Actualités :: Jacques Ilboudo, SG de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina : « Nous (...)

A l’instar des autres Etats, le Burkina célèbre aujourd’hui la Journée mondiale de la lutte contre le SIDA placée sous le sous thème « Accès universel et droits de l’homme ». A la veille de cet événement important, nous sommes allé à la rencontre du secrétaire général de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB). Avec Jacques Ilboudo, par ailleurs secrétaire général de la coordination des chauffeurs routiers ouest-africains, nous avons échangé essentiellement sur l’expérience de l’UCRB dans le domaine de lutte contre le SIDA.

Lefaso.net : La communauté internationale commémore demain 1er décembre la Journée mondiale de lutte contre la pandémie du Sida. Que représente cette journée pour vous ?

Jacques Ilboudo : C’est une Journée très importante en ce sens qu’elle permet de rappeler à tout un chacun l’existence du Sida. La maladie reste une menace. Le 1er décembre offre l’occasion aux acteurs de lutte contre le VIH/Sida de mener un certain nombre d’actions, à savoir la sensibilisation des populations, le dépistage. Mais, je crois que, pour plus d’efficacité dans la lutte, l’on gagnerait au cours de cette journée à mettre davantage l’accent sur la prise en charge des malades que sur les autres aspects de la célébration.

Qu’avez-vous prévu pour ce 1er décembre ?

Des activités de sensibilisation et de dépistage. Ces activités ont débuté ce matin à la gare Ouaga-Inter et elles se poursuivent. Si vous y allez vous trouverez des gens. Avant que les intéressés passent à la phase proprement dite du dépistage, ils sont reçus par nos agents qui échangent avec eux, les sensibilisent sur les bons comportements à avoir. A l’heure où nous sommes (Il était 16h 30), ils étaient 200 volontaires qui sont venus se faire dépister.

Avez-vous les moyens de prendre en charge tous ceux que vous dépistez ?

Vous évoquez là un problème réel que nous vivons. Et c’est la raison pour laquelle j’ai parlé de la nécessité de mettre l’accent la prise en charge dans la célébration du 1er décembre. Le fait de ne pas toujours disposer de moyens pour la prise en charge rend un peu difficile le dépistage à notre niveau. Mais, pour les 200 volontaires qui viennent d’être dépistés, nous avons reçu de l’aide pour leur prise en charge. Donc, pas de souci pour eux.

Le taux de prévalence du VIH/Sida a connu ces dernières années une baisse sensible dans notre pays . Quelle est la situation au niveau des routiers ?

La situation à notre niveau connaît également une amélioration sensible, parce qu’il fut un temps où les chauffeurs routiers étaient pratiquement assimilés à des sidéens, parce que plus exposés que les autres. Notre profession nous amène à être régulièrement en déplacement, et facilement il nous arrive souvent de passer une semaine, voire plus, loin de nos conjoints et famille. Mais, aujourd’hui, le taux de prévalence du VIH/Sida à notre sein a beaucoup chuté. Je ne vous donnerai pas un chiffre mais la situation grâce à la sensibilisation est sous contrôle. Comme, j’aime à le dire, nous chauffeurs routiers sont des personnes à haut risques, mais pas des vecteurs du VIH/Sida.

Mais, à quoi tient cette baisse sensible du taux de prévalence dans vos rangs ?

Il faut dire que très tôt nous nous sommes rendu compte de la menace qui nous guettait avec le taux prévalence élevé à l’époque. Et rapidement, nous avons créé un service dénommé Union des routiers burkinabè de lutte contre le Sida (URBLS). Grâce aux soutiens des partenaires, nous avons des actions qui ont commencé à porter fruit. Aujourd’hui, nous disposons d’un local, d’un infirmier, et un personnel formé sur la question de la lutte contre le VIH/Sida. En outre, nous faisons partie du Comité interministériel de lutte contre le Sida.

Quels sont vos projets dans le domaine de la lutte contre le Sida ?

Notre premier défi aujourd’hui, c’est de faire en sorte que les chauffeurs routiers malades soient pris en charge par leurs employeurs. Nous nous battons pour que cela soit pris en compte dans la convention collective. Les chauffeurs déclarés pourraient par exemple être pris en charge par la Caisse nationale de sécurité sociale. Beaucoup de ceux qui sont malades ont contracté le virus dans l’exercice de leur profession et il est tout à fait normal qu’il pris en charge comme tout travailleur. L’autre défi, c’est de contribuer à la lutte contre les tracasseries routières qui ont un impact sur la durée des séjours des routiers en dehors de leurs foyers. Pour réduire les barrières routières, c’est contribuer à mettre les routiers à l’abri des risques de contracter le VIH/Sida, en ce sens que cela leur permet de regagner rapidement leur foyers.

Propos recueillis par Grégoire B. BAZIE

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