Actualités :: ADMINISTRATION PUBLIQUE BURKINABE : Quelle politique pour une employabilité (...)

Dans la réflexion ci-dessous, Raogo Ouédraogo s’intéresse aux premiers pas d’une recrue de la Fonction publique. Pour lui, beaucoup se tournent les pouces, après leur affectation.

Quelle ne fut pas grande, la joie que chacun de nous a savourée, à l’idée de savoir qu’il venait d’être déclaré admis à un quelconque concours. Tous ceux qui sont passés par un tel parcours pour être à leur poste de travail aujourd’hui, sont bien placés pour en apprécier. Il n’est point besoin de relever les péripéties qui jalonnent cette route et qui, depuis quelques années, rendent les candidats et leurs proches, angoissants : frais de légalisation de dossiers exorbitants, conditions difficiles de dépôt desdits dossiers, nombre pléthorique de candidats ; à tel point que réussir à un concours direct relève, de nos jours, d’un parcours du combattant.

Bref, après l’admission, vient le moment de la formation par les structures étatiques. A la fin de la formation, le fonctionnaire stagiaire doit faire l’objet d’une affectation dans un service de l’Administration où il est appelé à faire ses premiers pas. Et c’est là que le plus dur commence et qui constitue pour ainsi dire, le point focal de notre réflexion.

S’il est vrai que l’agent affecté dans une structure donnée est la conséquence la plupart du temps, de l’expression des besoins en personnel de ladite structure, il est aussi vrai que le sort qui lui est réservé est souvent tout autre, surtout dans les structures déconcentrées. Car il n’est pas rare de voir ces cadres formés au frais du contribuable burkinabè, passer la majeure partie de leur temps à se tourner les pouces dans leurs bureaux ou exercer des activités qui n’ont aucun lien avec ce pour quoi ils ont été engagés. Plusieurs cas de figure se présentent :
- il y a d’abord ces situations où le premier responsable confond la structure à sa personne. Il est le seul à la piloter sans impliquer ses collaborateurs ou bien dans l’hypothèse où il le faisait, il implique qui il veut et quand il veut ;
- il y a également ces situations où rien n’est fait par la structure pour une définition de postes de travail ; la structure naviguant pour ainsi dire à vue.

Dans l’une ou l’autre de ces hypothèses, on peut comprendre qu’il n’est pas assigné aux agents des attentes bien précises. Pas que la structure ne dispose pas d’activités ou des objectifs à atteindre. On pourra alléguer que ces personnes ne prennent aucune initiative. A leur décharge, il convient de relever tout de suite que souvent on ne peut pas être plus royaliste que le roi. C’est dire que si votre supérieur ne vous confie pas une tâche donnée à exécuter, vous ne pouvez pas de vous-même l’exécuter parce que vous êtes animé d’une volonté de le faire. Les conséquences pour ceux ou celles qui vivent ces réalités sont incommensurables : découragement, absentéisme, retards et activités parallèles. A qui la faute ? Cela n’est pas normal pour une administration qui se veut moderne et participative.

Même sans illustrer notre propos en nommant une structure donnée, nous tenons à relever que ce que nous peignons n’est pas une vue de l’esprit mais des réalités que bien des fonctionnaires vivent. Sûrement, ces personnes n’ont pas de cadres pour exprimer ce qu’ils vivent ou bien ont peur de le faire. Aussi, si des efforts sont faits par le gouvernement pour s’assurer que les agents arrivent à l’heure à leurs lieux de travail, il serait plus intéressant qu’il trouve une formule pour initier par exemple des cadres de concertation avec les agents pour les écouter de près et apprécier leurs préoccupations. C’est ainsi qu’il pourra corriger pendant qu’il est temps, le tir.

Raogo OUEDRAOGO

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