Un incendie sous une pluie battante. Le paradoxe bobolais ne finira pas d’étonner. En tout cas, c’est la scène que les commerçants installés à l’entrée Sud communément appelée « entrée de Sikasso Cira » du marché central de Bobo-Dioulasso ont vécue l’après-midi du samedi 10 avril.
C’est aux environs de 16 heures 30 minutes alors qu’une pluie bienfaisante s’abattait sur la ville que le feu est parti du dessus de la boutique N° 0673. Des commerçants et même le commandant des sapeurs l’attribuent à « un feu électrique » sur les câbles à gaine. Selon les expications, c’est la connexion extérieure (de la SONABEL donc) qui a déclenché le feu.
L’alerte, bien entendu a provoqué une grande panique au sein des commerçants. Les uns couraient vers leurs hangars, d’autres déployaient à fond leur énergie pour circonscrire les flammes qui commençaient à prendre de l’envergure. Les sapeurs-pompiers appelés dès le déclenchement du feu, arrivent avec un arsenal anti-incendie.
Soutenus par la police et la gendarmerie qui ont aussitôt quadrillé la zone, ils vont arriver à neutraliser les flammes. Dans la mêlée, deux commerçants qui se sont évanouis suite à l’inhalation du gaz des extincteurs, ont été transportés d’urgence au Centre hospitalier universitaire Sourou-Sanou (CHUSS).
Encore un incendie, est-on tenté de dire ! Alors que les mémoires sont encore fraîches sur le drame de l’immeuble Balima Lamoussa dans la nuit du mercredi 3 au jeudi 4 mars, le sinistre de l’huilerie Lo Don le 30 mars 2010 et celui du camion de balles de coton qui a brûlé le 3 avril, un autre incendie survient. Cette fois-ci, on peut dire qu’il y a eu plus de peur que de mal. Pas de perte en vie humaine
Dans la ville, on s’interroge sur ses incendies à répétition. Des habitants croient à un mauvais sort jeté sur la ville. Comme par anticipation, deux jours avant, les sapeurs-pompiers étaient sur le site du marché dans le but d’évaluer les risques potentiels d’incendie.
Des risques réels reconnaissent le commandant de la 2ème Compagnie de Sapeurs-pompiers, le capitaine Moctar Taboré et Frédéric Sidibé, directeur de la Structure de gestion du marché (SGM). Ils pointent un doigt accusateur sur les rideaux attachés pêle-mêle sur les toits contre le soleil et les branchements électriques clandestins.
Face à cette situation qui perdure au sein de ce marché, le directeur de la structure de gestion veut mettre de l’ordre. Il dit à ce propos, engager bientôt, un contrôle d’envergure sur les branchements électriques anarchiques et sur tout ce qui peut être source de risques d’incendie.
Frédéric OUEDRAOGO
Sidwaya
