Le Syndicat national des enseignants africains du Burkina (SNEA-B) a tenu son 35e congrès ordinaire, les 27 et 28 août 2010 à Ouagadougou, dans l’enceinte du lycée Philippe-Zinda-Kaboré. Les congressistes ont fait le bilan du bureau national et ont élu un nouveau bureau pour les quatre années à venir.
Au total, plus de 400 participants venus des 66 sections des 45 provinces du Burkina ont pris part au 35e congrès ordinaire du Syndicat national des enseignants africains du Burkina (SNEA-B). Tenu les 27 et 28 août au lycée Philippe-Zinda-Kaboré à Ouagadougou, le congrès a eu pour thème : "Le SNEA-B de demain ? Le débat s’engage".
Autrement dit, quel devenir pour le SNEA-B ? Ce thème trouve toute son importance dans un contexte socioéconomique et politique particulièrement difficile et marqué par le pluralisme syndical, selon les congressistes. "La situation dans le monde de 2007 à 2010 a été très préoccupante sur tous les plans.
Les droits de l’homme, les libertés individuelles et collectives n’ont connu aucune amélioration", a noté le secrétaire général sortant du SNEA-B, Jean Kafando. En faisant référence au rapport de la Confédération syndicale internationale (CSI), il a souligné que 144 syndicalistes ont été assassinés pour avoir défendu les droits des travailleurs et plus de 800 autres ont été battus ou torturés, près de 5 000 cas d’arrestations, etc.
Fort de ce constat, Jean Kafando a indiqué qu’il est impérieux pour le SNEA-B de dégager de nouvelles stratégies afin d’avoir le maximum de militants. Car dit-il, le SNEA-B est l’organisation syndicale la plus ancienne au niveau de l’éducation. C’est ce qui a justifié l’organisation d’un panel spécial lors de ce 35e congrès qui a consacré le partage d’expérience et des leçons de lutte avec les anciens du Syndicat national des enseignants africains de la Haute-Volta (SNEA-HV).
Il est ressorti de ce panel que malgré les intimidations, les arrestations et les emprisonnements dont certains ont été victimes, ces devanciers sont toujours restés ferme dans leur lutte. Ces différents témoignages avaient pour but d’inciter les jeunes à s’armer davantage de courage dans leur lutte syndicale. Ce congrès a consacré également l’adoption du bilan moral et financier du bureau national sortant ; ce qui démontre que le SNEA-B a gagné en maturité, en efficacité, en assainissement de ses finances et a remporté des victoires.
"Au cours de ces dix dernières années, notre organisation a accru sa visibilité en se positionnant comme véritable leader au sein du mouvement syndical enseignant dans notre pays", s’est réjoui Jean Fafando. La reconstitution de carrière des enseignants recrutés en 1983, 1984 et 1985 a été un acquis majeur dans la lutte du SNEA-B. A l’issue de ce congrès, un nouveau bureau national de 20 membres, dirigé par Séma Blegné a été mis en place.
C’est ainsi que le nouveau secrétaire général a dénommé son bureau "équipe de combat" et a ajouté qu’ensemble le bureau prendra toutes les dispositions nécessaires afin de mener à bien sa mission. "Le flambeau que Jean Kafando nous a transmis sera porté haut", a-t-il rassuré les militants.
Le nouveau SG a également félicité le bureau sortant pour ses contributions diverses à l’avancée du SNEA-B et l’a invité à l’assister car la lutte sera permanente et âpre. Il a par ailleurs salué la participation des organisations sœurs telles que le SYNES, le SYNATEB, le CSP et Agnès Breda d’UNSA-éducation de France.
Le SNEA-B, au sortir du 35e congrès ordinaire, a souhaité la construction de la fédération des syndicats de l’éducation nationale et l’arrêt du recrutement des volontaires dans l’éducation. Les congressistes ont en outre condamné les processus importés sans évaluation, les recettes appliquées sans discernement qui ne visent qu’à réduire le rôle de l’Etat.
Mariam OUEDRAOGO (Collaboratrice)
Sidwaya
