Actualités :: Relais-cités à Bobo-Dioulasso : Un concept bien rodé

Depuis le lundi 15 février 2010, le gouvernement burkinabè, à travers la Direction générale de l’urbanisme et des travaux fonciers (ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme) invite les populations à revenus intermédiaires à souscrire pour des relais-cités à Bobo-Dioulasso.

Quel est le but de l’opération et qu’est-ce que le concept recouvre ? Le DG de l’urbanisme, Dieudonné Tapsoba explique.

Dieudonné Tapsoba (D.T.) : Ce concept est né à travers la coopération entre les gouvernements Burkinabè et Néerlandais. La partie néerlandaise a d’ailleurs financé le premier schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme de la ville de Ouagadougou, dans les années 1986.

Et qui a aussi mis en place le SDAGO, c’est-à-dire le schéma directeur et d’aménagement du grand Ouaga. Après un diagnostic, il s’est révélé que la ville de Ouaga connaît de véritables problèmes et il fallait trouver des solutions pour améliorer les conditions de vie des quartiers périphériques. C’est ainsi qu’est née l’option de l’aménagement de ces quartiers périphériques. Et c’est là que la notion de relais-cités est venue.

La particularité de ces relais-cités, c’est l’égalité des chances pour tous. Parce que nous visons beaucoup plus les travailleurs ou les populations à revenus intermédiaires, surtout si l’on doit prendre en compte les coûts des parcelles dans la ville de Ouagadougou.

Nous connaissons aussi les préoccupations des populations. Un recensement fait par le ministère de l’Habitat, montre les besoins réels en logements de la ville de Ouagadougou, qui se situent autour de 8000 par an. Les relais-cités sont une façon de contribuer à la résolution du problème de logements dans la ville de Ouagadougou.

C’est ainsi que les premières cités ont été réalisées. Nous avons d’abord procédé à l’aménagement des quartiers périphériques. C’est ainsi que Loumbila a été aménagé, ensuite Kamboinssin. C’est par-là que l’on a décidé d’adjoindre un aménagement type telles que l’eau, l’électricité pour les populations à revenus intermédiaires.

Avant, nous intervenions seulement à Ouaga. Mais nous nous sommes dit que ce n’est pas Ouaga seul qui a besoin de ce type d’aménagement. Et c’est de cette façon que l’idée est née d’élargir nos actions vers Bobo, qui est la 2e ville du Burkina. Nous avons en projet d’autres localités telles que Saponé et Dapelogo. La commune de Saponé nous a sollicités depuis longtemps afin d’y construire des relais-cités. Mais compte tenu des moyens dont on disposait, nous ne sommes pas allés tout de suite.

Cette année, la décision a été prise. Bientôt, nous allons procéder à l’état des lieux et la commercialisation des parcelles pourrait intervenir en 2011. Dapelogo nous a aussi touchés. Et là, se profile une vision futuriste étant donné que l’aéroport de Donsin, situé non loin devra être fonctionnel en 2012. Et le problème du logement risque de se poser, au niveau des travailleurs de cet aéroport. Le maire de Dapelogo nous a donc approchés pour qu’il y ait aussi un relais cité dans sa commune.

S. : De Ouaga à Bobo, qu’est qui va changer ? Et est-ce que le concept est maintenant bien rôdé ?

D.T. : Le concept est bien rôdé parce que généralement dans nos relais-cités, nous sommes en conformité avec la loi portant code de l’urbanisme qui exige désormais qu’il y ait des parcelles viabilisées. Cela suppose qu’il y a la voirie, l’eau, l’électricité. C’est pour dire que le concept est vraiment bien rôdé.

Ce sont les mêmes commodités à Ouaga que l’on verra à Bobo. La voirie est réalisée par notre brigade parce que nous disposons d’engins de travaux publics. L’eau, c’est l’ONEA qui s’en charge et la SONABEL interviendra pour l’électrification.

S. : Le principe des relais-cités, c’est l’égalité des chances pour tous, à travers un tirage au sort. Avez-vous l’impression que le principe est accepté par ceux qui souscrivent ?

D.T. : Avant même que les souscriptions ne commencent, de nombreuses personnes nous ont approchés. C’est pour dire qu’il y a une adhésion populaire à ces relais-cités. Si vous regardez le coût, c’est relativement moins cher.

A Ouaga, le m2 était autour de 2 500 F CFA. Mais notre objectif, n’est pas d’avoir un gain, mais d’apporter notre contribution à l’amélioration des conditions de vie des populations à travers un logement décent. C’est vraiment l’idée qui est soutenue dans cette opération.

