Actualités :: Circulation routière : Le casque m’a sauvé, par la Grâce de Dieu (...)

Victime d’un accident de la circulation, cet usager de la route tient à en témoigner et surtout à souligner l’utilité du port du casque qui, dit-il, lui a sauvé la vie par la grâce de Dieu. A méditer

Le matin du dimanche 17 janvier 2009, j’avais un déplacement à effectuer. Comme d’habitude, je me suis habillé chaudement, j’ai pris mon casque et mon châle pour me protéger de la fraicheur matinale.
Je pris ensuite la route pour la ville. Arrivée au début du pont N°3, près de l’Hôtel Silmandé, je fus ébloui par le reflet des lampadaires sur la visière de mon casque. Serein, j’ai ralenti et suis resté concentré afin de détecter tous feux arrières d’engins et lumières qui pourraient se trouver devant moi (ce que je fais d’habitude quand une lumière trouble ma vision), mais je ne vis rien.

Je repris mon accélération et soudainement, le phare de ma moto éclaira des femmes sur leurs vélos, dans le noir (il était presque 6h du matin) et de surcroits sans phares, au milieu du pont et ce fut la désagréable surprise. Surpris de me retrouver derrière l’une d’entre elles, je n’eus pas le temps de l’éviter et la percuta ; ce fut le choc !

Je fus propulsé vers l’avant et ma tête fut la première à toucher le sol de plein fouet. J’ai roulé et finis par me stabiliser sur le dos. Je respirais profondément et quelques instants après, la femme et moi furent entourés par des passants. J’entendis alors des paroles disant « appelez l’ambulance..., je n’ai pas leur numéro…, je n’ai pas mon téléphone… ».

Dieu merci, j’étais lucide, je sortis alors mon portable de ma poche, composa le 18 et eus un homme au bout de la ligne. Je lui expliquai alors ce qui s’était passé, lui donna l’emplacement exact de l’accident ainsi que le nombre de personnes impliquées. Ensuite, j’ai appelé la maison pour signaler que j’ai eu un accident et ce fut l’attente des sapeurs-pompiers
Après cela, ma première question fut « comment va la dame ? », mais personne ne répondit, je répétai avec insistance la question et un passant répondit au bout d’un moment « ça va, elle est moins gravement touché que toi ». Je n’eus d’autres mots que « Dieu merci ». Cette femme est une vendeuse de légumes d’un certain âge qui, à son habitude faisait le trajet vers le marché de Paspanga.

Les urgences à l’Hôpital Yalgado

Deux ambulances arrivèrent et nous transportèrent aux urgences de l’Hôpital Yalgado en compagnie de nos proches qui nous avaient rejoints sur le lieu du malheur. Une fois aux urgences, ce fut l’attente pendant que les douleurs s’intensifiaient. Après une heure d’attente dans le couloir sur un brancard, je fus pris en charge.

Pendant ce temps, la femme était déjà en soins et ma famille faisait des allers-retours pour prendre de ses nouvelles. Elle a eu une double fracture ouverte à la jambe et je fus totalement attristé en apprenant cela. Elle a subi une première intervention et a décidé par la suite de continuer ses soins de manière traditionnelle. La famille qui est restée en contact avec elle et lui a rendu visite, m’a informé que sa santé s’améliore.

Malgré le choc, les radios de mon crane et de mes côtes ne montrèrent aucune blessure, cependant, elles montraient deux fractures au niveau de la pommette, toute la partie gauche du visage était enflée et l’œil gauche sortait un peu de son orbite. Je devais revenir le lendemain pour rencontrer le spécialiste en traumatologie car il n’y avait pas de place pour m’interner. Une seconde radio en clinique dévoila une fissure sur lune de mes côtes.

Ce temps passé aux urgences m’a permis de prendre connaissance de la « désolation » qui règne dans les urgences de notre cher Hôpital Yalgado.
Le lendemain, j’ai pu rencontrer le spécialiste en chirurgie maxillo-faciale qui confirma la fracture au niveau du visage et me conseilla de traiter l’inflammation de l’œil et du visage, puis de revenir une semaine après pour le cas de la fracture.

Une semaine après, j’étais au rendez-vous pour le contrôle à l’hôpital. Après auscultation, le spécialiste nous informa qu’il faut une intervention chirurgicale, mais l’hôpital ne dispose pas du matériel nécessaire pour cela. Nous avions le choix, entre aller à l’hôpital de Bobo-Dioulasso ou en clinique. La décision fut prise d’aller en clinique.

L’intervention en clinique

Le même jour, j’étais interné à la clinique pour une intervention qui débuta à 21h et pris fin à 01h du matin. Tout ce temps là, pour deux fractures se demandait la famille !

A mon réveil, le spécialiste expliqua que les fractures étaient plus graves qu’elles n’apparaissaient sur les clichés de la radiologie. En fait, la pommette était entièrement brisée en morceaux et du sang coagulé s’était logé sous l’œil, le faisant sortir hors de l’orbite. Il a fallu racler tout cela et replacer morceau par morceau les os de ma pommette.

Le spécialiste fut étonné lorsqu’il apprit que je portais mon casque lors de l’accident et il dit : « Malgré le casque tu as eu ces blessures ? Eh bien, je me demande ce qui allait se passer si tu ne le portais pas ? ». J’ai alors réalisé que je suis passé à un doigt de la mort.

