Actualités :: GROSSESSES INDESIREES : On est tous coupables !

"Comment as-tu pu... ? Tu es la honte de notre famille ! A partir d’aujourd’hui, tu n’es plus ma fille ! Sors de chez moi, fille indigne !" Nombreux sont les parents qui ont plus au moins tenu ces propos. Nombreuses ont été également, hélas, les oreilles de jeunes filles qui les ont entendus, la tête basse et les yeux embués de larmes. Tout cela parce que leur ventre porte une vie, c’est-à-dire qu’elles sont enceintes. C’est vrai que dans nos coutumes africaines, une fille qui tombe enceinte hors mariage et dans la cour de son père est mal perçue, et son acte est considéré comme une atteinte à l’honneur de la famille.

Et la dernière bouée utilisée pour sauver cet honneur est de mettre la fille dehors, surtout quand le père de l’enfant reste aussi introuvable qu’un bois d’ébène dans l’obscurité. Jadis, le caractère cruel de ce bannissement était tempéré par le fait que la fille était recueillie par sa tante ou un proche parent de la famille. Mais de nos jours, avec la vie chère qui érode les portefeuilles et le navire de la solidarité qui prend l’eau de toutes parts, les tanties et les tontons ne se montrent plus toujours compréhensifs.

Conséquence, tel un vulgaire être, une fille enceinte hors mariage est livrée à elle-même, plongée dans la détresse et la solitude, comme si elle était sortie d’une soucoupe volante martienne et non du ventre d’une femme, et cela avec tous les travers possibles ; avortements risqués, suicides, prostitution et abandons de bébés dans les caniveaux, WC et autres endroits sordides. En somme, c’est la jeune fille et l’innocent bébé qui récoltent les pots cassés. Pourtant, ce ne devrait pas être le cas. Certes, je reconnais d’abord que certaines filles ne sont pas totalement irréprochables. Il y en a qui, dans leur hit-parade, forment un "harem" de copains, sous prétexte qu’il faut se faire des "pneus secours".

Il y en a aussi qui, naïves, sont victimes des garçons beaux parleurs ou qui n’ont aucune notion des moyens de contraception. Enfin, il y a les "putschistes" ! Il s’agit des filles qui se croient malignes, pensant qu’en piquant une grossesse, le monsieur qu’elles convoitent sera enfin obligé de se mettre la corde au cou comme on dit. Le "putsch" peut être aussi ourdi par les deux tourtereaux, histoire de faire entendre raison à certains parents hostiles à leur union. Voilà pour les deux premiers acteurs des grossesses indésirées. Le troisième acteur, ce sont les parents. Hé oui ! Monsieur le papa, pourquoi crachez-vous toute votre exaspération sur la figure larmoyante de votre fille, alors que vous avez peut-être votre part de responsabilité dans le ventre qui est en train de pousser ?

Vous avez par exemple été trop rigoureux en tenant des propos du genre : "Je ne veux pas te voir avec un garçon", allant parfois jusqu’à pourchasser avec un bazooka tout énergumène qui s’amuserait à jeter un coup d’oeil sur votre chère fille ! Eh bien, le jour où elle aura ne serait-ce qu’un petit espace de liberté, elle en profitera tellement que vous vous retrouverez avec ce gros ventre indésiré sur les bras. Alors, pensez à ce que je viens de vous dire avant de mettre votre fille dehors. Cependant, je ne vous dis pas non plus d’accorder trop de liberté à votre fille qui pourrait en abuser. Moi, ce que je propose, c’est de trouver un juste milieu et surtout, de parler avec votre fille. La vertu, disaient les Grecs, se trouve toujours au milieu. Dès que vous remarquez que mademoiselle commence à accorder beaucoup d’importance au rouge à lèvres, asseyez-la et discutez avec elle.

Mettez-la au courant de l’usage et de l’importance des moyens de contraception. Et si vous êtes trop gêné pour cela, que madame s’en occupe. Et à propos des mamans, elles ont parfois des attitudes calculatrices, laissant défiler les copains de leur fille, sans forcer celle-ci à en choisir un seul qu’elle leur présentera comme étant le "légitime". Mais cela se comprend : on hésite entre les prétendants, attendant de voir qui "dira mieux". Mais à trop attendre, ces mères courent parfois le risque de voir leurs calculs faussés. "Bébé chérie" tombe enceinte au moment où l’on s’attend le moins et voilà problème de paternité ! Celui sur qui on misait dira, "je n’étais pas le seul", et il aura raison.

Et bonjour les pleurs, les imprécations et les bagages par-dessus le mur. Pour cela, je suggère qu’on soit indulgent. Nous savons tous que c’est dur, intolérable et douloureux de se voir annoncer "comme ça" que sa fille est enceinte alors qu’on ne voit même pas l’ombre d’un sérieux prétendant. Mais n’oublions pas qu’elle reste notre fille. Que c’est un accident qu’elle est parfois la première à regretter. La chasser ne réparera pas le mal déjà fait. Elle est en train d’entamer une étape cruciale de sa vie de femme. C’est en ces moments-là qu’elle a surtout besoin de notre soutien, de notre compréhension et non d’une mise en quarantaine. Nul d’entre nous n’a, un jour, souhaité mettre au monde une "orpheline" dont les parents sont toujours vivants. Je me trompe ?

Le Fou

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