Ouagadougou s’est réveillé ce lundi 10 mai 2010 avec ses artères chargées de flots d’élèves à motos, à vélos et dans les bus. Mais ils n’étaient pas habillés de leur habituelle tenue kaki. Les shorts, tee-shirts et autres vêtements de sport avaient pris le relais, épreuves sportives de la session 2010 du BEPC obligent. Après leurs camarades du BEP (Brevet d’études professionnelles) et du CAP (Certificat d’aptitude professionnelle), c’est maintenant à leur tour d’aller à l’assaut de travaux dignes d’Hercule, le légendaire héros romain : le saut, la course, le lancer de poids et la gymnastique au sol.
Ils sont au total 115 409 candidats, répartis dans 340 jurys, à affronter ces disciplines. En ce qui concerne la région du Centre, 35 245 prétendants, filles et garçons confondus, se sont répandus dans les lycées où ils doivent s’exercer.
Nous nous sommes rendus au Lycée Philippe Zinda Kaboré (LPZK), un centre d’examen de sept jurys. "Essai nul, Djibo ! Essai nul !" C’est la sanction que vient de réserver François Compaoré, examinateur au jury n°1, à une candidate. Cette dernière venait de faire un impeccable triple saut, mais sans respecter une des règles qui gouvernent la discipline. Des problèmes ? "Nous n’avons pas de difficultés pour l’instant et ne souhaitons pas en avoir", a répondu François Compaoré. Mais la réponse n’a pas été la même au jury n° 6 où Jacqueline Sankara nous a appris que les élèves sont venus en retard. Certains parce qu’ils ne se sont pas levés assez tôt, d’autres parce qu’ils ne retrouvaient pas leur jury. Bernabé Bationo, au jury 13 au lycée Newton, lui, a carrément eu affaire à des absences. Mais ces problèmes sont réglés par le renvoi des retardataires et absents au dernier jour de composition qui est le samedi 15 mai 2010. Quant au niveau des candidats, les examinateurs le trouvent plutôt passable.
Jacqueline Sankara, comme tous les autres éducateurs physiques et sportifs (EPS) approchés, admet que "dans l’ensemble, ça va". Mais... "les élèves ne pratiquent le sport que pendant les heures de cours et donc, leur niveau est normal, mais sans performance notoire", explique Bernabé Bationo. Le président du jury n°1, Casimir Bazié, va plus loin : " C’est la seule matière où les élèves ne travaillent pas. Les moyennes sont faibles. Ils se contentent de 12, 13, 14 sur 20. Mais en EPS, les notes devraient aller jusqu’à 16 ou 17 sur 20." En tout cas, que ce soit Emilienne Ouédraogo, élève au Juvénat filles saint Camille, Issa Kaboré au collège Wendyam ou Nematou Zabré au lycée Marien N’Gouabi, ils espèrent s’en sortir avec 15 sur 20 comme moyenne. Bonne chance à eux et à tous les candidats du Burkina !
Abdou ZOURE
Le Pays
