Actualités :: HERITAGE : Ils réclament 2,5 millions à leur oncle

La rédaction des Editions "Le Pays", a reçu les enfants de feu Joseph Hyppolite Bilgho le vendredi 21 mai 2010. Motif de leur déplacement au journal : ils réclament la restitution de 2,5 millions de F CFA que leur oncle Ali Ouédraogo APG (Application peinture général) domicilié au secteur 29 à Ougadougou aurait récuperés auprès d’une notaire et garderait indûment par devers lui. Cette somme, selon eux, constitue l’héritage de leur défunt père Joseph Hyppolite Bilgho. Dans l’entretien qui suit, Sébastien Adolphe Marie Louis Z. Bilgho et Jean Dieudonné Magloire, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, donnent des détails sur cette affaire de 2,5 millions de F CFA.

"Le Pays" : Pouvez-vous nous faire la genèse de l’affaire qui vous a conduits chez nous ?

Sébastien Adolphe Marie Louis Z. Bilgho (SAMLB) : Notre grand-père Olivier Bilgho est décédé en laissant une cour à ses 3 fils, à savoir Robert Bilgho, Frédéric Bilgho et notre père Joseph Hyppolite Bilgho, tous décédés de nos jours. En termes de droit, la cour du grand-père revient à ses petits-fils que nous sommes. Cette cour en question était concernée par l’opération ZACA. Nous avons donc décidé de la vendre. Mais la femme de Feu Robert y logeait. Et la nostalgie aidant, celle-ci ne voulait pas quitter la cour du grand-père. C’est ainsi que l’oncle Ali Ouédraogo a proposé à la veuve de Robert Bilgho de racheter la cour si elle tient à y rester car on la lui avait déjà vendue à une tierce personne à 15 millions ; mais ce dernier n’avait pas encore versé l’argent. Elle a donc accepté et a versé les 15 millions de FCFA. Nous avons divisé cette somme en 3 parties, soit 5 millions pour les enfants de Robert qui sont ses fils, 5 millions pour les enfants de Frédéric Bilgho et le reste des 5 millions pour les enfants de Joseph Hyppolite Bilgo que nous sommes. Mais il y a eu un malentendu entre mon petit frère Jean Magloire et moi. Ce dernier a décidé que la poire soit divisée au su et au vu d’un notaire et en présence de l’oncle Ali Ouédraogo.

Ce qui fut fait. Nous avons divisé les 5 millions par 4. Mais je précise que nous sommes 5 enfants de notre père dont la dernière a été adoptée par notre maman. Cette dernière n’a pas été associée au partage parce qu’elle n’est pas ascendante de notre père. Mme Denise Ouédraogo qui est notre notaire nous avait fait comprendre qu’on pouvait lui faire bénéficier ou non de l’héritage de notre papa. Nous avons opté de ne pas l’associer si bien que l’argent a été partagé entre les 4 fils de notre père. Chacun devrait recevoir un montant de 1 250 000 F CFA. Dès que cela a été fait, l’oncle Ali Ouédraogo s’est précipité de prendre la part de Félicia, l’une de nos soeurs qui vit en France. La 2e soeur Djélika était absente et sa part a été confiée à Mme le notaire. Quand nous avons pris congé de celle-ci, l’oncle Ali m’a aussitôt appelé pour me faire comprendre qu’il ne voudrait pas qu’il y ait des histoires à cause de l’argent. Il a donc proposé qu’on reparte voir Mme le notaire pour retirer la part de Djélika.

Nous sommes repartis chez Mme le notaire et c’est encore l’oncle Ali qui a pris la part de Djélika le 15 avril 2010, se retrouvant ainsi avec la somme de 2 500 000 F CFA constituant la part des deux soeurs. Environ une semaine après, Djélika m’a fait savoir que son enfant était souffrant et qu’elle ne pouvait pas passer prendre son argent mais de le confier à Mme le notaire. Je suis donc allé voir l’oncle Ali pour lui dire de me remettre la part de Djélika, mais il m’a laissé entendre qu’il n’était pas question en argumentant qu’il ne connaissait pas notre soeur Djélika en question. J’ouvre une parenthèse pour dire que l’oncle Ali ne fréquentait pas notre cour au moment où notre père vivait. C’est après le décès de notre papa que nous partions chez lui par politesse et par courtoisie. L’oncle Ali ne s’est jamais occupé de nous.

Face à l’attitude de votre oncle, quelles sont les actions que vous avez entreprises ?

Je suis allé voir les autres oncles au village pour qu’ils interviennent . En tant que Moaga, j’ai aussi touché un neveu pour que ce dernier joue la médiation. Mais il est resté campé sur sa position. J’ai essayé de rencontrer ses enfants sur conseil de Mme le notaire mais ces derniers n’ont pas voulu me rencontrer. J’ai finalement proposé à l’oncle Ali de prélever 500 000 F CFA et nous remettre les 2 millions mais il n’a pas accepté.

Que comptez-vous faire finalement pour entrer en possession des 2,5 millions ?

J’ai dit à haute et intelligible voix au village que je me battrai pour récupérer l’argent avec l’oncle même si cela va me coûter la vie. J’ai adressé une lettre ouverte au président de la communauté musulmane El Hadj Oumarou Kanazoe pour qu’on ramène l’oncle à la raison. Si nous n’obtenons pas gain de cause, nous allons amener l’affaire plus loin en intentant un procès contre lui. Du reste, c’est ce qu’il veut car il a déclaré devant Mme le notaire qu’il ne va pas nous remettre l’argent et qu’on pouvait le convoquer où on veut.

Vos deux soeurs ont-elles posé un acte afin d’obtenir leur dû ?

Non, elles n’ont pas réagi jusque-là par rapport à cette affaire. Félicia vit mieux en France et ne voudrait pas venir voir l’oncle pour une affaire de 2,5 millions. En tant qu’aîné de la famille, je ne voudrais pas que Djélika aille se faire remonter les brettelles par l’oncle Ali. Voilà pourquoi c’est mon frère et moi qui nous battons pour récupérer leur part.

Quelles sont selon vous les raisons qui poussent votre oncle à agir de la sorte ?

C’est lui seul qui peut vous donner une réponse exacte à cette question. Mais il nous a dit que son papa et notre grand-père sont de même mère et de même père et que par conséquent, c’est son droit de garder l’argent qu’il a pris. Il a ajouté que si notre papa vivait et que l’on devrait vendre une cour, c’est eux qui allaient le faire et non nous en tant que petits-fils.

Qu’aimerez-vous dire en guise de conclusion ?

J’attends un écho favorable du côté de la communauté musulmane que j’ai instruite, mais aussi du côté des autorités qui, j’estime, ne doivent pas rester sourdes face à l’attitude de notre oncle, conseiller municipal de Koubri de son état. Vu son attitude, je me demande si sa décoration en 2010 n’a pas été une erreur qu’il convient de corriger. Comment peut-on comprendre que quelqu’un qui a construit une mosquée pour le village et qui a reçu une distinction honorifique puisse se comporter de la sorte ?

Propos recueillis par Dabadi ZOUMBARA

L’Observateur Paalga

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