Actualités :: Crise ivoirienne : « Blaise Compaoré a raison »

Adama Dahico, humoriste ivoirien et candidat à la présidentielle dans son pays, pense que le président du Faso, Blaise Compaoré, aura raison de mettre fin à son rôle de facilitateur dans la crise ivoirienne. « Blaise Compaoré est le président d’une république et les populations attendent de lui des résultats », a-t-il expliqué en substance dans l’interview qu’il a accordé à Fasozine.com dans la matinée du 3 juin 2010 alors qu’il était venu rendre visite à l’équipe qui y travaille. Il faut noter que pour Abidjan, la médiation du président du Faso est toujours celle qui compte.

Fasozine.com : Le président du Faso, Blaise Compaoré, a signifié, qu’il pourrait arrêter la facilitation dans la crise ivoirienne si d’ici à la fin de l’année, l’élection présidentielle n’est pas tenue. Comment appréciez-vous cela ?

Adama Dahico : Blaise Compaoré est président d’une république. Il n’est pas un fonctionnaire international. Pour cela, il n’est pas payé pour se balader. Il dirige le Burkina dont les populations attendent de lui des résultats. Malgré son programme très chargé, il a pris en mains le dossier ivoirien. Ce n’est pas pour chercher l’argent mais parce qu’il se considère comme un fils de Félix Houphouët Boigny et la Côte d’Ivoire est le pays d’origine de sa femme. Il a donc accepté de nous aider. Mais il va falloir que les dirigeants ivoiriens fassent aussi des efforts. C’est pour cela que le président du Faso a dit que si d’ici à la fin de l’année, il n’y a pas eu d’élection présidentielle, il arrêtera la facilitation pour se consacrer à son pays. Il a raison et je le soutiens.

Vous êtes à Ouagadougou dans le cadre du Festival Ciné Droit Libre. Quel regard portez-vous sur ces rencontres cinématographiques ?
Ce festival vient à point nommé. C’est vrai que Ouagadougou est reconnu pour son Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui diffuse beaucoup de films. Mais spécifiquement, Ciné Droit Libre présente des films qui ont souvent des difficultés à être projetés sur des écrans publics, parce que dénonçant certaines tares et donnant la possibilité aux gens de s’exprimant en des termes qualifiés souvent de durs. Ciné Droit libre, c’est la preuve que nous avons des droits et des libertés qu’il faut respecter et protéger. C’est la 1ère fois que je suis invité à ce festival, et je suis satisfait de l’organisation. En tant qu’humoriste qui s’intéresse à tout ce qui touche à mon environnement, je me sens concerné par l’évolution et l’avancée de ce festival. Et je ne peux que remercier les organisateurs et leur dire que le chemin est encore long. Tant que nous serons encore sur la terre, il y aura toujours des droits et des libertés qui seront piétinés. Et il faut des gens courageux pour dire haut ce que personne n’ose dire.

Vous avez suivi le film inaugural du festival, « Lumumba, une mort de style colonial ». Comment avez-vous vécu la projection ?

J’ai souffert intérieurement, parce que Roland Lumumba que sa mère portait encore dans les bras au moment de l’assassinat de son père, était dans la salle. Ce film me donne la conviction que certaines situations vécues en Afrique doivent nous servir de leçon. Ce film nous a donné beaucoup d’informations car on y voyait les bourreaux de Patrice Lumumba qui racontaient à visage découvert le rôle qu’ils ont joué dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre congolais. Ils ont été libérés, ainsi que les membres de la famille. C’est dur, c’est difficile. Mais les combats menés par Patrice Lumumba et d’autres icones doivent nous servir de leçon pour les 50 ans à venir.

Vous êtes candidat à la présidentielle en Côte d’Ivoire. Les enseignements du festival vous inspireront-ils une manière de gérer votre pays, si toutefois vous êtes élu ?

Tout à fait. Je vais retourner à Abidjan avec une autre manière de voir l’Afrique. Je ne me considère pas comme un candidat à la présidentielle de la Côte d’Ivoire uniquement, mais comme un symbole africain. Dans n’importe quel pays du continent où il y a des élections, Adama Dahico peut participer. Ce ne sera pas pour faire acte de candidature, mais pour soutenir la candidature d’un humoriste par exemple. Et nous allons permettre à celui-ci de tenir le discours qui va arranger l’Afrique. Nous sommes en pleine mondialisation. Tenez ! J’ai accordé mon interview à la correspondante de Fasozine à Abidjan mais elle est lue partout. C’est pour dire qu’aujourd’hui, il peut avoir des barrages mais pas des barrières. Je considère un Burkinabè qui vit en Côte d’Ivoire comme un frère. Et si je viens à Ouagadougou, je ne suis pas dépaysé. Je me sens à l’aise.

Quel a été le parcours scolaire de Adama Dahico ?

Mon ami, il ne faut pas trop chercher. J’étais un garçon très intelligent à l’école. Mais il faut noter que celui qui est intelligent à l’école n’est pas forcément celui qui obtient la note de 10/10 à chaque fois. Car il y a des gens qui avaient des 20/20 ou 18/20 au lycée mais sont obligés de venir s’asseoir régulièrement devant mon bureau de 8h à 16h pour m’expliquer des problèmes de 3000 ou 5000 F CFA.

Un bon élève est celui qui sait où il veut aller. Il doit connaître ses potentialités, ses capacités. Ce n’est pas parce que quelqu’un a le baccalauréat qu’il doit forcément s’inscrire en communication. Mais il doit avoir la passion pour le métier de journaliste, si c’est ce qui l’intéresse. Il y a des gens qui n’ont pas la passion d’être policier mais parce qu’ils en ont le niveau scolaire requis, ils le deviennent. Ces gens ne savent pas parler aux usagers de la route. Ils s’énervent à tout bout de champs. Alors que celui qui a la passion va même aider les usagers.

Pour revenir à la question, Adama Dahico a fréquenté jusqu’en 2nde. Je passais en classe de 1ère et je n’ai pas été renvoyé de l’école. Je voulais m’inscrire à l’école de théâtre mais malheureusement j’ai échoué au test d’entrée. J’ai considéré cela comme un défi. Et j’ai donc décidé de me former sur le tas. Pour cela, j’ai intégré des compagnies de théâtre.

Nous avons travaillé dur pendant 2 ans et finalement notre projet a marché. Nous avons même obtenu des invitations dans certains pays africains dont le Burkina. C’est donc la vocation, la passion, l’amour pour le métier qui a accéléré ma formation. Je me suis auto-formé. Et je suis très heureux de dire que, parmi les candidats à la présidentielle, je suis celui qui a le petit diplôme. Mais il faut reconnaître que le BEPC que j’ai obtenu en 1985 équivaut actuellement à la licence.

Jacques Théodore Balima

Fasozine

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