Actualités :: Au coin du palais de Bobo-Dioulasso : Pour se marier, il vole deux boeufs (...)

BO, 27 ans et père de 2 enfants, et MS célibataire sans enfant, comparaissaient le 11 juin 2010 devant le Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso pour vol de 2 taureaux. Les deux compagnons ont tout de suite reconnu les faits qui leur étaient reprochés. Il ressort de leurs explications que BO qui réside à Sourkoudougou, localité située à une dizaine de kilomètres au Nord-ouest de Bobo, décidait en mai dernier de se marier.

N’ayant en tout et pour tout que 2 000 F CFA, il s’adressa à son ami MS à Bobo-Dioulasso pour demander un soutien financier. Arrivé à Sourkoudougou, ce dernier fait savoir qu’il est dans l’incapacité de l’aider. BO le convaincra alors de l’aider à voler deux taureaux d’un voisin afin de les vendre à l’abattoir de Bobo-Dioulasso. Ils tentent ainsi le coup qui réussit, mais seront lâchés par les dieux du vol car ils seront arrêtés à Banankélédaga, sur la route de Bobo-Dioulasso.

« Est-il forcé de se marier si on n’a pas les moyens ? », demande le président du tribunal à BO. Et le procureur d’ajouter : « Si tu voles pour te marier, que feras-tu pour nourrir ta famille et pour subvenir aux autres besoins ? ». La soustraction frauduleuse des animaux, dans l’intention de les vendre, caractérisant le vol établi, le procureur a requis de les retenir dans les liens de la prévention de vol et de les condamner à 6 mois d’emprisonnement ferme chacun. Le tribunal les a déclarés coupables et condamnés chacun à 12 mois de prison assortis de sursis.


L’interprète doit être fidèle dans la traduction

Il y a rarement un mot dans une langue qui puisse recouvrir l’ensemble du sens d’un autre mot d’une autre langue. C’est donc convenir que traduire c’est trahir. Dans un pays comme le nôtre (une soixantaine d’ethnies et de langues) avec le français comme seule langue de l’administration, l’interprète devient incontournable dans nos tribunaux.

Encore faut-il qu’il maîtrise non seulement le français, mais aussi la langue qu’il traduit. Son travail relève donc d’un art et même d’un savoir-faire. Malheureusement, il est fréquent de constater que celui du TGI de Bobo-Dioulasso manque de rendre fidèlement les questions du tribunal, du procureur ou de la défense ou encore les réponses des prévenus ou de la partie civile. Il arrive donc que les magistrats le somment de « reposer correctement leurs questions ».

A titre d’exemple, l’interprète déclarait aux audiences correctionnelles du vendredi 11 juin dernier que le prévenu a dit que son employeur lui devait 350 millions de F CFA. Il a fallu que la défense de l’accusé rectifie le tir en lui faisant savoir qu’il avait dit 70 millions. La fidélité de la traduction, rappelons-le, permet une certaine constance dans les déclarations (si c’est le cas) des deux parties.


Elle prête son argent croyant payer une parcelle

Prévenu pour escroquerie sur la somme de 2 865 000 F CFA, OS reconnaît avoir reçu ladite somme, mais dit qu’il s’agissait d’un prêt. Selon ses explications, Mme Traoré, vendeuse de riz, est venue à lui pour acheter leur parcelle familiale qui était en vente à 20 millions de F CFA.

Seulement a-t-il dit, elle n’avait pas les sous et demandait un temps pour réunir la totalité du montant. OS donne la certitude qu’elle aura la parcelle dès que l’argent lui sera remis, d’où une certaine confiance qui s’est installée entre eux. Plus tard, OS dit être allée vers la dame pour lui demander de l’argent. Madame Traoré a commencé à lui verser par tranches de l’argent jusqu’à hauteur de 2 865 000 F CFA.

Ce jour-là, elle lui fit signer une décharge, mais le contenu de ce papier mentionnait que l’argent en question est un prêt qui sera remboursé sans délai ni condition. Cependant pour la dame, il s’agissait bel et bien des sommes avancées pour l’achat de la parcelle. « Si je savais lire, je n’allais pas signer ce papier », a-t-elle soutenu. Pour le procureur, OS a usé de manœuvre frauduleuse en s’entourant de certaines précautions, sachant que la dame est illettrée et qu’il ne pourrait pas lui trouver la parcelle. Il a requis une condamnation de 6 mois avec sursis contre lui.

La défense de OS pense que tel n’est pas le cas puisque l’intéressé n’a utilisé ni un faux nom ni une fausse qualité. Il ajoute qu’avant de signer le document, Mme Traoré s’est fait aider certainement par des personnes lettrées et que, par conséquent, le document lui est opposable. Le dossier a été mis en délibéré pour décision le 18 juin prochain.

Rassemblés par Jean-Marie TOE

Sidwaya

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