Le célèbre homme politique burkinabè avait raison quand il déclarait il y a quelques années que la morale agonisait au Burkina Faso tellement les Burkinabè n’hésitaient plus à poser des actes immoraux. Dans les années 90, on a assisté à la célébration du nième milliard de certaines personnalités dans ce pays. L’humilité aurait voulu que ces personnes cachent cette fortune dont la provenance peut être douteuse pour certains d’entre eux.
Mais comme les vertus de modestie n’étaient plus d’actualité dans leurs habitudes, chacun allait à sa manière. Cependant les gens ont fêté leur milliards sans que personne ne se pose la question de savoir d’où provenait cet « argent sale ». de l’argent que certains ont stocké dans leurs maisons à la portée de leurs enfants. Entre temps, on a aussi assisté à un gaspillage monstre de grosses sommes d’argent par des enfants des dignitaires du régime en place. Dans les maquis et autres boîtes de nuit, ces enfants rivalisaient avec leurs camarades dans les grosses dépenses d’argent volé dans les tiroirs familiaux.
La manifestation de l’agonie du Burkina Faso s’est poursuivie avec la création de vastes réseaux d’escrocs dans plusieurs domaines de la vie. Plusieurs patrons d’entreprises refusent de payer leurs employés sans être inquiétés. Comment une personne peut « bouffer » tranquillement l’argent issu de la spoliation de pauvres travailleurs si sa morale n’a pas dépassé le cap de l’agonie ? Notre journal s’est intéressé à l’escroquerie dans le secteur de l’or depuis 2007. Malgré les dénonciations dans plusieurs parutions, les auteurs de ses escroqueries se pavanent toujours dans les rues de Ouagadougou sans être inquiétés. Ces escrocs érigent des immeubles dans la capitale et circulent dans des voitures de luxe.
La généralisation des escroqueries et la recrudescence de la spoliation des pauvres par les riches ont atteint un tel seuil que certains de ces pauvres ont trouvé des astuces pour spolier d’autres. Trois exemples nous ont épaté. Une dame avec un bébé au dos se tient à la sortie d’un lieu public et accoste les passants. Elle prétend revenir d’une consultation avec son enfant malade. Elle leur montre une ordonnance médicale de 2 600F, avec un billet de 2000F et leur demande 600 francs pour compléter la somme qu’elle tient afin de pouvoir honorer son ordonnance. Il est difficile pour toute personne sensible qui peut venir en aide à cette dernière de ne pas manifester sa solidarité et sa générosité. Une personne à qui elle a extorqué 600F deux fois de suite a dénoncé son attitude. On imagine combien de personnes ont accepté donner 600F et même plus à cette dernière. Le deuxième cas d’escroquerie que nous avons vécu est l’œuvre d’une jeune fille.
Elle était arrêtée au bord de la route à coté d’un rond point. Elle accoste les passants pour demander le prix de l’essence sous prétexte qu’elle est en panne. Après avoir récolté une certaine somme, elle change de lieu et continue la besogne. Le troisième cas a été découvert devant une gare à Bobo-Dioulasso. Un jeune accoste les passants et demande où se trouve la maison du marabout d’un richard avec insitance, juste pour établir la communication. Une fois qu’il a la confiance de son interlocuteur, il prédit des choses qui pourraient lui arriver et exige de l’argent comme sacrifice en vue de conjurer le mauvais sort. Plusieurs personnes ont été victimes de ces escrocs d’un nouveau monde. En réalité, chez certains la moralité est déjà morte et enterrée.
PB
Indépendant
