Si la correspondance n’est pas bloquée par une lourdeur administrative,
elle doit avoir déjà « atterri » sur le bureau du ministre des Affaires
étrangères, Alain Yoda. Elle a été écrite le 6 juillet dernier et
déposée le lendemain, 7 juillet, par un citoyen burkinabè du nom de
Dienissouon Dabiré. Objet : « Requête auprès du ministère des Affaires
étrangères sur ma plainte anti-corruption contre l’Ambassade royale des
Pays-Bas au Burkina Faso ».
Selon nos informations, l’intéressé accuse un
contrôleur de l’ambassade de lui avoir exigé, en 2005, une somme de
100 000 FCFA contre la promesse d’un poste de vigile dans cette
représentation diplomatique. Chose qu’il dit avoir catégoriquement
refusée. Le plaignant affirme aussi qu’avant cette « tentative de
corruption », le contrôleur lui a demandé de quitter d’abord son ancien
poste s’il voulait intégrer le groupe des vigiles de l’ambassade.
Convaincu que ce nouveau boulot lui convenait mieux, il a démissionné de
son ancien poste.
Et voilà que son espoir s’est défait à vive allure. Il
a donc décidé de dénoncer cet état de faits afin que l’ambassade répare
les préjudices qu’il a subis. Selon une source bien au parfum du
dossier, l’ambassade aurait rétorqué que la plainte a été déposée cinq
ans après les faits et que les personnes incriminées n’y travaillent
plus. Mais le plaignant rejette en bloc cette affirmation. Dans sa
correspondance, il affirme qu’il a informé l’ambassade le même jour et
que, sept jours après les faits, il a demandé une audience qui ne lui a
pas été accordée. Néanmoins, il dit avoir transmis, ce jour-là, une
correspondance à l’ambassade pour dénoncer les faits. Jusqu’aujourd’hui,
dit-il, c’est un ping-pong entre lui et l’ambassade. N’en pouvant plus,
il a décidé d’écrire au ministre des Affaires étrangères. Affaire à suivre.
Le Reporter
