La crue exceptionnelle du fleuve Niger, au début du mois d’août 2010, due à une importante pluviométrie, et qui a fait des milliers de sinistrés à Niamey, au Niger, a également affecté la communauté burkinabè résidant dans ce pays.
Selon le consulat général du Burkina à Niamey, en effet, entre 200 à 300 familles burkinabè ont été touchées par la montée des eaux du Niger au mois d’août dernier. « Il s’agit non seulement de familles résidant au bord du fleuve, dont les maisons et les biens ont été emportés par les eaux, mais également de « maraîcherculteurs » installés aux alentours, et dont les parcelles ont été envahies par l’eau et les récoltes détruites », explique Lazare Gansonré, le consul général du Burkina au Niger. Une situation d’autant plus dramatique qu’en cette période du jeûne musulman, la demande en légumes et produits maraîchers est très forte.
Les sinistrés, selon le consul, ont été immédiatement pris en charge. D’abord, par les autorités du Niger, puis par le gouvernement du Burkina Faso. « Nous avons été très sensibles à l’action menée par les autorités du Niger pour venir à leur secours, sans distinction d’origine ou de nationalité. Ils les ont hébergé dans des écoles et leur ont fourni une aide matérielle ». Le gouvernement burkinabè, qui doit lui-même faire face à des inondations dans certaines régions du Burkina, a également apporté une aide financière de un million de francs CFA pour leur prise en charge. « Au-delà de l’enveloppe, c’est le geste qui compte et les Burkinabè ont senti cela comme un effort, un encouragement à s’organiser davantage pour se prendre en charge. D’ailleurs, la communauté burkinabè a lancé un appel aux contributions volontaires afin de pouvoir leur venir en aide », assure le consul.
Ce sont les quartiers Lamordé, Karadjé, Zamagandey, Kossey et Kombo dans la capitale qui ont été principalement touchés par les inondations. Certaines sources estiment également que 220 ha de cultures maraîchères et 229 ha de cultures de riz ont été endommagés. Suite à cette inondation -une crue sans précédent depuis 1929-, l’ONU a recensé plus de 17 000 sans-abri à Niamey. Les sinistrés relogés dans les écoles ont reçu vivres, couvertures et moustiquaires. Cette nouvelle catastrophe s’est ajoutée à une grave crise alimentaire due à un important déficit de vivres, du fait de la sécheresse lors de la campagne 2009-2010 et affectant plus de 7 millions de personnes, selon l’ONU.
Désiré T. Sawadogo (Envoyé spécial à Niamey)
Fasozine
