La salle des fêtes de la mairie de Bobo-Dioulasso a abrité un conseil extraordinaire avec des « conseillères » particulières le mardi 02 novembre 2010.
Les femmes qui vendent à Léguémalôgô étaient convoquées ce mardi 2 novembre 2010 par El hadj Salia Sanou, maire de la commune de Bobo-Dioulasso. Un seul point était à l’ordre du jour, « le déménagement sur le nouveau site en construction ». Suite à des rumeurs sur le départ des femmes de leur actuel site, ces dernières ont rencontré des personnes ressources de la cité, pour qu’elles jouent à la médiation auprès de l’autorité communale.
Il s’agit de Monseigneur Anselme Titiama Sanou, de l’Imam Siaka Sanou et du président du conseil régional pour obtenir l’annulation du déménagement de Léguémalôgô. Pour mieux faire comprendre la situation par les femmes du marché de légumes, le bourgmestre de Sya les a conviées pour une concertation explicative. Les mots du maire sont plus que clairs. « La décision est nationale et non émanant de la commune de Bobo-Dioulasso. Nous sommes allés partout, chercher les fonds, pour que vous ayez un site digne de ce nom.
Maintenant si vous décidez de ne pas rejoindre votre nouveau site, je ne serai plus comptable pour ce qui adviendra », a expliqué le maire. Malgré cette clarté de ses propos, les femmes restent stoïques. Elles vont même tenter de jouer sur les sentiments du maire en invoquant les mânes des ancêtres. « Nous avons assez souffert pour désherber le site actuel. Nous sommes tous frères et sœurs. Monsieur le maire, faites au nom de votre défunte mère et au nom des mânes des ancêtres de Sya, pour que ce déménagement n’ait pas lieu. Le peu que nous gagnons dans l’exercice de notre vente sert à nourrir plusieurs bouches… »
Non sans reconnaître la véracité du fait que ces femmes sont l’espoir de plusieurs familles, le maire a une fois de plus insisté sur l’aspect obligatoire du déménagement. A l’impossible, nul n’est tenu dit-on. N’ayant pas obtenu gain de cause, elles ont supplié le maire pour qu’il révise les frais à la baisse pour avoir droit à un hangar. En effet, les 295 000 FCFA arrêtés par la mairie comme frais d’obtention des hangars de 10 m2 sont trop élevés selon les femmes. Sans promettre une quelconque solution, le maire a donné rendez-vous aux femmes après avoir en parlé au conseil municipal. Hier 3 novembre 2010, une délégation de femmes est allée visiter leur nouveau site en construction.
Propos du maire à l’issue de la rencontre (Une photo du maire)
« Suite aux rumeurs, nous avons jugé bon de rencontrer les femmes, que nous avons toujours associées depuis la présentation du plan du marché en construction. Si aujourd’hui, elles disent qu’elles n’ont pas la vraie information, c’est quand même étonnant ! C’est pourquoi nous les avons rencontrées pour donner la vraie information. Au cours de la réunion, les femmes ont confirmé que l’information n’est pas toujours relayée par la responsable. Elle à son tour, a jugé sa position par le fait que, ceux qui l’ont responsabilisée, ont fuit leur responsabilité. Aujourd’hui nous leur avons fait comprendre que ce marché est obligé de déménager.
Il est sur une voie nationale qui ne relève pas de nous. Par finir, la majorité est d’accord pour le déménagement. Cependant, leur inquiétude, c’est le prix à verser qui est assez cher pour elles. C’est pourquoi, elles ont souhaité que la mairie fasse quelque chose pour faciliter cet aspect. Comme le maire seul ne peut pas décider, le conseil municipal va en parler et voir ce qu’il y a lieu de faire. La date du déménagement n’est pas fixée. Mais ce qui est sûr, nous allons inaugurer le marché pendant le 11 décembre 2010 ».
Souro DAO
L’Express du Faso
