Actualités :: Saint valentin : On fête l’amour et après…

Chaque 14 février de l’année, est célébrée au Burkina Faso tout comme à travers le monde entier, la fête dite de Saint Valentin. Inutile de rappeler les origines de cette fête car les burkinabè, nous osons croire en savent. Mais la question fondamentale que l’on se pose, est-ce qu’on a besoin de choisir un jour dans l’année pour démontrer son amour à quelqu’un ? Certains diront oui, tout simplement c’est l’occasion pour eux de s’éclater où de prêter attention de façon spéciale à leur épouse où époux. D’autres diront non, car l’amour se vit au quotidien.

Le vrai amour, c’est celui que l’on réssent pour autrui dans le cœur et non celui qui se fête dans les maquis où dans les bars dancings. Est-ce l’amour que l’on fête réellement pendant ce 14 février ? Difficile de répondre par l’affirmative. Un regard rétrospectif des fêtes passées nous fait dire le contraire. Pendant cette fête on voit du tout. Des hommes qui offrent des cadeaux à des demoiselles en leur disant, oh Chérie ! Tu es la prunelle de mes yeux, la fleur rare du sahel, la rose du désert.

Des femmes qui aussi offrent des cadeaux à des hommes en leur disant, sans toi ma vie n’a pas de sens chéri, tu es l’homme de ma vie, tout en sachant bien que le monsieur est marié. Ce dernier en rentrant à la maison va offrir ce même cadeau qui lui a été offert par une autre à sa femme en disant, chérie j’ai un cadeau pour toi. Tu sais sans toi que vais-je devenir, toi qui est la mère de mes enfants. Que dirons nous de ces jeunes, qui le jour de Saint valentin sont obligés d’éteindre leur téléphone, parce qu’ils ont peur de ces nombreux appels venant des filles.

Et de ces filles, qui se font malades le jour de cette fête parce que il y’a trop de prétendants. Difficile pour elles de choisir, mais le plus chanceux c’est celui qui va mettre la main dans la poche. C’est ça l’amour. C’est ainsi que l’on fête la Saint Valentin. Tout cela ressemble à de la pure comédie romanesque que l’on gagnerait à mettre sur écrit pour en faire une œuvre cinématographique.

Des fleurs pour quoi faire ?

Je me souviens encore de ce formidable poème qu’un ami avait adressé à sa soit disant dulcinée le matin d’un 14 février. Voici quelques vers du poème. « En ce jour de Saint valentin, je réitère mon amour envers toi. Que cet amour se renforce d’avantage. Que le vrai amour l’emporte sur l’amour teinté de passion. Que tu saches que ma vie s’arrêtera si tu venais à me quitter ». Et le soir le téléphone de la jeune demoiselle ne répondait pas et impossible de savoir où elle se trouvait. Celle qu’il présentait comme étant sa dulcinée a fêté Saint Valentin avec un autre monsieur. Rassurez-vous, la vie du monsieur ne s’est pas arrêtée comme il le prétendait dans son poème. La jeune fille a choisi parmi ces chéris celui qui lui a offert un vrai cadeau et non un poème où une simple invitation pour déguster un plat africain. Hélas, c’est ça aujourd’hui la réalité de ces fêtes d’amour.

On démontre qu’on aime une personne non à travers les actes qu’on pose, mais plutôt à travers les cadeaux qu’on lui offre. Combien de filles aujourd’hui ne voudraient-elles pas d’un cadeau en ce jour de Saint de Valentin ? La majeure partie des filles attendent de leur copain un téléphone portable, un pagne, un teeshirt, une moto, des bracelets et non une fleur. La fleur qui était autrefois le signe de l’amour qu’un homme éprouve pour une fille est en train de perdre de son sens et de sa valeur. C’est cette même fleur qui permettait de demander pardon à une fille quand on a fauté. Aujourd’hui, le monde est rythmé avec deux types d’amour : l’amour dans une philosophie de gouvernance économique et du bien sur fond de relations humaines.

Autrement dit, l’amour vrai teinté d’une passion déchirante et l’amour matérialiste marqué par la fragilité des sentiments. Le vrai amour même s’il rencontre bien de difficultés finit par aboutir à la sérénité. L’amour matérialiste que nous vivons de nos jours dans nos sociétés n’est que de courte de durée. C’est donc ce matérialisme développé derrière l’amour, qui a conduit certaines personnes à faire de Saint Valentin du business. A l’approche de la fête, des petites boutiques surgissent par-ci et par-là où on vend des objets à l’effigie de Saint Valentin. Comme quoi la Saint Valentin permet de se faire de l’argent.

Un élément de plus pour notre culture

« La Saint Valentin, ce n’est pas mon affaire. C’est un truc des blancs. C’est contraire à notre culture et à nos mœurs », ainsi parlait un citoyen lambda. A analyser en profondeur, on peut comprendre que la Saint Valentin relève d’une valeur culturelle étrangère. Ce qui est d’autant plus vrai, quand on sait que les origines de cette fête remontent en Occident. Mais ce qui est essentiel, c’est de savoir si cette fête est bien pour nous où contraire à nos convenances morales. Une chose est sûre, des intellectuels ont eu à affirmer que tant qu’une culture ne fait pas du mal à une autre, il faut l’accepter et savoir la prendre du bon côté. C’est pour dire que la culture cumulative n’est pas un pêché mais plutôt une forme d’ouverture sur le monde.

Un cinéaste malien disait que « nous sommes nés pour l’ouverture, mais nous ne devrions jamais nous effacer devant l’ouverture, sinon nous n’existerons plus ». Pour pourvoir triompher sur la scène mondiale, chaque nation a besoin d’exister et de faire parler d’elle. Toute nation doit reposer sur un socle culturel fort, et cette culture pour elle doit être le premier levier de développement. Fêter la Saint Valentin n’est pas une mauvaise chose, la fêter de manière saugrenue en est une autre. Les burkinabè doivent savoir, qu’ils devront fêter la Saint Valentin conformément à leurs valeurs culturelles en offrant par exemple un pagne traditionnel à sa dulcinée ou à son chéri, ou bien inviter sa conjointe à déguster un plat africain qu’il n’a pas encore eu la chance de goûter. C’est en cela que la culture cumulative prend tout son sens.

Par Akim Amazebo

Par Bendré

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