Actualités :: Il y a corruption et... corruption !

On savait depuis longtemps que, vraiment, « tôle, ce níest pas tôle” ! Et si au Faso la vie est dure comme caillou, il y a corruption et... corruption. La croisade de Testicus Zongo contre la mal-gouvernance n’est pas près de s’achever, alors que le pilon de la « corruption discrète » frappe lourdement dans le mortier de la morale qui agonise...

Les pontes de la Banque mondiale n’ont pas caché l’iceberg avec leurs mains. Tout en n’occultant pas la face visible, dont on parle le plus et qui barre les manchettes des journaux, les experts de cette célèbre institution ont décidé de mettre à nu, dans un nouveau rapport, la partie immergée de ce colossal iceberg nommé corruption. Un mal qui ronge les économies, sape l’excellence, détruit les initiatives. Selon ce rapport, en effet, « la corruption discrète est profonde et très répandue en Afrique et a des effets disproportionnés sur les pauvres, donc des conséquences à long terme sur le développement ».

En définissant la « corruption discrète » comme « le manquement des fonctionnaires au devoir de fournir les biens ou services financés par les administrations publiques », la Banque mondiale établit, pour 2010, des « Indicateurs du développement en Afrique », et montre combien ce phénomène, dont on ne parle pas assez, conduit les populations à compter de moins en moins sur les systèmes de prestation de services. « La corruption discrète ne fait pas autant les grands titres des journaux que les scandales de pots-de-vin, mais elle a des effets aussi corrosifs sur la société », indique Shanta Devarajan, économiste en chef de la Banque mondiale pour la Région Afrique. C’est pourquoi les gouvernements devraient mettre en œuvre des politiques hardies pour que la notion de bien et, surtout, de service public, prenne tout son sens et entre véritablement dans les mœurs.

De fait, on ne saurait combattre la corruption tout court, sans une administration débarrassée de ses boulets congénitaux, afin que des pratiques anormales ne soient pas systématiquement érigées en règle de fonctionnement. La culture du fameux caillou que, parfois, l’on se sent obligé de déposer sur son dossier afin qu’il ne s’envole pas vers des cieux inconnus, ou purement et simplement enterré dans les tiroirs insondables de l’oubli, doit sortir des mentalités et des habitudes. Selon la Banque mondiale, « la lutte contre la corruption discrète exige de la détermination et de l’engagement de la part des dirigeants et des institutions, comme en matière de politiques, au niveau sectoriel, et - surtout - une responsabilisation accrue et la participation des citoyens ».

De façon plus concrète, en se penchant sur la situation de nombreux pays africains, le rapport de la Banque mondiale a esquissé les chiffres de la « corruption discrète », montrant ainsi l’ampleur du phénomène. Au Burkina Faso, sans doute faute d’avoir donné le poulet nécessaire à délier les langues et à faire parler les indicateurs des années plus récentes, l’étude a ressorti la situation en 2006. On note ainsi que 86,96% des entreprises versent de l’argent de façon informelle à des fonctionnaires, « pour faire avancer les choses ».

Le rapport indique aussi que 19,51% des cadeaux lors de rencontres avec des fonctionnaires des impôts, tandis que 80,77% d’entre elles font pareil pour « pour obtenir un contrat public ».
Cependant, si aucune entreprise du « pays des Hommes intègres » n’est entrée dans la nasse de la « corruption discrète » par les cadeaux « pour obtenir une licence d’exploitation », ce ne sont pas moins de 53,96% des entreprises nationales qui conçoivent que « la corruption est un obstacle majeur ». Un terreau sur lequel Testicus pourra planter ses graines de bonne gouvernance. Même si « un peu d’essence » pour encourager à bien faire n’est de refus pour personne...

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