Longtemps annoncée et toujours reportée, l’électricité dans les ménages dans la cité de wê,est enfin une réalité,depuis la deuxième moitié du mois de mai .Retour sur un projet aux multiples rebondissements.
Depuis le 18 mai,la nationale de l’électricité a entamé les premières étapes du processus de branchement des futurs abonnés de son réseau,marquant ainsi la fin d’un calvaire,d’un mécontentement généralisé .En un temps record,se sont plus de 200 ménages qui se sont raccordés au réseau SONABEL,nous renseigne un membre de l’équipe de la structure, M. Mamadou Belem .Dans la même dynamique ,plusieurs dizaines de foyers ont émis le vœux de se procurer du courant dès que les conditions techniques le permettent .Cet engouement est bien une preuve que la population attendait avec impatience l’électricité .
Elle a vraiment adhéré .Déjà la lumière jaillit dans des foyers, dans les rues et Boussé n’est plus comme un cimetière à partir de 21h .La ville a repris du rythme .A vrai dire,le projet d’électrification de la ville était devenu pour la population comme un leurre,de la démagogie et les mouvements d’humeurs sont toujours vifs dans les mémoires .L’électricité est là et c’est la fin d’un film qui a commencé dans les années 2003 avec l’adhésion de la ville au système de coopérative d’électricité (COOPEL) avec l’appui de partenaires techniques et financiers de notre pays .
Une initiative sensée offrir le courant à cout réduit aux ménages, aux revenus moyens .Mais très vite,les cours des travaux ont été transformés en un terrain de tâtonnement .Le premier entrepreneur adjudicataire des travaux,ayant fait défection après plusieurs mois de retards.Nous avons toujours en mémoire, l’interview que nous a accordé la directrice générale du Fond de développement de l’électrification (FDE),Mme Marie Blanche Bado sur les difficultés du projet.
« l’entrepreneur a fait du dumping,c’est à dire qu’il a sous estimé les travaux pour avoir le marché (400 millions selon nos sources).du coup il s’est retrouvé bloqué dans l’exécution avant que le marché lui soit retiré », avait- elle signifié.Depuis ce temps,un silence de mort a entouré le dossier et les rumeurs les plus folles ont pris le pas sur les nouvelles démarches pour trouver un nouvel entrepreneur pour la poursuite des travaux.
Le péché d’Israël de l’équipe de la coopérative est sans doute de n’avoir pas mis la population au même niveau d’information .Et,l’arrivée de Simeel pour terminer le travail,et réparer les dégâts était presque inutile .Des groupes de jeunes réclament à corps et cris,les têtes des responsables de la COOPEL qui finiront par avoir, en un soir de juin 2009 comme trophée.La tension est à son comble. Les différentes autorités et la presse locale sont prises à parti et taxées de pactiser avec l’ennemi.
A titre d’exemple, pour avoir refusé de nous inscrire sur la liste de présence des manifestants,nous avons échappé de peu au lynchage .Pourtant nous y étions en ces lieux pour couvrir les mouvements d’humeur qui se faisaient de plus en plus persistants ( précisons en passant que des excuses nous ont été présentées après l’incident !) .La tension est encore montée d’un cran,lorsque les communes rurales de Laye et Niou ont été électrifiées .
Alors que Boussé,estiment certaines personnes,chef lieu de la province croupit toujours dans le noir .A cris de souffle,les frondeurs interpellent constamment leur maire impuissant face à la situation . L’étape la plus importante est l’entrée en jeu de personnes de bonne volonté pour entreprendre les négociations avec la SONABEL et rappeler les frondeurs à l’ordre .Le doute s’est définitivement dissipé lorsqu’une mission conjointe,SMEEL,SONABEL,FDE a effectué une sortie d’évaluation des travaux pour permettre une reprise probable de la ville dans le plan SONABEL .
La joie se lisait déjà sur les visages et le climat social revenu à la normale .A la vérité,avec l’effectivité du courant maintenant,c’est une justice rétablie à la ville de Boussé . La cité de wê regorge les potentialités énormes pour devenir une ville d’avenir.Des atouts non négligeables dont les signes sont palpables .En effet,la population et les ressortissants surtout de la diaspora (ivoirienne notamment) y ont bâti des habitats et des infrastructures qui forcent l’admiration .
Les constructions précaires (en banco) peuvent se compter au bout des doigts dans les zones loties .Les différentes architectures rendent encore la ville agréable de l’intérieur .En plus, sa promiscuité avec la capitale et surtout sa position sur la route nationale No 2 fait d’elle une ville carrefour,donc potentiellement économique.
Enfin, son légendaire pain local bien prisé, est devenu une marque déposée pour beaucoup de burkinabè et de simples voyageurs .Ses infrastructures hôtelières et ses salles de conférences spacieuses et surtout sa population généreuse et hospitalière vous y invitent pour vos rencontres pour lui donner un coup de pouce et l’accompagner dans son effort de développement .
Moussa CONGO
Sidwaya
