Actualités :: L’accès des femmes à la justice : « L’organisation judiciaire elle-même en est (...)

Dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de la femme, l’association des femmes juristes du Burkina Faso a organisé une conférence sur le thème : « Accès des femmes à la justice ». Les communicatrices à savoir maître Dicko Djénéba, le substitut du procureur Flore Djiguimbé, l’avocate Fatoumata Barro, et Eudoxie Hien se sont attardées longuement sur la panoplie de droits réservés à la femme. C’était à l’Institut français Henri Matisse, le samedi 12 mars 2011.

Prévu pour durer une heure, cette conférence a pris quatre heures de temps tellement le sujet est vif et vaste. Les femmes n’ont pas manqué à ce rendez-vous qui était le leur. Après le mot de bienvenue de la directrice de l’Institut français Christine Malare /Pene, la présidente de l’association des femmes juristes du Burkina Faso (AFJ/BF), Eudoxie Hien a expliqué les raisons de la rencontre en ces termes. « C’est au regard du thème du 8 mars 2011 qui proclame la nécessité de donner la vie sans en périr que nous (AFJ/BF) avons jugé opportun de faire un tour d’horizon des droits de la femme. C’est-à-dire examiner la panoplie des droits réservés à la femme et voir quelles sont les dispositions qui garantissent ces droits…. ».

A l’issue de cette précision, maître Dicko Djénéba a explicité longuement le droit civil de la femme. On retiendra avec elle que la femme a le droit de contribuer aux charges familiales. Par exemple si la femme gagne 100 000F CFA par mois, et que son partenaire a 50 000F CFA, elle doit plus contribuer aux charges que son conjoint. Egalement, la femme a le droit de s’opposer au second mariage de son époux pour des raisons bien valables. Celle, divorcée peut demander une pension alimentaire dont la durée n’est que de trois ans, si les droits d’égalité sont aussi bien établis. De même que l’époux à la femme (c’est-à-dire que l’époux peut aussi en demander). Le devoir de fidélité s’impose à tous, même s’il s’agit d’un foyer polygame.

L’autorité parentale que la plupart des femmes craignent souvent d’assumer leur a été expliquée. « Il n’y a pas de peur. Si vous vous retrouvez dans une telle situation, ne confiez pas l’autorité parentale à un oncle ou un proche de la famille », rassure la conférencière Dicko Djénéba. Tout comme l’autorité parentale, la tutelle leur a aussi été expliquée. Il convient également de noter que la femme a le droit de voter et d’occuper des postes de responsabilité. Mais force est de constater qu’elles sont toujours à la périphérie de ces postes. Pour des raisons d’incapacité, de confiance, d’analphabétisme…..

En somme, il faut dire que les droits de la femme sont en phase d’évolution. La femme est l’égale de l’homme sur tous les plans de la vie, outre la limite du naturel. Après cette communication qui a éclairé les femmes sur certains points de leurs droits civils et politiques, le substitut du procureur Flore Gjiguimdé s’entretiendra avec elles sur les peines prévues pour certains actes. Parmi ces actes, on note le viol, l’emprisonnement, les bastonnades, le mariage forcé, les mutilations génitales féminines, le lévirat, l’inceste, la bigamie…Pour elle, la ville de Bobo est l’une des localités où l’on rencontre permanemment des actes de viol. Il ressort des conclusions que les obstacles à l’accès de la femme à la justice sont liés à l’ignorance, la pauvreté, l’analphabétisme, la lenteur des dossiers, la corruption avérée des magistrats.

A cela s’ajoute la question des interprètes qui selon maître Barro alourdit souvent le problème à travers la non fidélité de la traduction. Maître Barro ira plus loin pour dire que l’organisation judiciaire elle-même constitue un obstacle à l’accès de la femme à la justice. « Les besoins de la femme sont loin d’être satisfaits par la justice qui est jugée comme une source de danger potentiel. La justice est le seul domaine de l’Etat qui suscite la peur », a-t-elle indiqué. Alors, comme solution palliative, l’AJF propose l’accroissement du nombre de femmes magistrates, l’élaboration de programmes d’information et de sensibilisation des femmes sur leurs droits, l’instauration et la généralisation des instances judiciaires, l’institutionnalisation des langues nationales dans le langage judiciaire….

Mieux éclairées sur certains aspects de leurs droits, les femmes n’ont pas manqué de poser des questions qui ont eu des réponses. Elles ont souhaité par ailleurs que ce genre de rencontres soit multiplié.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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