Le tribunal de grande instance de Manga a, en sa séance ordinaire du 5 mai 2010, statué sur le sort d’un militaire déguisé en douanier pour dépouiller des populations de Pô et environs. Au verdict, c’est 24 mois fermes que le président Hervé Atiron a octroyé à ce délinquant hors pair.
Prévenu d’usurpation de titre et d’escroquerie, Basseko Gomgnimbou, au terme du procès, passera 24 mois dans les geôles de Manga. Et pour cause, cet soldat de 2e classe en service à Ouahigouya, Basseko est à sa 4e année de service militaire. Né en 1984 à Pô, il a été enrôlé dans la classe 2006 de l’armée nationale burkinabè.
Qu’est-ce qui a pu donc le conduire dans cette situation. C’est la question du tribunal à laquelle le prévenu n’a pu apporter de réponse. « Je ne comprends pas ce qui m’est arrivé. Je me suis surpris en train de poser des actes sans en avoir mûri un plan.
C’est comme si quelque chose me poussa à agir et moi je ne pouvais pas y résister », s’est contenté de dire le prévenu. En effet, rentré de son poste à Pô, Basseko qui bénéficiait d’un repos s’est reconverti en douanier. Pour cela, a expliqué le parquet, il s’est déguisé en douanier en renversant son béret, initialement rouge et qui devient noir à la couleur du béret douanier.
Dans sa nouvelle tenue, le « militaire-douanier » se poste sur les axes routiers de Pô et officie en douanier entre 19 h et 23 h. C’est une des victimes qui signala à la gendarmerie le caractère irrégulier de ce contrôle douanier.
Ainsi, le malfrat fut pris en pleine opération. Tout en reconnaissant en bloc les faits, le jeune soldat s’est confondu en excuses, jurant ne plus reprendre une telle conduite. Venu du RIC de Ouahigouya, l’adjudant-chef Sankara explique au tribunal que l’inculpé a toujours eu une conduite exemplaire depuis son intégration.
Mais pour le procureur, Ahmidou Banhoro, c’est un bandit de grand chemin qui n’hésiterait pas à utiliser l’arme de service si elle était en sa possession pour opérer. Dans sa réquisition, M. Banhoro a demandé une peine de 15 mois avec sursis pour le militaire. Contre toute attente, c’est la sentence de 24 mois fermes qui a été prononcée par le président du tribunal, Hervé Attiron.
Sidgomdé
Sidwaya
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