Actualités :: TAKALEDOUGOU : Un jeune homme tue sa mère

Dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 mars 2011, un drame a plongé les habitants de Takalédougou, localité située à 20 km de Banfora sur la nationale 7, dans l’émoi. Cette nuit, Antoine Ouattara, un jeune homme d’à peu près 30 ans, a mis fin aux jours de sa mère dont il est l’un des deux enfants. Le meurtrier présumé a été maîtrisé par des camionneurs aidés eux-mêmes par les agents du péage avant d’être interpellé par la police de Banfora. Pour en savoir plus sur ce crime, nous avons rencontré plusieurs personnes à Takalédougou dont l’oncle du tueur.

Qu’est-ce qui a pu bien pousser le jeune Antoine Ouattara pour qu’il décide de mettre un terme à la vie de sa mère, s’interrogent encore certains habitants de Takalédougou ? Pour d’autres, par cet acte, le criminel présumé a tout simplement fait preuve de lâcheté. « Pendant que tous se battent en dépensant parfois de grosses sommes pour maintenir leur mère en vie, comment lui, peut-il tuer la sienne ? », s’indignent ces derniers. La victime a été inhumée derrière la concession familiale pendant que le « fils criminel », comme l’appellent déjà certaines personnes, se trouvait dans les geôles du commissariat central de police de Banfora.

Selon son oncle, Kendjoué Ouattara qui habite à une trentaine de mètres de la concession de son neveu, le jeune Antoine a été admis au CSPS de Takalédougou le vendredi 4 mars au milieu de la nuit. « Un membre de la famille est venu me réveiller car mon neveu n’arrivait pas à fermer l’œil. Il avait une forte fièvre. L’infirmier l’a gardé et lui a fait une perfusion », raconte l’oncle. Le lendemain, poursuit-il, Antoine allait mieux et son état s’était nettement amélioré en fin de matinée si bien qu’il a même été libéré. Mais dans la nuit vers 23h, l’oncle aurait été de nouveau réveillé parce que Antoine avait fait une rechute.

Il présentait les mêmes manifestations de la veille. « J’ai proposé de le conduire une fois de plus au CSPS, mais il a refusé, arguant que son mal ne pouvait pas être guéri dans une formation sanitaire. Entre-temps, il s’est endormi et toute la cour aussi », dit-il. Réveillé une fois de plus aux environs de 2h du matin par la petite sœur de Antoine, l’oncle est informé que celui-ci venait de poser un acte grave. Tout comme les autres membres de la famille, il ne sait pas ce qui s’est réellement passé. Les premiers disent avoir seulement entendu du bruit.

Lorsqu’ils ont ouvert leurs portes respectives, Antoine avait déjà frappé mortellement sa mère. « A mon arrivée dans la cour, j’ai vu la mère allongée au sol. Elle avait perdu beaucoup de sang. A côté de sa tête se trouvait le cadre en bois d’une fenêtre et les traces de sang sur le cadre font croire qu’il s’agit de l’arme du crime », se souvient l’oncle. Dans la même nuit, l’infirmier appelé par la famille est venu constater la mort de la victime. Après son forfait, Antoine s’est dirigé vers le péage. Une fois sur place, il se serait violemment pris aux occupants d’un camion.

Ceux-ci croyaient avoir affaire à un fou. Leurs cris ont alerté les agents du péage. Les deux groupes se sont donné la main et sont parvenus à maitriser le jeune Antoine Ouattara. Selon un agent du péage, lorsqu’ils ont saisi Antoine, il répétait sans cesse qu’il venait de tuer sa mère. « Alors, poursuit le péagiste, nous avons dépêché quelques-uns parmi nous dans la concession de Antoine. A leur retour, ils ont confirmé ce qu’il disait. C’est alors que nous avons fait appel à la police qui est venue l’embarquer ».

A Takalédougou certains attestent que la thèse de la sorcellerie n’est pas à exclure dans ce crime. Selon eux, le quartier où habitent Antoine et sa famille est fortement peuplé de sorciers et la défunte mère en ferait partie. Toujours selon ces personnes, la vieille se serait transformée au milieu de la nuit en un animal sauvage que Antoine a tout simplement abattu. Dans le village, plus d’une personne atteste que le meurtrier présumé Antoine a une bonne conduite. "Il ne boit pas d’alcool, ne fume pas et s’est rarement trouvé au centre d’une dispute", font-ils savoir.

Mamoudou TRAORE

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