Actualités :: GREVE DU SYNTSHA A DEDOUGOU : Des patients cherchent soignants

Le mot d’ordre de grève de 72 heures lancé par le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) pour compter du 26 janvier 2011 n’est pas sans conséquence au CHR de Dédougou. Hier, à la mi- journée du premier jour de cet arrêt de travail, le service minimum était certes assuré mais la quasi-totalité des services tournaient au ralenti. Pendant que la direction générale du Centre hospitalier régional (CHR) de Dédougou annonce un taux de participation de 25,86% à la mi-journée du premier jour de grève, la section provinciale du SYNTSHA/Mouhoun affirme de son côté que la grève est largement suivie.

« Pitié ! Si je ne reçois pas de soins aujourd’hui, mon pied risque de pourrir. » C’est en ces termes que Siaka Kouraogo s’est exprimé à notre vue hier matin aux environs de 8 h 40 mn au Centre hospitalier régional (CHR) de Dédougou. Assis à même le sol devant la salle de pansement du bloc opératoire du CHR, ce quadragénaire ne savait visiblement pas à quel saint se vouer. Tout comme lui, certains malades opérés qui avaient rendez-vous pour l’ablation des fils ou pour des pansements écarquillaient les yeux et s’impatientaient de se faire introduire par un homme en blouse blanche, sans doute pour le libérer. Hélas ! L’attente a été sans doute des plus longues.

Jusqu’à 8 h 47 mn, au moment où nous quittions les lieux, le « messie » n’était toujours pas apparu, au point que certains, les plus souffrants comme cet accidenté accompagné par un militaire, ont dû se résoudre d’aller se faire soigner à l’infirmerie du RPC (Régiment parachutiste commando). Au post-opéré, ce sont deux infirmières qui ont assuré la visite des malades hospitalisés. De la maternité au service des urgences en passant par la pédiatrie, la médecine hospitalisation, la radiologie, l’odonto- stomatologie et l’ORL, les effectifs n’excédaient pas deux. En ophtalmologie, malgré la campagne de chirurgie de la cataracte, on pouvait lire ceci sur une affiche sur l’une des portes : « En grève ! Ophtalmo ». Au laboratoire, deux agents que nous avons trouvés nous expliquent qu’ils ne s’occupent que des urgences.

Cependant, ils ont précisé qu’il s’agit uniquement des cas hospitalisés. Cela, nous l’avons constaté puisque tous ceux qui se sont présentés avec des bulletins d’examen en notre présence ont été renvoyés. Si certains (ceux qui sont venus de loin) ont tenté de négocier sans succès, d’autres, par contre, malgré leur état, ont félicité et encourager les grévistes dans leur lutte, car, de l’avis de l’un d’entre eux, c’est dans l’intérêt des populations que ce combat se mène. En tout cas, nombreux sont les patients qui étaient à la recherche des soignants aux environs de 9 h au CHR. Las d’attendre, certains sont tout simplement repartis chez eux. Le parking qui était habituellement bondé est quelque peu désert à la mi-journée du 26 janvier 2011.

Des taux de participation divergents

Pour parer à toute défaillance du personnel soignant, des infirmiers militaires ont été réquisitionnés. Ce qui est rassurant pour le directeur général du CHR, Jean Charlemagne Yoda, qui a fait savoir qu’il n’y aura pas d’apocalypse. Le taux de participation à la mi- journée, selon lui, tournait autour de 25,86%. « Il pourrait augmenter ou baisser d’ici le soir en fonction du système de rotation des équipes de certains services », a-t-il précisé. Selon le directeur des ressources humaines, sur un effectif total de 174 agents, toutes catégories, y compris l’administration, seulement 45 sont allés en grève. Les grévistes qui ont installé leur quartier général au siège provincial du MBDHP et qui s’adonnent à des jeux de société se disent satisfaits.

Pour Bakary Koné, secrétaire général de la section provinciale du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) du Mouhoun, le taux de participation est satisfaisant parce qu’il est très élevé. Il affirme que la grève est largement suivie au CHR et au dispensaire de la Mission et partiellement au CSPS communal et au Centre médical urbain de Dédougou. « La paralysie de l’hôpital en ce premier jour de grève est un indicateur », fait–il savoir avant d’ajouter que toutes les fois qu’une décision touchera aux intérêts des travailleurs de la santé humaine et animale et des populations, le SYNTSHA trouvera toujours des ressources pour la combattre.

Une timide participation à Banfora

La grève de 72 heures décrétrée par le SYNTSHA à partir du mercredi 26 janvier 2011 a été suivie à Banfora, mais de manière timide. Les agents de santé, depuis la veille, ont reçu des SMS qui les invitaient à prendre activement part au débrayage. Une assemblée générale de mobilisation a même été organisée. Mais rien n’y fit. Le siège de la CGTB de Banfora, au moment où nous y sommes passés (9 h), n’avait pas encore connu la mobilisation des grands jours. Seuls quelques militants, que l’on pouvait compter du bout des doigts, étaient là. Au CHR de Banfora où nous avons fait un tour aux environs de 8 h, seuls les services du laboratoire et de la radiologie étaient fermés. Dans ces services, les agents qui étaient de garde dans la nuit du mardi 25 au mercredi 26 janvier 2011 ont plié bagage dès minuit, heure du début du débrayage. C’est, d’ailleurs, le vigile de faction au laboratoire qui nous a renseignés. Un tour du côté de la maternité, du service des urgences, des hospitalisations des adultes, au bloc opératoire et à la direction générale nous a permis de nous rendre compte que les agents desdits services étaient presque tous présents, ce mercredi 26 janvier 2011.

Les malades dans ces services n’étaient nullement inquiétés. Ils attendaient leur tour pour être reçu par le personnel soignant. Le personnel d’appui était également là. Le secrétaire général du SYNTSHA/Comoé, au moment de notre passage au piquet de grève, attendait le retour des équipes que le syndicat a dépêhées dans la ville. L’intérimaire du directeur général du CHR que nous avons approché par rapport aux mesures prises pour faire face au débrayage, n’a pas souhaité se prononcer.

Serge COULIBALY

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