Le lieutenant Issa Paré, commandant de la compagnie de gendarmerie du Kadiogo, a rencontré les hommes de médias le 21 janvier 2011, pour leur présenter deux groupes de présumés délinquants appréhendés par la brigade de gendarmerie de Boulmiougou. Entouré de ses hommes dont l’adjudant-chef major, Boukary Drabo, commandant de ladite brigade, le lieutenant Paré a aussi présenté le butin des délinquants, composé d’ordinateurs portables, d’un lecteur D.V.D, d’un décodeur, de bouteilles de gaz, de charrette à eau, etc.
Le redoutable délinquant, Saïdou Congo dit Saïd, qui opérait au secteur 17 de Ouagadougou est désormais hors d’état de nuire. Il a été appréhendé le 6 janvier 2011 par les éléments de la brigade de gendarmerie de Boulmiougou.
Le butin
L’enquête diligentée suite à son interpellation, a permis de saisir divers objets dont 2 vélomoteurs de marque CRYPTON, un pistolet semi automatique de marque sarselmaz calibre 7,65 mm, 3 ordinateurs portables, 230 g de cocaïne, un lecteur D.V.D et un décodeur. Cinq autres personnes ont aussi été interpellées dont Noaga Jacques Compaoré, receleur du pistolet et pourvoyeur de la cocaïne. Les 4 autres complices ont pour noms, Mougouli Siaka Kô, Dieudonné T. Nana, Fabrice Zouré et Maurice Nana. Selon le lieutenant Issa Paré, commandant de la compagnie de gendarmerie du Kadiogo, c’est suite aux nombreuses plaintes des résidents du secteur 17 de Ouagadougou pour vols avec effraction et coups mortels, qu’une enquête a été ouverte. Les premiers éléments de cette enquête ont permis d’orienter les recherches vers Saïdou Congo et ses 4 autres complices au regard du mode opératoire utilisé.
Les méthodes de Saïd Congo
Délinquant notoire bien connu des services de la police, Saïdou Congo, selon le lieutenant Paré, s’introduisait par effraction dans les domiciles de ses victimes sans que celles-ci s’en rendent compte. Car, selon les informations obtenues, il userait d’un pouvoir mystique et opérait torse nu. Dès qu’il entrait dans une maison, les occupants ne pouvaient plus se réveiller. Les domiciles sans chien de garde constituaient ses cibles privilégiées. Agé de 26 ans, Saïdou Congo serait également suspecté de viol de certaines de ses victimes. Interpellé le 6 janvier 2011 suite à un vol avec effraction au domicile d’un résident du secteur 17, il aurait avoué en être l’auteur.
Il aurait expliqué détenir un pouvoir mystique obtenu auprès de 3 féticheurs qui résident dans les villes de Ouagadougou, de Béguédo et de Manga. C’est ce pouvoir qui lui permettait de s’introduire en catimini dans les domiciles de ses victimes. Selon toujours les explications du lieutenant Paré, l’enquête a permis d’interpeller les féticheurs qui ont tous reconnu avoir donné des "gris-gris" à Saïdou Congo pour sa protection et pour obtenir beaucoup d’argent. Outre les gris-gris, il consommait de la cocaïne avant de commettre ses forfaits. Mais, une dépression nerveuse avait conduit le sieur Congo récemment chez un pasteur qui a incinéré ses "gris-gris". Il s’agit du pasteur Zosé Compaoré qui a, par ailleurs, confirmé les dires du lieutenant Paré par ce témoignage : "Le nommé Saïdou Congo a été conduit par 3 personnes chez nous en état de dépression nerveuse.
Quand nous avons commencé à prier pour lui, Dieu nous a révélé qu’il possédait des "gris-gris". Nous sommes donc allés les chercher et les avons incinérés. Après la destruction de ce premier lot de "gris-gris", le Seigneur nous a fait comprendre qu’il en disposait encore". Nous nous sommes encore déportés chez lui pour ramasser un second lot de "gris-gris" pour détruire. Mais quand nous avons commencé à incinérer ce dernier lot, quelque chose, sous forme de tourbillon ou de serpent, est sorti et s’est dirigé vers le ciel. Nos prières lui ont permis de recouvrer la santé, mais nous n’avons pas su qu’il était un délinquant".
Au cours du point de presse, le commandant de la compagnie de gendarmerie du Kadiogo a également présenté un second groupe de délinquants qui opéraient par effraction dans le même secteur 17. Il est composé de Joachin Ouédraogo, Daouda Nana, Romaric Simporé et de Alassane Yelkouni. Ces derniers sciaient les persiennes des fenêtres pour pouvoir s’introduire dans les maisons de leurs victimes. Leur arrestation a permis de saisir du matériel composé d’un lit métallique, d’un fût contenant divers ustensiles de cuisine et des condiments, d’une cuisinière, de deux bouteilles de gaz dont l’une de 12 kg et l’autre de 6 kg, etc. Pour mieux lutter contre le banditisme, la collaboration des populations avec les forces de sécurité est plus que jamais nécessaire, a confié le lieutenant Paré. Il a invité les victimes des deux groupes de délinquants à se présenter dans les services de la gendarmerie pour de plus en amples informations.
L’une des victimes, en la personne, de Joseph Balima, était présente à la présentation des délinquants. Son témoignage laisse croire que Saïd Congo possédait effectivement un pouvoir mystique. " Nous nous sommes réveillés un matin et avons constaté qu’il y a eu un vol de divers objets dans la maison, dont un ordinateur, un lecteur D.V.D et deux téléphones portables. Ce qui nous a paru étonnant, c’est que la porte de la maison était déverrouillée, alors que nous l’avions fermée à clé et à l’aide des crochets. Nous étions sidérés car nous ne savions pas comment le cambrioleur est entré et ressorti sans que personne s’en rende compte", a expliqué Joseph Balima.
Dabadi ZOUMBARA
Le Pays
