La construction du nouvel aéroport de Ouagadougou à Donsin, à 15 km de Ziniaré, est en projet. Près de 5 000 personnes affectées seront à reloger et à indemniser. Pour y réfléchir, les membres de deux comités chargés de la réinstallation et de l’indemnisation de ces personnes ont été installés. C’était le mardi 18 mai 2010 à Ziniaré, au gourvernorat de la région du Plateau central.
Quatre mille quatre cents ha, 47 km de voies routières et 33 km de voie ferrée, 171 milliards de F CFA pour sept ans de travaux de construction, voici en chiffres la première phase de réalisation de la nouvelle plate-forme aéroportuaire de Donsin, dans la région du Plateau central, désigné en 2001 comme le site le plus propice par Baera, un bureau d’études sénégalais. Un aéroport qui devra remplacer, en principe en 2017, celui de Ouagadougou.
Ce déplacement est rendu nécessaire par l’impossible extensibilité de l’actuel aéroport, ses nuisances sonores et les problèmes de fluidité, de sécurité et de sûreté des activités aéronautiques qu’il pose. Mais ce déplacement signifie, selon une étude menée en janvier 2008, la relocalisation de 750 ménages regroupant 4 300 âmes habitant 8 villages de 2 100 bâtiments et où fleurissent 3 600 arbres, s’étalent 3 000 ha de terres agricoles, une quarantaine de sites sacrés, sans oublier ces 700 sépultures qui y reposent. En plus de cela, les activités de construction qui provoqueront la pollution de l’air et des eaux, l’inévitable prostitution avec son corollaire, les IST/Sida. Voici donc ce que représentera en négatif le nouvel aéroport pour les populations des villages de Tabtenga, de Rogomnoogo, de Nonstenga, Kogninga, Kartenga, Donsin, Taonsgo et Silmiougou.
Mais il a été tenu compte d’eux dans le projet de construction à travers la mise en place de deux comités. L’un est provincial et est composé de 18 membres dont des maires, des chefs de villages, des présidents de Conseils villageois de développement (CVD) et de directeurs provinciaux, coiffés par le haut-commissaire de la province de l’Oubritenga. L’autre, de 25 membres, est régional et est composé des différents directeurs régionaux du Plateau central avec à leur tête le gouverneur Youssouf Roamba.
Dans son mot de bienvenue, ce dernier a appelé à la responsabilité des membres des comités, car, selon lui, ils contribuent "à réaliser une oeuvre de la plus grande importance, non seulement pour la région du Plateau central mais aussi pour le pays tout entier." Le directeur général de la MOAD, Hippolyte Lingani, lui, a rappelé leur rôle : concevoir et suivre le bon déroulement des mesures de compensation, des infrastructures d’accueil et des indemnisations qui s’imposent.
Ce projet a également des impacts positifs pour les populations : retombées économiques par la création de nouveaux emplois et amélioration des conditions de vie sur les nouveaux sites grâce aux mesures compensatoires. Jérôme Compaoré, directeur de cabinet du Premier ministre et président de la cérémonie, a demandé donc à ces populations, "pour que l’ensemble des intérêts individuels et collectifs soient satisfaits dans une ambiance fraternelle", de collaborer avec les membres des comités. Ils effectueront, en effet, un travail important et sensible, qui, mal ou pas fait, risquerait de mettre en péril le projet du nouvel aéroport Ouagadougou/Donsin.
Abdou ZOURE
Le Pays
