt d’armes.
"Le Pays"
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