Actualités :: VIOLENCES CONJUGALES FAITE AUX FEMMES : UN PHENOMENE QUI PREND DE L’AMPLEUR (...)

Nombreuses sont les femmes qui sont sujettes à la maltraitance dans leurs foyers. Victimes de leurs conjoints, elles subissent la pire des humiliations. On aurait pu penser que les choses iraient dans un meilleur sens avec le temps mais hélas, c’est faux, le phénomène est toujours aussi présent et même plus présent dans la société burkinabé. Le problème étant donc très récurrent, nous avons jugé bon de nous y pencher afin de voir plus clair.

Au Burkina, 6 femmes sur 10 vivent dans un état constant d’insécurité de la part de leurs conjoints. C’est énorme ! Victimes de coups, de viols, de
traumatismes psychologiques, elles perdent ainsi facilement goût à la vie et ne lui accordent aucune importance. Ces femmes, prises de peur et redoutant leurs conjoints, ne s’expriment pas. Elles gardent au fond d’elles une douleur si lourde qui ne fait que stimuler leur amertume au fil des années passées au foyer. Ces femmes, qui sont le noyau central pour
assurer une bonne cohésion au sein de la famille et veiller à l’éducation des enfants, sont très vite déçues de ce que la vie leur a réservé et du coup relèguent au second plan leur rôle parental.

Dans la société burkinabé, les traditions ont encore une place prépondérante. La femme idéale est soumise, toute sa vie, elle est sous tutelle des hommes, de sa famille d’origine puis de sa famille par alliance. La femme mariée devient un objet, un bien appartenant à son mari. Il n’est donc pas étonnant de voir de nos jours une femme violée dans son propre foyer sous prétexte qu’elle doit remplir son devoir conjugal. Cela se voit surtout quand les unions ont été faites suite à des mariages forcés.

Cette violence faite aux femmes doit être dénoncée et condamnée. Nos autorités doivent œuvrer à sensibiliser cette couche fragile de la société, très souvent analphabète, en leur faisant comprendre qu’elles peuvent recourir à des voies légales lorsqu’elles sont victimes d’abus conjugaux. Il faut que des voix se lèvent pour dire non à l’injustice qu’elles subissent.

La plupart des hommes violents envers leurs conjointes ou ex-conjointes ne le sont pas à l’extérieur de leurs foyers. Ils sont souvent, au contraire, de bons et braves collègues de travail, des voisins sympathiques, ce qui les rend difficiles à identifier. Pourtant, en étant un peu observateur, on peut remarquer certains indices ou relier certains éléments d’information. Par exemple, si une victime proche de vous affiche des blessures comme des ecchymoses, des coupures, des marques ou des cicatrices qui ne peuvent être reliées à des activités courantes de la vie quotidienne, cela mérite que vous vous posiez des questions.

Par ailleurs, si vous êtes un témoin direct de violences conjugales, vous pouvez constater des faits et gestes de la part de l’agresseur. Un conjoint qui critique continuellement sa partenaire comme, par exemple, ses goûts, qui dénigre ses relations ou lui interdit carrément de fréquenter sa famille ou ses amis, qui contrôle ses activités ou sa façon de se vêtir, qui se moque de son apparence physique ou de ses performances sexuelles, qui menace de se suicider si elle quitte la relation ou utilise les enfants pour l’atteindre, fait preuve de violences conjugales envers sa conjointe.

La situation est très souvent délicate pour les femmes violentées car la plupart ne travaillent pas, ce qui donne un avantage à l’homme. Ce dernier lui fait croire à toutes les occasions qu’elle n’est rien sans lui. Désorientée et étant sous l’emprise de la peur, les victimes se résignent à leurs souffrances et décident de garder le silence jusqu’à ce que, parfois, la mort s’ensuive. Elles sont très peu à se révolter et à prendre la situation en main. Il faudrait peut-être penser à créer de vrais centres d’écoute et de conseil. La création de maisons pour femmes battues comme en Occident ne semble pas approprié au Faso car notre pays n’en a pas les moyens et surtout, les femmes battues sont légion ; il faut donc privilégier la sensibilisation aussi bien au niveau des femmes que des hommes qui doivent comprendre que ce qu’ils font est très mal et punissable par la loi.

En guise de conclusion, une chose est sûre ; les femmes n’échapperont pas à la violence tant qu’elles ne seront pas les égales des hommes, et l’égalité ne se décrète pas : il faut pour cela, l’éducation, encore l’éducation, toujours l’éducation afin que les femmes obtiennent leur indispensable indépendance financière ! Bref, on comprend pourquoi les autorités comme bien d’organismes travaillent à faire en sorte que les filles aillent à l’école et le plus loin possible.

Rama

San Finna

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