Actualités :: Assises criminelles de Bobo-Dioulasso : Prison à vie pour une mère (...)

Débutées lundi 14 juin 2010, les assises criminelles de la Cour d’appel de Bobo-Dioulasso se poursuivent. Jeudi dernier, elle a connu un cas d’infanticide. Une affaire émouvante, malgré l’absence au jugement de Tiahoun Justine, cette fille âgée d’une vingtaine d’années qui, après avoir accouché d’une fille, a jeté l’enfant dans un WC. Le corps sans vie sera retiré une semaine plus tard, par les sapeurs pompiers.

En l’absence de l’accusée et des témoins de cette affaire d’infanticide opposant le ministère public à Justine Tiahoun, c’est par défaut que la Cour d’assises a rendu son jugement. L’avocat commis d’office de l’accusée, n’était également pas présent à l’audience. Le président de la Cour a lu la déposition de l’accusée à travers laquelle, elle reconnaît les faits d’infanticide qui lui sont reprochés. Que s’est-il passé exactement ?

Mlle Tiahoun déclare avoir rencontré un certain Yaya Dicko lors d’une soirée dansante et avec qui elle a eu, par deux fois, des rapports sexuels. Il en résultera une grossesse. Par peur, selon elle, aucun membre de sa famille n’a été mis au courant de son état jusqu’à la date du 23 février 2002, où elle a accouché. Ce jour-là, de retour de l’église, elle avait des maux de ventre. La grossesse est probablement à terme.

Elle s’enferme donc dans les toilettes, accouche seule et jette immédiatement l’enfant dans le WC avec le placenta. C’est le 28 février 2002, soit 6 jours plus tard, que les pompiers, alertés, vont retirer l’enfant en état de putréfaction au secteur n°16 de Bobo-Dioulasso. Le frère de l’accusée a, par ailleurs, affirmé n’avoir jamais su quelle était enceinte. L’expertise médico-légale a révélé que l’enfant, une fille a atteint les 9 mois révolus de maturité.

Justine Tiahoun a expliqué son geste par le fait que le père de l’enfant qu’elle portait s’est enfui en Côte d’Ivoire et que sa famille aussi a avoué ne pas pouvoir s’occuper d’elle. La mère de l’accusée, pour avoir donné une décoction à sa fille lorsqu’elle se plaignait de maux de ventre, est aussi impliquée, mais il n’y a pas eu de charge suffisante contre elle, comme a reconnu le parquet général. Mme le procureur général a soutenu que l’infraction d’infanticide est établie avant de présenter l’accusée plutôt comme une personne, sans antécédent, en bonne santé physique et de bonne réputation dans son milieu.

Mais il ressort aussi, à entendre Mme le procureur, que Justine Tiahoun est un peu naïve. Elle a soutenu en effet qu’elle ne savait pas que son geste pouvait la conduire devant un tribunal. Le parquet général a requis contre elle, la peine maximale de l’emprisonnement à vie assorti d’un mandat d’arrêt contre elle.

Avant de rendre son verdict « sur le siège », le président de la Cour a précisé que l’infanticide est l’assassinat d’un nouveau-né car, jusqu’à l’expiration du délai de la déclaration de naissance, un enfant est considéré comme un nouveau- né. Il s’agit donc bel et bien d’un infanticide en l’espèce selon la cour. Elle a condamné Justine Tiahoun, reconnue coupable des faits, en dernier ressort et en matière criminelle, à la peine d’emprisonnement à vie et délivré un mandat d’arrêt contre elle.

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)

Sidwaya

Burkina/Santé : Pathfinder International fait don de (...)
Mise en œuvre du projet Weoog-Paani : Les résultats (...)
Burkina/Mémoire historique et sursaut patriotique : « On (...)
Construction de l’aéroport de Donsin : « Globalement, nous (...)
Burkina/Produits de grande consommation : Une hausse (...)
28 avril 2024, Journée Mondiale de la Santé et de la (...)
Burkina : Les syndicats des enseignants apportent leur (...)
Burkina / Canicule : Quelques conseils et astuces pour (...)
Burkina Faso : L’ONG Educo initie une journée des (...)
Résilience climatique au Burkina : Immersion dans les (...)
Burkina/ Sécurité alimentaire : Le programme PRSA veut (...)
Action de solidarité envers les personnes vulnérables : (...)
Burkina : « La principale cause de l’insécurité dérive de (...)
Bobo-Dioulasso : Les chefs coutumiers traditionnels (...)
Ouagadougou : Les habitants de Silmiougou dénoncent (...)
Gaoua : Les Dozos expriment leur soutien aux forces (...)
Lutte contre le terrorisme : « Il y a certaines (...)
Vulgarisation des pratiques agro-écologiques : La (...)
Nayala : L’association « Yawa Goulé » offre une tonne de (...)
Burkina Faso/Mesures gouvernementales de réponses aux (...)
Burkina : L’Association des consommateurs dénonce la (...)

Pages : 0 | ... | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | 189 | ... | 36645


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés