Le lundi 17 mai 2010 au Commissariat de police de l’arrondissement (CPA) de Nongr-Mâasom. à Ouagadougou, deux gangs de présumés criminels ont été présentés à la presse. Deux des prévenus, Madi Kaboré et Youssouf Ouédraogo, sont des récidivistes. Le dernier a purgé une peine d’emprisonnement en 2009 tandis que le premier s’est évadé de la MACO (Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou) trois jours après qu’il y a été enfermé pour purger une peine de 5 ans.
"Les évasions (de détenus) deviennent récurrentes", a indiqué le Directeur régional de la police nationale du Centre (DRPNC), Joseph Zabré, lors de la conférence de presse donnée ce lundi 17 mai 2010 au CPA de Nongr-Mâasom. Parmi ces évasions, figure celle de Madi Kaboré alias Hamado alias Saïdou alias Salif.
Condamné le 28 mars 2007 à 5 ans de prison ferme pour vol et recel, Madi Kaboré n’a pas passé 3 jours pleins dans sa cellule, car le 30 mars il respirait de nouveau l’air libre. Interrogé sur les moyens de son évasion, il répond : "Je suis passé par la porte." C’est ainsi qu’il a pu prendre la tête de deux gangs pour le malheur et la terreur des populations des provinces du Kadiogo, du Séno et du Kouritenga. Ils opéraient à mains armées dans les domiciles de leurs victimes ou leur tendaient des embuscades sur les voies de marché. Le 20 avril 2010, aux environs de 21h, un appel anonyme alertait la police sur Madi Kaboré.
Le 21 avril, tôt le matin, une équipe du CPA de Nongr-Mâasom, appuyée par des éléments de la Brigade anti criminalité (BAC), effectuent une descente au domicile du délinquant. Ce dernier et Youssouf Ouédraogo sont interpellés et deux PA de calibre 9 mm sont découverts. Le calibrage de ces deux armes a attiré l’attention de Joseph Zabré : "Seule une unité militaire peut avoir des armes de 9 mm." Et c’est à ce moment que le DR informe que l’un des présumés membres des gangs est un militaire et est en cavale hors du pays. Mais sans plus.
L’enquête des policiers a permis de mettre la main sur cinq membres. Les présumés malfrats ont entre eux des liens de famille et sont tous délinquants de grands chemins multirécidivistes. Parmi le butin saisi, des motos, des armes blanches et à feu artisanales et modernes, des téléphones portables, un réfrigérateur et 38 faux billets de banque de 2 000 F CFA. Des victimes étaient présentes et parmi elles, W.T, dont le frère a été tué par les malfrats. Le défunt, qui était ami avec Madi Kaboré, a fini par découvrir l’activité à laquelle ce dernier s’adonnait. C’est en voulant rompre cette amitié qu’il a été abattu par les délinquants. Le DRPNC Zabré recommande aux populations de continuer à dénoncer les individus louches, assurant par ailleurs qu’elles n’auront pas à craindre de représailles car l’anonymat le plus total est garanti.
A.Z
Le Pays
