Actualités :: Escroquerie de Boura-Garango : Le dénouement judiciaire pour bientôt

Une grosse affaire d’escroquerie est en instruction au palais de justice de Tenkodogo depuis décembre 2007. M. Robyn Emile, un citoyen belge a porté plainte pour escroquerie portant sur la somme de 1 277 000 000FCFA. En mi-avril, M. Robyn a été entendu par le juge en charge du dossier. Le « dossier avance » donc et on devrait s’attendre à un dénouement judicaire pour situer les responsabilités des différentes personnes citées dans l’affaire.

Le 2 décembre 2007, M. Robyn Emile, président de l’association SOS ASBL « Aide aux plus défavorisés du Sahel » porte plainte au palais de justice de Tenkodogo contre Madame Florentine Van Espen, Goumbané Bernard, Yéyé Jean Marie, Boukoungou Casimir, Baguian Ousmane, pour avoir entre 1992 et 1996, dilapidé des fonds, des matériaux de construction, des véhicules, des équipements divers d’une valeur de 1 277 000 000FCFA qui devaient servir à la construction de la Cité technique de Boura près de Garango.

Dès réception de la plainte, le parquet de Tenkodogo a saisi la gendarmerie de ladite ville afin qu’elle diligente une enquête contre ces personnes en plus « de Zouré André et autres » pour abus de confiance portant sur des fonds et matériaux d’une valeur de 1 277 000 000FCFA. La gendarmerie a auditionné plusieurs personnes avant de transmettre le dossier au parquet. Parmi les personnes poursuivies se trouve l’actuel maire de la commune de Garango. Mais, au regard de son statut (Officier de police judiciaire), le parquet de Tenkodogo a introduit en août 2008, une requête auprès de la Cour de Cassation pour lui demander de désigner une juridiction d’instruction et de jugement du maire de Garango.

La Chambre criminelle de la Cour de Cassation a examiné la requête du parquet du Tribunal de grande instance de Tenkodogo le 5 décembre 2008 et a désigné « le Tribunal de grande instance de Tenkodogo pour instruire l’affaire ». Elle a aussi désigné « la chambre criminelle de la Cour d’Appel de Ouagadougou comme juridiction de jugement ». Le maire de Garango a été auditionné dans le cadre de cette affaire. En avril dernier, un nouvel élément s’est ajouté à l’instruction du dossier. Le juge en charge du dossier a entendu pour la première fois le plaignant M. Robyn en présence de son avocat. Cela augure-t-il un dénouement judiciaire de cette affaire dans les jours à venir pour permettre à M. Emile Robyn et à tous les Amis du Sahel de savoir pourquoi la construction de la Cité technique n’est pas arrivée à son terme et quels sont les responsables de cette faute ?

Depuis 2008 que le journal L’Indépendant écrit sur cette affaire, la rédaction a été inondée de droits de réponse et de lettres de soutien à des personnes dont les noms sont cités dans l’affaire. Les auteurs de ces lettres en panne d’idées, se sont lancés dans des injures et le dénigrement du journal et du plaignant. L’affaire est en justice et son caractère spectaculaire ne peut laisser personne indifférent. Pour cette raison, nous avons jugé nécessaire d’informer les Burkinabè, les potentiels bénéficiaires de ce grandiose projet. La Cité technique se voulait selon son initiateur, un établissement d’enseignement technique et professionnel sanctionné par des diplômes reconnus. Il était prévu une section mécanique, une section menuiserie, une section bâtiment. Un comité de gestion a même été créé, signe du transfert de la cité aux populations bénéficiaires.

Le montant initial du projet s’élevait à 1 257 000 000FCFA. M. Robyn et les Amis du Sahel se chargeaient de collecter les fonds et le matériel auprès de généreux donateurs en Europe pour les travaux. Mais M. Robyn cèdera la direction de l’association pour régler une affaire de justice. Les nouveaux responsables vont compromettre l’aboutissement du projet. Ils changent le nom de l’association qui devient Association belgo-burkinabè pour le développement (ABBD). Les millions de francs collectés en Belgique, les biens initialement destinés gratuitement aux populations et au fonctionnement de la Cité technique ont été détournés.

Nous citons quelques exemples : En 1992, une autorisation est délivrée aux responsables locaux de l’ONG de vendre « tous les matériaux et matériels qui n’entrent pas immédiatement dans le fonctionnement de la cité de Boura Garango. A cela s’ajoutaient les véhicules usagers, etc. » alors qu’en juin 1990, le comité de gestion s’était engagé a ni céder, ni prêter à des tiers ce matériel. Parmi le matériel vendu, figure un Saviem TP3, un camion MAN, une Peugeot 504, deux Land Rover, le tout d’une valeur de 130 000 000Fcfa. Le matériel de construction vendu avait une valeur de plus de 65 00 000fcfa. En 1994, un chèque de 2 000 000F belges (33 000 000f cfa) est émis pour le compte de l’ABBD. Mais le responsable de l’époque déclare n’avoir reçu que 6 000 000Fcfa.

D’importantes sommes d’argent ont été envoyées au nom des responsables locaux de l’association (7 000 000cfa à l’actuel maire de Garango et 4 000 000Fcfa à M. Goumbané Bernard) par le biais du système de transfert Western Union. De l’argent a aussi été transféré dans le compte bancaire de l’ABBD logé à la BICIA-B Koupéla. En dépit du fait que les travaux n’avançaient pas, en 1991, une attestation de réalisation des travaux rédigée par les nouveaux patrons de l’association dit que : « la Cité technique de Boura Garango est en voie d’achèvement. A l’exception d’un grand magasin en cours de construction, les salles de classes, villas, maisons d’accueil, magasins et bâtisses d’installation de groupes électrogènes se trouvent achevés ou en voie de l’être. Une grande quantité de matériels de construction, de jardinage et mécaniques sont en dépôt sur le chantier et dans les magasins ».

En clair, les travaux n’ont pas évolué depuis la mise à l’écart de M. Robyn. Des fausses attestations de réalisation des travaux étaient produites pour épater les généreux donateurs qui ont vite découvert le manège avant de suspendre leurs dons. En juin 2002, une mission du ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique décrit les difficultés de fonctionnement du centre dans un rapport : « La mission a eu des difficultés pour faire la situation financière de l’établissement par manque d’intendant dans l’établissement.

C’est Monsieur Goumbané, cuisinier de Mlle Florentine et responsable financier de la section locale de l’ABBD qui joue le rôle d’intendant et il perçoit les frais de scolarité ». La construction de la cité ne s’est jamais achevée, en atteste cet extrait du procès-verbal de constat d’huissier effectué en 2004 : « Initialement clôturé par un grillage, en fer dont une très bonne partie n’existe plus...à l’intérieur, se dresse ça et là plusieurs bâtiments dont certains sont achevés et d’autres inachevés ou en ruines ou au stade de simple fondation ou encore en fouilles..., l’installation inachevée d’un château d’eau..., ces bâtiments présentent beaucoup de fissures, j’observe que des saignées ont été pratiquées sur l’ensemble de ces six bâtiments..., le Grand magasin central.

Je constate que son toit est endommagé ». Robyn Emile a saisi deux avocats en Belgique. En dix ans de travail, ils sont arrivés à réunir assez d’éléments qui prouvent l’escroquerie. Neuf personnes ont été inculpées depuis 2000 en Belgique pour « menace, diffamation, abus de confiance, faux et usage de faux, association de malfaiteurs ». La plainte au palais de justice de Tenkodogo a pour but de faire la lumière du coté burkinabè. Un procès public situera les responsabilités des uns et des autres dans cette affaire.

PB

L’Indépendant

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