Depuis un certain temps, on constate l’absence des vautours qui, jadis, peuplaient densément le ciel burkinabè et les dépotoirs et autres aires d’abattage d’animaux. Une telle disparition brutale serait signe annonciateur d’un grand malheur, selon des traditionnalistes. Pour en savoir davantage, Fasozine.com a rencontré, le Larlé Naaba Tigré, un des ministres du Moogho Naaba Baongo, l’empereur des Mossé.
Fasozine.com : Les vautours ont disparu de la capitale. Cela vous préoccupe t-il ?
Larlé Naaba Tigré : La population des vautours s’est considérablement réduite dans notre pays. Je conviens avec vous que ces oiseaux que l’on rencontrait un peu partout sur notre territoire sont de plus en plus invisibles. Ce serait une grande perte, s’ils venaient à disparaitre. Car tous les êtres vivants ont un rôle bien déterminé et c’est l’ensemble qui forme l’univers.
Cette disparition serait-il le signe annonciateur d’un malheur, comme le soutiennent certains traditionnalistes ?
Je ne saurais confirmer ou infirmer de tels dires. Mais je reconnais que nous sommes des Africains. Nous avons nos croyances, nos us et nos coutumes. Je suis un des gardiens de cette tradition.
Vos sujets ont-ils attiré votre attention sur ce fait ?
Pas spécialement, mais les gens en parlent de plus en plus.
Comment expliquez-vous, en tant que « gardien des traditions », la disparition des vautours ?
Le vautour est un oiseau sacré. Ce qui signifie qu’il n’entre pas dans l’alimentation des populations du Plateau central de notre pays. A partir du moment qu’il est considéré comme sacré, il est vénéré. Sa disparition ne peut donc pas être liée à la consommation. La rumeur selon laquelle, ils auraient été victimes d’une intoxication volontaire ou involontaire, à travers les pesticides, ne sont pas non plus convaincantes. Je ne vois pas qui le fera et à quelles fins. Je pense plus à une disparition ou une modification de leurs niches écologiques, rétrécissant leurs aires de reproduction. Il ne faut pas exclure aussi la maladie qui peut les décimer. Le cas de la grippe aviaire est encore vivace dans nos esprits. Il ne faut pas non plus oublier que ces oiseaux sont de grands migrateur
Joël Zoundi
Fasozine
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