Actualités :: Baisse des subventions dans la lutte contre le Sida : Notre part de (...)

La 18e conférence internationale sur le VIH/Sida s’est ouverte le dimanche 18 juillet 2010 à Vienne et va s’étendre jusqu’au vendredi 23 prochain. Durant ces six jours de travaux, quelque 20 000 experts, chercheurs, activistes de la société civile et personnes infectées vont discuter sur la recherche de nouvelles pistes contre la maladie et sa progression.

Il faut reconnaître que malgré la lutte acharnée, les chiffres concernant la pandémie restent toujours inquiétants. Dans ces statistiques funestes, l’Afrique subsahérienne détonne avec 67% des cas de séropositifs dans le monde, selon l’ONUSIDA. Corrélation entre pauvreté et taux de prévalence ? Sans doute, mais passons.

Au cours de cette rencontre biennale sur le Sida, l’on alignera toutes sortes de données, les unes aussi macabres que les autres. Les plus récentes font état de 33,4 millions de personnes vivant dans le monde avec le virus en 2008.

Un nombre certes élevé, mais qui l’aurait été davantage moins avec tous ces efforts planétaires de recherche, de traitement et de sensibilisation. Mais que constate-t-on aujourd’hui ? C’est au moment où on est parvenu à ralentir la progression mortifère du virus, une baisse de 17% par rapport à 2001, que le front de la lutte manifeste des signes d’essoufflement.

En effet, dans un rapport qui vient de paraître, il ressort que le financement des programmes de lutte antisida dans les pays pauvres est passé de 7,6 milliards de dollars en 2009 à 7,7 milliards en 2008 (soit un recul de 100 millions de dollars). Pourtant entre 2002 et 2009, le nerf de la guerre progressait de deux chiffres d’une année à l’autre.

Comme si le sort des personnes vivant avec le VIH, dont la grande majorité se meurt en Afrique, n’émouvait plus tant les généreux donateurs et autres mécènes, l’effort financier est de plus en plus consacré à d’autres domaines de recherches comme le cancer et la maladie de Parkinson.

Si ce n’est au secteur très lucratif de la cosmétique et de l’esthétique. L’on dira qu’il n’y a pas que le Sida. Et c’est d’ailleurs vrai. N’en déplaisent aux croisés africains de la lutte contre le Sida qui n’en finissent pas de pousser des cris d’orfraie face aux rétrécissements continus de la manne financière.

Mais pouvait-il en être autrement quand, dans le continent noir par exemple, d’autres usages sont faits des fonds/Sida ? Bien sûr, il ne faut pas jeter l’eau du bain avec le bébé. Des pays, des institutions et des associations se sont bien illustrés dans le combat contre la pandémie avec des résultats à l’avenant. Leurs actions, surtout de prévention et de sensibilisation, ont permis un net recul de la séroprévalence.

C’est la vitrine de la lutte. Dans l’arrière-boutique par contre, un autre virus fait des ravages : celui du détournement, de la prédation et de l’enrichissement illicite et immoral.

En effet, depuis plus de 20 ans, à quoi ont donc servi certains des milliards de francs de subventions à nous octroyés si ce n’est d’avoir permis à des marmites de bouillir, d’ériger des bunkers ou encore d’acheter des véhicules 4x4 ?

Et dès lors, il s’est développé une sorte d’économie noire du Sida avec des passations de marchés, des prestations de services et des contrats de fournitures de biens matériels et immatériels tout aussi brumeux. Au point que d’aucuns n’ont même pas hésité à penser que le Sida nourrit actuellement plus qu’il ne tue.

A partir de cet instant, on peut tout reprocher aux occidentaux sauf de vouloir fermer le robinet.

Au Burkina par exemple, des études ont montré que plus de 67% des financements sont alloués au fonctionnement administratif des projets, ONG et programmes de lutte. Pendant ce temps, les malades errent toujours à la recherche des antirétroviraux dont on a tant clamé la gratuité. Alors, arrêtons de pointer du doigt les bailleurs de fonds qui ne financent plus le Sida. Le mal est en nous-mêmes.

Kader Traoré

L’Observateur Paalga

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