S. : Vous parlez de logement décent. Cela veut dire que les attributaires ont quand même un minimum de critères à remplir...

D.T. : Pour postuler, il faut d’abord être burkinabè et disposer d’un revenu. Au départ, nous avions visé les salaires intermédiaires, c’est-à-dire ceux qui ont entre 75 000 et 150 000 F CFA, mais nous n’excluons pas ceux qui ont des salaires plus bas et les autres.

Il y a des fiches à remplir. On paie 5 000 F non remboursables et à la souscription on verse 200 000 F CFA remboursables au cas ou vous n’êtes pas retenu. Nous procédons par tirage au sort et dans ce cadre nous sommes en collaboration avec la LONAB, et sommes assistés d’un huissier de justice. Pour dire que l’opération se déroule techniquement bien et dans la transparence.

S. : Est-ce que les parcelles sont déjà disponibles ou sont-elles encore à dégager ? Et à quand les premières villas du relais-cité à Bobo ?

D.T. : Je peux d’ores et déjà dire que l’implantation des parcelles est faite sur le terrain. Les engins ont commencé les premiers travaux de terrassement. Nous sommes en pourparlers avec la SONABEL, qui va bientôt se déployer pour effectuer des travaux d’électrification. L’ONEA nous a dit qu’ils ont un programme pour la zone.

Mais en attendant que tout cela se mette en place, c’est-à-dire l’eau, nous avons prévu des forages pour permettre aux attributaires qui vont vouloir immédiatement commencer à construire, de disposer d’eau en attendant que l’ensemble du réseau arrive. C’est pour dire que les parcelles sont déjà implantées, il reste maintenant les travaux de viabilisation.

S. : On sait que Bobo a un relief un peu accidenté. Est-ce que la zone est accessible ?

D.T. : Pour l’accessibilité, la zone ne souffre d’aucun problème. Elle est située sur la route de Dédougou, au secteur n°23. Et c’est en face de cette voie. Donc, c’est pour dire que la zone est accessible et est relativement plate. Nous avons prévu d’exécuter un collecteur tout au long de la route, pour mieux assainir la zone.

S. : Pour revenir sur la notion d’équité et d’égalité de chance, avez-vous toutes les garanties pour éviter que les spéculateurs n’entrent dans le jeu pour fausser vos objectifs de donner les mêmes chances à tout le monde ?

D.T. : L’un de nos principes, c’est de n’être pas déjà bénéficiaire d’une parcelle de relais-cité. Si vous êtes déjà attributaire d’une parcelle à Ouaga ou à Bobo, vous ne devez plus en être bénéficiaire. Même si vous trichez, par la suite, nous allons faire le recoupement avec les noms que nous avons.

S’il y a votre nom, vous êtes d’office exclu. Si vous avez déjà été attributaire à Ouaga, cela va se savoir. Nous ne voulons pas de ceux qui veulent accumuler les parcelles.

S. : Dans la gestion de cette activité, quelles sont les difficultés rencontrées ?

D.T. : La difficulté réside dans les coûts de viabilisation. Parce que, ce n’est pas une opération à but lucratif. C’est vraiment une mission d’amélioration des conditions de vie des populations. Notre souci, c’est de pouvoir contenir les coûts pour ne pas que le prix du m2 explose.

S. : De combien de temps dispose l’attributaire pour se mettre en règle financièrement ?

D.T. : L’attributaire dispose de 6 mois pour tout solder. De toutes les façons nous diffusons un communiqué pour rappeler les uns et les autres. Puisque nous tirons d’abord les attributaires et une liste d’attente.

Dès qu’il y a des gens qui traînent les pieds, jusqu’à la date d’échéance, nous faisons appel à la liste d’attente. Et cela aussi se fait par tirage au sort. C’est pour cela que l’on dit que c’est l’égalité des chances. Il n’y a pas à dire que le DG va intervenir pour untel ou untel.

Mon souhait est que cette opération soit menée de façon satisfaisante non seulement pour nous, mais pour les populations qui seront bénéficiaires. Que cette population trouve un espace sur lequel, elles pourront mieux vivre ; et j’appelle la population bobolaise à souscrire.

Nous avons prévu 10 000 souscripteurs, soit 5000 à Ouaga et 5000 à Bobo. Mais je souhaite qu’à Bobo, le nombre de 5000 soit dépassé et qu’on complète le reste par les souscripteurs de Ouaga. Là, cela va nous convaincre que l’opération a connu une adhésion populaire.

Entretien réalisé par Hortense ZIDA

Victorien A. SAWADOGO

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