Actualités :: Vie conjugale : Ainsi battent-ils leurs épouses !
Rock Audacien D. DAMIBA, Conseiller conjugal

" A quelque chose, malheur est bon", dit-on. Et ce qui s’est passé en ce jour du mois de décembre 2009, n’a fait que confirmer cet adage. Mon ami M.K ne me dira pas le contraire, lui qui m’a autorisé de tracer ces lignes à ce sujet.

De quoi s’est-il agi ?

En ce jour de repos et comme à l’accoutumée, je me suis rendu chez M.K pour les nouvelles de la famille. Habitué des lieux, je n’ai pas pris la peine de taper au portail et me voici dans la cour.

Mais alors, quel spectacle s’est offert à moi ? M.K battait sa femme. Courageuse qu’elle était, elle s’était gardée de passer le moindre cri et se laissait rouer de coups comme une vulgaire personne. Je me suis écrié :"Arrête-moi ça ! Qu’est-ce qui te prend ?" Confus, M.K mit fin à la gymnastique, alla s’asseoir dans le salons. Son épouse, elle, s’est empressée de regagner la chambre, les yeux imbibés de larmes.

Je me suis avancé et j’ai pris place à côté de M.K qui, sans attendre une quelconque remarque de ma part, se lança dans cette confession, ce méa-culpa qui disait long sur toute la honte qu’il ressentait et tous les regrets qu’il exprimait.

"Voisin, me dit-il, je viens de commettre la plus grande bêtise de ma vie. Je viens de battre ma femme comme tu l’as vu. J’ai utilisé ma force physique, ma musculature, non pour protéger mon épouse contre toute agression, mais pour lui subir des douleurs, des blessures.

A notre mariage, je lui avais pourtant promis d’être à ses côtés pour la protéger, la secourir et la sécuriser. Elle sait désormais qu’elle ne peut plus compter sur moi pour la protéger. Elle se sentira constamment en danger. A ma vue, elle se sentira constamment en danger. A ma vue, elle tremblera au lieu de se réjouir ; ma présence lui fera peur, au lieu de la rassurer. A ma voix, elle se sautillera de frayeur. Elle ne verra plus autour d’elle cette ceinture, ce mur de sécurité.

Elle se sentira exposée, délaissée. J’en ai honte. Je me demande comment j’ai pu exposer et démontrer cette image de moi. Je suis homme, mais je ne me sens plus époux dans le sens du responsable, de celui qui donne envie, de celui qui se maîtrise et dont l’épouse peut être fière. Je suis homme, c’est vrai et c’est tout. Homme-époux, je ne le suis pas . Je ne peux pas le revendiquer. Je me suis renié. Non ! je me suis dévoilé . Tel je suis et rien d’autre. Un homme violent, démontrant sa force de frappe à son pousse, la mère de ses enfants."

Et puis M.K se mit à sangloter, et il me donna l’occasion de lui parler, de parler à vous tous, époux violents qui battent leurs épouses.

Rupture de deux forces !

Le physique de l’homme est fait pour rassurer sa femme comme pour lui dire : "tu es entre de bonnes mains". La femme, de par sa constitution physique, démontre et réclame plus fort qu’elle. De protection, elle en a besoin. Pas celle d’une maison, soit-elle luxueuse et en béton armé, pas celle d’un compte bancaire bien garni, pas celle d’une famille soit-elle nombreuse et noble. Elle a besoin d’une force qui la rassure, qui lui garantit la sécurité.

La musculature de l’homme n’est pas de la "physiocite". Elle est, elle devait être l’exposé de sa force de caractère, la force de son cœur. Une force de cœur qui se manifeste avec douceur, avec tempérance, avec bonheur. Une force de cœur qui sait et qui peut se retenir, qui se maîtrise. C’est dire que la force de l’homme est d’abord et avant tout une force qui se calme, qui se contrôle, qui n’échappe pas. C’est une force domptée, réglée qui sert la cause de l’épouse pour son épanouissement.

Violences faites aux femmes !

Ce sont les hommes, les époux, ceux qui ont promis protection à leurs épouses qui ont créé ce thème. Ils l’ont créé par leurs agissements. Ils l’ont créé dans leurs rapports avec leurs épouses. Violence entre partenaires conjugaux, c’est une mouche de trop dans la "soupe conjugale". Mais ceci est arrivé parce que les hommes ont renoncé à leur serment. Ils se sont reniés.

En réalité, il y a un dysfonctionnement très grave en chaque homme qui fait subir des violences à son épouse. Il y a divorce entre la force du cœur et celle du physique. Pire que cela, la force physique a anéanti la force du cœur. Et l’homme violent est devenu physique ni plus ni moins. C’est dire aussi qu’il n’est plus un homme plein et entier.

Et c’est cela qui est grave, car un homme qui bat sa femme, ne se gênera pas de battre sa mère. L’autre n’a-t-il pas dit que : "Qui n’aime pas sa femme n’aime pas sa mère" ?.

A tous les hommes qui s’arrogent le droit de battre leurs épouses, s’arrogeant du même coup le droit de se renier eux-mêmes, qu’il me plaise de leur dire ceci : votre épouse n’est pas le problème, vous êtes le problème, votre propre problème. La solution ne réside donc pas dans les atrocités que vous faites subir à votre épouse, elle est dans le traitement que vous devez faire à votre cœur.

Rock Audacien D. DAMIBA : Conseiller conjugal (damibashalom@yahoo.fr)

Sidwaya

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