L’Union pour la renaissance/ Parti sankariste (Unir/PS) a choisi l’occasion de la commémoration du 27e anniversaire de l’arrestation du capitaine Thomas Sankara (c’était le 17 mai 1983) pour annoncer la démission de son président, Me Bénéwendé Sankara, de l’Assemblée nationale. C’est la teneur de ce communiqué parvenu à notre rédaction.
« Peuple du Burkina Faso,
Au moment où notre peuple exsangue est appelé à commémorer dans l’interrogation et l’inquiétude ses 50 ans d’indépendance politique, l’histoire de notre pays retiendra que le 17 mai 1983, le Capitaine Thomas SANKARA était mis aux arrêts avec la grave complicité de l’impérialisme français, donnant ainsi lieu à une résistance inédite et héroïque pour les voltaïques de l’époque, aspirant à leur légitime souveraineté dans la paix, le bonheur, le progrès et dans la légendaire fierté d’être des citoyens intègres.
Cette résistance déboucha comme cela est connu sur l’avènement de la Révolution d’Août 1983 qui sera également stoppée traîtreusement avec le tragique assassinat le 15 octobre 1987 du Président Thomas SANKARA et de ses compagnons d’infortune. Cette hécatombe stupéfait encore la conscience nationale et internationale.
Depuis lors, le peuple, quoique martyrisé, humilié et spolié résiste âprement pour sauver l’essentiel de ce qui a incarné la Révolution d’août 1983 et constitue aujourd’hui sa particularité dans le concert des nations à savoir : son ardeur au travail, son intégrité, sa dignité et son sens de la solidarité, toutes choses sans lesquelles il serait vain de rêver d’un véritable progrès économique et social dans la solidarité et dans le bonheur partagé.
L’Union pour la Renaissance/Parti Sankariste (UNIR/PS) en voyant le jour s’est inscrit dans cette logique de contribuer à un ancrage démocratique au Burkina Faso pour une promotion réelle et effective des valeurs d’une démocratie sûre et porteuse d’espoir. C’est pourquoi, notre parti tout en reconnaissant l’œuvre de renforcement de la démocratie au Burkina Faso entreprise par le Président Sangoulé LAMIZANA dont le nom doit être immortalisé, regrette cependant que l’Avenue de la résistance du 17 mai soit aujourd’hui débaptisée pour porter le nom du Général Sangoulé LAMIZANA. A l’occasion donc de ce 17 mai, l’UNIR/PS pense qu’il aurait fallu trouver une autre avenue pour porter le nom du Président Sangoulé LAMIZANA au lieu de chercher à effacer les stigmates de notre glorieuse histoire.
A cet effet, en tant que continuateur de l’œuvre de Thomas SANKARA, l’UNIR/PS se tiendra aux avant-postes de tous les combats d’émancipation et de liberté que notre histoire politique nous a légués. C’est pourquoi l’UNIR/PS a toujours choisi le camp de la résistance, c’est-à-dire celui de ceux qui luttent parce que convaincus qu’ils peuvent encore oser inventer un avenir de travail, de progrès, de partage et de dignité pour notre pays et pour les générations futures.
Aussi, le 17 mai nous rappelle-t-il le refus de toute compromission dès lors qu’il s’agit des intérêts fondamentaux de notre peuple profondément attaché à la liberté et à la démocratie.
Peuple du Burkina Faso,
Camarades militantes, camarades militants,
C’est à cette date éminemment historique encore chargée d’émotion, de rêve et d’espoir que le parti a accepté la démission de son Président de l’Assemblée nationale et cela par devoir de résistance et pour lui permettre de mieux lutter encore avec notre peuple là où il se trouve ; pour faire chaque pas avec lui et surtout pour remporter avec lui de nombreuses et éclatantes victoires.
Pour l’UNIR/PS, certes, le parlement reste et restera le cœur de la démocratie et du débat républicain. Avec les autres députés de l’opposition, malgré leur nombre résiduel, l’opposition parlementaire a su, dans un même élan pendant ces trois (03) années, se mettre au dessus de ses divergences au profit de la cohésion et du compromis utile pour le bien de notre peuple qui a toujours le regard tourné vers son opposition.
En conséquence, le Président de l’UNIR/PS, Chef de file de l’opposition voudrait retenir cet exemple d’unité agissante et combattante pour inaugurer et fortifier ce nouveau chantier qu’est celui du statut de l’opposition que la loi confère depuis maintenant plus d’un an aux partis politiques de l’opposition et dont la mise en œuvre rencontre hélas d’énormes difficultés et obstacles.
Avec son suppléant à l’Assemblée Nationale, main dans la main avec les autres collègues députés de l’opposition, ils continueront aussi efficacement à abattre le travail parlementaire à la satisfaction des militants et du peuple burkinabè tout entier.
L’UNIR/PS reste plus que jamais persuadée que le peuple burkinabè comprendra le sens et la portée de l’acte politique de son Président, à savoir sa démission de l’Assemblée nationale, ce lundi 17 mai 2010, date anniversaire de l’héroïque Résistance du peuple burkinabè en 1983 pour en faire un point de départ d’une autre Résistance pour la victoire d’une alternative sankariste en 2010.
Avec le peuple, victoire !
Maître Bénéwendé S. SANKARA »
La Rédaction
Fasozine
