Actualités :: QUESTION A QUI DE DROIT : Les sociologues seraient-ils des ignares (...)

Salifou Romba, sociologue de son état, interpelle ici le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique, sur la place des sociologues dans l’enseignement secondaire au Burkina.

Monsieur le ministre, par la présente, j’ai le regret de déplorer une situation qui me paraît assez illogique et injuste. La réponse que j’attends de cette lettre dépendra de la réponse que vous donnez à la question fermée suivante : le Burkina Faso est-il un Etat de droit ? Si vous répondez par l’affirmative, alors j’ose espérer que vous donnerez une suite à ma préoccupation pour ne pas dire, notre préoccupation. La situation, la voilà : votre département, à travers sa direction chargée de l’enseignement privé, est habilité à délivrer les autorisations d’enseigner aux étudiants en fin de cycle et en fonction de leurs domaines de compétence. Pour ce faire, ces derniers doivent déposer un dossier complet au sein de ladite direction sise au secteur 15, à la Patte d’Oie.

Une commission est alors chargée d’examiner ces dossiers et d’autoriser ou pas après trois (03) mois, souvent même plus, les demandeurs à enseigner dans telles ou telles disciplines. Parmi ces étudiants, il y a ceux qui ont opté ou qui ont été orientés en sociologie à l’Université de Ouagadougou. Le constat est qu’aujourd’hui et ce, depuis un certain temps, votre département se réserve le droit de ne plus accorder l’autorisation d’enseigner aux étudiants ayant effectué des études sociologiques. Pourquoi une telle situation ? C’est ce que j’ignore et souhaite vivement comprendre car dans un passé très récent, les étudiants en sociologie ont non seulement bénéficié des autorisations d’enseigner en français et en philosophie mais sont toujours autorisés à postuler aux concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure de Koudougou (ENSK) pour enseigner dans les disciplines sus- citées.

A cela s’ajoute le fait que des étudiants sont recrutés et envoyés directement sur le terrain pour pallier le manque d’enseignants dans le pays. Signalons au passage que dans cette même logique, les enseignants du ministère de l’Enseignement de base (MEBA), titulaires d’un diplôme universitaire et souhaitant être reversés au niveau du secondaire ont constitué des dossiers à cet effet et depuis le début de cette rentrée scolaire 2010-2011, ceux-ci ont rejoint leurs postes pour dispenser des cours dans diverses disciplines. Notons qu’il y a, parmi eux, ceux qui ont poursuivi des études en sociologie. Que s’est-il passé, Monsieur le ministre, pour que pendant qu’on continue de recruter des professeurs "sociologues", on refuse d’autoriser d’autres à enseigner à titre de vacataires ?

Ce, d’autant plus que le manque d’enseignants est criard eu égard à la croissance exponentielle des établissements d’enseignement secondaire publics comme privés au Burkina Faso. Ce refus, Monsieur le ministre, à mon avis suppose la vérification d’une des deux hypothèses suivantes : 1. que votre département ait mené une étude sociologique et/ou technique sur les rendements des enseignants "sociologues" et que cette étude ait révélé que les connaissances théoriques de ces derniers sont en deçà des attentes ou que les élèves assimilent moins ou pas du tout les cours dispensés par ces enseignants par rapport à leurs collègues issus d’autres départements de l’Université de Ouagadougou. 2. que votre département, à travers sa direction de l’enseignement privé, attribue les autorisations selon son bon vouloir sans aucun critère prédéfini lié à la qualité du demandeur.

Si l’une de ces hypothèses est vérifiée ou vérifiable au sein de votre département, alors je comprendrai ce qui me paraît illogique et discriminatoire. Sinon, je dois dire que nous avons bénéficié et continuons de bénéficier d’enseignement précieux en français et en philosophie dispensé par des enseignants compétents ayant un cursus universitaire irréprochable en sociologie. Monsieur le ministre, si vous répondez à la question "le Burkina est- il un Etat de droit ?" par la négative, je comprendrai "tout".

Salifou Romba

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