Actualités :: Crise à l’UPB : Le directeur général du CENOU appelle au dialogue

Suite à la grève des étudiants de l’Université polytechnique de Bobo-Dioulasso (UPB) les 9 et 10 mars 2010, le directeur général du Centre national des œuvres universitaires (CENOU), Mamoudou Dicko, a appelé vendredi 9 avril dernier, les délégués des cités, des syndicats d’étudiants, ainsi que la coordination des parents d’élèves à une reprise des cours dans le « dialogue ».

En introduction, M. Dicko a rappelé aux étudiants que son institution joue un rôle d’interface entre les étudiants et le gouvernement dans une « vision sociale ». « C’est pourquoi, nous sommes toujours soucieux des aspects qui peuvent détériorer les conditions de vie et de travail des étudiants », a-t-il laissé entendre. Il a ajouté que le but de cette rencontre est, qu’ils puissent trouver ensemble des solutions permettant la reprise des cours tout en poursuivant le dialogue.

Le directeur général du CENOU a rassuré les étudiants que le centre est conscient des problèmes que les étudiants rencontrent au niveau du transport et de la restauration. « Seulement, vous devez comprendre que les étudiants de l’UPB sont privilégiés par rapport aux autres étudiants du public du Burkina. En effet, vous représentez 4% de l’effectif total et vous absorbez 11% du budget du CENOU », a dit M. Dicko.

En plus, toujours selon lui, actuellement, seul ces étudiants sont transportés par le CENOU à raison de 1000 F CFA par mois (contribution de l’étudiant), tandis que le transport d’un étudiant revient mensuellement au CENOU à 27 000 F CFA.

Pour trouver des solutions adéquates à ces problèmes de transport, de restauration et de logement, un atelier ayant regroupé les représentants des étudiants, les députés et le CENOU, a été organisé le 6 août 2009. « Il est ressorti de cet atelier, a déclaré M. Dicko, que pour une prise en charge efficace de l’étudiant, ce dernier devrait un peu augmenter sa contribution aux œuvres universitaires, toute chose qui n’a jusqu’à présent pas eu l’assentiment des étudiants ». Aussi, de son point de vue, le CENOU ne peut pas aller au-delà de l’enveloppe prévue.

Mais, selon lui, des efforts sont déployés par le gouvernement en faveur des étudiants. Il a cité notamment l’acquisition prochaine de 150 bus (avec des conditions de transport différentes de celles du CENOU), la construction d’une cité de 500 chambres à Nasso. A court terme, le directeur général a pris l’engagement d’ouvrir très bientôt un restaurant central à Bobo-Dioulasso.

En attendant, les étudiants pourront se restaurer les samedis à la cité universitaire de Sikassocira. Pour le transport, il a promis que le CENOU réfléchira sur la question et a invité les étudiants à respecter les heures de convoi qui sont de 6 et 7 heures du matin. « Car il nous est revenu qu’en général, les cars de 6 heures sont presque vides, ce qui fait que ceux de 7 heures sont souvent surchargés », a prévenu M. Dicko. Si ces heures sont respectées et que le problème demeure, le CENOU augmentera le nombre de convois.

Le directeur général du CENOU a aussi abordé avec les étudiants, le cas des trois étudiants exclus suite à la grève. Pour lui, des médiations devraient être entreprises afin qu’ils puissent réintégrer le campus. Par conséquent, il a proposé aux étudiants concernés d’adresser une lettre d’explication et d’excuse au président de l’UPB avec ampliation au ministre en charge de l’Enseignement supérieur. « Vous pouvez aussi saisir le Médiateur du Faso qui, sans nul doute, vous aidera », a suggéré M. Dicko.

Les étudiants invités à reprendre les cours

Insistant sur la reprise des cours, M. Dicko a prévenu les étudiants que si les choses restent en l’état, ils risquent de voir les œuvres universitaires suspendues. Il a souhaité que la situation ne soit pas comparable à celle de certains pays de la sous-région où les œuvres universitaires sont totalement suspendues.

Intervenant à leur tour, des délégués sont revenus avec insistance sur le problème du transport, balayant du revers de la main le non-respect des heures de départs des bus. Selon eux, à chaque départ, les cars transportent plus de 100 étudiants pour 55 à 70 places assises.

Ils ont aussi dénoncé l’état « pitoyable » dans lequel se trouvent la plupart des bus. La quantité et la qualité douteuses des repas ont aussi été soulevées. En outre, les délégués ont fustigé le procédé d’exclusion de leurs camarades arguant que le préavis de grève a été respecté, contrairement aux dires de la présidence de l’UPB.

Pour eux, leurs camarades n’ont pas assisté au conseil de discipline d’une part, parce qu’il n’y avait pas de bus ce jour-là, et d’autre part, par peur des forces de l’ordre qui étaient sur le campus. Les étudiants ont conseillé au CENOU de chercher les voies et moyens pour avoir d’autres sources de financement au lieu de se contenter des seules subventions de l’Etat. Selon le représentant de l’ANEB, Alexis Tapsoba, une reprise « sereine » des cours est conditionnée par la levée des sanctions prises par la présidence de l’UPB.

Contre toute attente, une partie des étudiants présents à la rencontre, se réclamant de l’Union nationale des étudiants du Faso (UNEF), a trouvé que les autres posaient mal le problème car, pour eux, la rencontre avec le CENOU ne peut que résoudre les problèmes sociaux (transport, restauration…) et non académiques (comme l’exclusion des étudiants).

En plus, ils ont déclaré n’avoir pas été associés à la lutte dès le début et que seule l’ANEB est responsable de la situation. Voyant le ton monter entre les deux groupes, le directeur général du CENOU et la coordination des parents d’élèves ont invité les uns et les autres à mettre de l’eau dans leur vin.

« Vous n’êtes pas des ennemis, alors vous devez vous accorder afin de lutter ensemble pour la qualité de l’enseignement au Burkina », a dit M. Dicko. Tout en prenant note de tous les problèmes posés (transport, restauration, logement, santé…), le directeur général a encouragé les étudiants à favoriser le dialogue en toute circonstance. La séance a été levée sans que les étudiants ne disent s’ils reprendront ou non les cours.

Clarisse HEMA

Sidwaya

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