- Jerry John Rawlings, toujours égal à lui-même
La communication de l’ancien président du Ghana, Jerry John Rawlings, fut, après l’ouverture présidée dans la matinée par le président Blaise Compaoré, la grande attraction de la 3e journée ce 14 septembre 2010 du 22e Congrès mondial de l’Union catholique internationale de la presse (UCIP) qui se déroule depuis le 12 septembre dernier à Ouagadougou.
La présence en valait vraiment la peine pour tous ceux qui se sont arrangés pour assister la très attendue communication du l’ancien président ghanéen, Jerry Rawlings.
L’homme a certes pris un petit coup de vieux avec beaucoup plus de cheveux blancs que par le passé. Mais, visiblement, il n’a rien perdu de sa vivacité, de sa verve, de son charisme. Pour décortiquer le thème « Comment œuvrer à l’instauration d’une bonne gouvernance dans nos sociétés », les organisateurs du Congrès lui avaient réservé 1 heure. Mais lui en réclamait 3 fois plus de temps, tellement il était inspiré. En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’assistance ne s’est pas ennuyée. Le conférencier a en effet abordé plusieurs sujets, animé par la combativité du militaire qui est demeuré en lui.
Il a beaucoup parlé des valeurs africaines (dialogue, compréhension, tolérance, l’intégrité). Et il en sait suffisamment pour y avoir recouru au début de son pouvoir pour désamorcer des situations explosives. A suivre l’ancien président ghanéen, l’Afrique est riche de ses valeurs dont celles de la démocratie. Dans cette perspective, l’Afrique serait plus démocratique si les langues africaines étaient utilisées dans le jeu politique. Au lieu de cela, ce sont les langues étrangères qui sont le plus souvent utilisées par les intellectuels, les acteurs politiques, avec parfois la complicité des journalistes, pour déformer la réalité, pour travestir les faits, pour opérer des fraudes électorales, etc.
C’est pourquoi, Rawlings a appelé les journalistes à faire preuve de responsabilité, d’intégrité, de ne dire que la vérité. Car, ce n’est que de cette façon qu’ils pourront contribuer efficacement à l’édification de sociétés où règnent la justice, la bonne gouvernance, la paix. Mais le journaliste doit-il toujours dire la vérité en tout temps et en tout lieu ? Sur cette question, l’ex-président ghanéen pense que le journaliste doit aussi penser aux dégâts que pourrait occasionner sa vérité, même s’il reste convaincu des vertus constructives et libératrices du vrai.
L’intervention de Jerry John Rawlings a immédiatement été suivie de la communication de Luc Adolphe Tiao, ambassadeur du Burkina en France. Cette communication de l’ambassadeur Tiao avait trait au rôle des médias dans la promotion de la démocratie.
Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net
