La Bourse du travail de Ouagadougou a accueilli les centrales syndicales des commerçants, dans la soirée du mardi 23 février 2010. Au menu, le bilan de la rencontre du 15 février 2010 avec le maire de Ouagadougou et la marche de ce jour, 24 février 2010, contre la taxe de développement communal. Les commerçants ont pris le ferme engagemeent de fermer échoppes et boutiques et de répondre présents ce matin même à la Bourse du travail pour dire non à la taxe.
Le premier point à l’ordre du jour de cette assemblée générale des centrales syndicales de commerçants a été une mise au point. "Le 15 février 2010, nous n’avons pas discuté de la taxe de développement communal avec le maire Simon Compaoré", a indiqué à la tribune, Paul Kaboré, Secrétaire général de l’Organisation nationale des syndicats libres (ONSL).
Selon lui, contrairement à ce qu’ont laissé entendre certains journaux, il ne s’agissait pas d’un huis clos ni d’une rencontre officieuse qui s’est tenue dans le bureau du maire ce jour-là. " Nous avons, l’OSCB, la CNTB et l’ONACOM-B, exposé au maire les problèmes que les commerçants rencontrent au marché central Rood-Woko, a-t-il continué. Il s’agit des barrières, du sens giratoire, de la rue piétonne et des policiers. Le maire a voulu parler de la taxe mais nous avons refusé d’en parler". De l’avis de Paul Kaboré, le maire Simon Compaoré a apprécié la voie du dialogue social empruntée par les syndicats et leur a demandé de mettre leurs doléances sur papier et ensuite, les lui communiquer.
Cette mise au point terminée, place a été faite à la taxe de développement communal. "C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase", a martelé le coordonateur adjoint du mois des centrales syndicales, Liliou Mathias. Et Paul Kaboré d’ajouter : " Tous les commerçants doivent se retrouver demain (aujourd’hui, ndlr) à 7h 30 à la Bourse du travail pour dire non à la taxe." Les différents intervenants à la tribune ont demandé aux commerçants présents à la Bourse, même s’ils n’ont pas atteint le nombre escompté, de relayer l’information au niveau de leurs confrères afin de se mobiliser massivement ce jour 24 février.
"N’ayez pas peur", a rassuré Moussa Dabo, président de la région du centre de l’ONACOM-B. "Si un camarade est arrêté à cause du problème de plaque, nous allons tous dormir avec lui à la prison", a assuré Liliou Mathias. "Et si les autorités ne prennent pas en compte nos doléances, nous continuerons la lutte et ce qui va arriver ensuite, elles en seront les responsables." Tout en invitant néanmoins les commerçants à la modération le jour de la marche, Moussa Dabo, clôturant l’AG avec force harangue, a invité les commerçants à fermer boutiques, échoppes et étales afin de venir manifester aux autorités qu’ils ne sont pas contents de cette taxe : "La faim d’un seul jour ne tuera pas !"
Par Abdou ZOURE
Le Pays