Lorsque j’ai vu la facture de l’intervention, sans oublier les médicaments, je vous assure que… Je rends infiniment Grâce à Dieu d’avoir permis que les parents puissent honorer cela. La convalescence se poursuit et elle prendra du temps…

Le port du casque

« Porter le casque », est la première chose que je fais quand je prends ma moto. Mon casque, mon châle et depuis un (1) mois les gants (sans oublier la carte grise et ma pièce d’identité), tel est mon accoutrement quotidien quand je sors de la maison et à chaque fois que j’enfourche ma moto. Au point où certains me qualifient de « voilé » ou de « ninja ». Deux jours avant mon accident, je discutais du port du casque avec mon cousin et mon petit frère. Mais qui savait que je vivrai un malheur qui prouverait son utilité ?

Certes, c’est Dieu qui m’a sauvé la vie, mais je puis vous assurer, qu’en dehors de toute considération religieuse, je ne serais pas en vie pour vous raconter ce récit de sensibilisation si je n’avais pas porté mon casque.
En définitive, je souhaiterais lancer un appel :

- A nos autorités :

Votre tâche n’est pas de tout repos, mais, aidez-nous à améliorer notre Hôpital Yalgado OUEDRAOGO. Veuillez sensibiliser d’avantage la population sur le Code de la Route pour leur inculquer les bonnes manières pour circuler en toute sécurité, en passant des piétons jusqu’aux automobilistes.

Travaillez de concert et rigoureusement avec les vendeurs ou revendeurs de deux roues (moto et vélo), afin que ces derniers prennent plus en considération la vie humaine et soient dans l’obligation de donner un casque de qualité (suivant des normes standards de qualité reconnue) pour tout achat. Pensez à contrôler les casques commercialisés, à les subventionner et même à mettre en place une structure qui pourrait gérer ce volet.

- Aux vendeurs et revendeurs de deux roues :

Pensez à nos vies comme aux vôtres lorsque vous donnez ou vendez vos casques. Il ne suffit pas d’en mettre à la disposition, mais il faut qu’ils protègent, sinon, ces mêmes casques peuvent prendre nos vies. Lors d’un choc, le casque de mauvaise qualité peut se briser et transpercer son porteur (il y a eu des cas). Donnez obligatoirement un casque de qualité à tout acheteur. Certains revendeurs refusent de donner des casques sans pour autant souvent donner de raisons. Généralement, ils disent « le prix n’est pas inclus….nous on vend simplement sans casque… ».

- Aux automobilistes :

Il est vrai que vous êtes mieux protégé que les personnes à deux roues, mais je vous prie de bien vouloir faire attention à ces derniers.
Certains d’entre vous ne comprennent pas que nos routes sont petites et se mettent à faire souvent de la vitesse, à forcer la priorité, à ne pas mettre une distance de sécurité… A ceux-là, je voudrais dire qu’ils sont peut être passés des deux roues aux quatre, et qu’ils ont peut être des membres de leur famille à deux roues ; par conséquent, prenez conscience que ça n’arrive pas qu’aux autres…

- Aux usagers des deux roues :

Je vous conseille vivement de porter un casque. A vélo comme à moto, vous êtes exposés. Certes toutes les partie du corps sont exposées lors d’un accident, mais le choc sur la tête, de surcroît non protégée, est souvent fatal. Je reconnais qu’il n’est pas évident pour la grande partie de la population d’acheter un casque de qualité, mais il peut vous aider à vous maintenir en vie ou celle d’un membre de votre famille ;

Pensez à vérifier que vos feux avant et arrière sont fonctionnels. Pour les usagers du vélo, je vous prie de ne pas négliger cet aspect, car c’est l’unique moyen par lequel les autres peuvent vous repérer en circulation dans l’obscurité. Contrairement aux motos qui peuvent également être repérées par le bruit de leur moteur ou du pot d’échappement, lorsque vous êtes sans feux, vous n’êtes visibles qu’une fois sous l’éclairage des autres.

L’accident qui s’est produit aurait pu être évité si le vélo disposait de feux d’éclairage ;

Lorsque vous circulez, concentrez vous sur la route, évitez de rester côte-à-côte sur la voie car vous occupez la largeur de la voie et vous exposez à de multiples accrochages mortels. Evitez de faire la vitesse, évitez de vous serrez à droite, alors que vous souhaitez tourner à gauche, évitez d’être trop proche des autres personnes circulant devant vous, gardez une distance de sécurité… ;

Prenez connaissance du Code de la Route, laissez-vous sensibiliser, cherchez à savoir comment bien circuler, cela vous aidera à mieux prendre soins de vos vies en pleine circulation.

Je rends grâce à Dieu pour nos vies (celle de la dame et de la mienne), pour notre santé qui s’améliore. Cet accident m’attriste profondément quand je pense à ce que la dame a pu vivre. C’est vraiment une mère et elle a dit « Personne ne souhaite un accident. Je suis une mère, ce garçon est comme le mien. Cela aurait pu arriver à l’un de mes enfants, donc il n’y a aucune colère ou haine à avoir… ». Puisse Dieu lui accorder Santé et Longévité.

Je remercie le corps médical de l’intervention pour leurs compétences avérées, les soins, toutes les personnes qui de loin ou de près m’ont soutenu de multiples formes et continuent de le faire.
Puisse Dieu vous bénir et continuer à veiller sur chacun de nous.

YABRE Arsène Totao

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