Le 5e Forum national des jeunes s’est ouvert le jeudi 4 février 2010 à Bagré dans la province du Boulgou (région du Centre-Est). 2500 participants des 45 provinces sont invités à réfléchir sur la meilleure façon d’impliquer la jeunesse dans l’entrepreneuriat agricole
« La terre ne ment pas ». Voilà une maxime qui devrait désormais faire recette chez les jeunes du Burkina. En tout cas, c’est ce à quoi on les invite maintenant. Sur les rives du barrage hydro agricole de Bagré, l’ouverture de cette grand-messe annuelle a été l’occasion de lancer la réflexion sur le thème « Jeunesse, entrepreneuriat agricole et auto emploi, un défi ». Et ce ne sont pas les opportunités et les filières porteuses qui manquent. Pour le ministre en charge de l’agriculture, Laurent Sédogo, la modernité dépeint parfois la vie rurale comme archaïque avec des cultivateurs courbés sous le soleil et grattant le sol avec une daba multi centenaire. Et pourtant ! « Notre agriculture est désormais tournée vers la satisfaction des besoins de notre marché », a affirmé avec force Laurent Sédogo. Il y a donc du boulot et il n’est pas tard de s’engager dans ce secteur qui est la force motrice de l’économie burkinabè. Ça tombe bien puisque c’est l’autre force motrice (les jeunes), selon le mot du ministre Laurent Sédogo, qui est appelée à investir les champs pour produire du riz, du maïs, du mil, etc., suffisamment pour nourrir les Burkinabè.
Les jeunes, pour leur part, n’en doutent pas. Le président du Conseil national da la jeunesse, Adams Boris Ouédraogo, a indiqué que le gouvernement a déjà entrepris de nombreuses actions dont notamment les appuis conséquents aux producteurs et la mécanisation. Mais, il faudrait d’abord, selon lui, tirer les leçons de l’installation des jeunes sur les périmètres irrigués avec ses succès et ses échecs (cas des étudiants dans la vallée du Sourou).
A partir de ce moment, des propositions peuvent être faites au gouvernement et les jeunes se disent prêts à faire cet exercice pour relever le défi. D’ores et déjà, selon Boris Ouédraogo, le dispositif de formation doit être amélioré parce qu’il faut une main-d’œuvre de qualité pour le secteur. Pour sa part, le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi, Justin Koutaba, a indiqué que des réflexions des participants devraient émaner « des contributions pour relever les défis du chômage, du sous-emploi et de la pauvreté des jeunes ». Et pour leur permettre d’apprécier les potentialités du Burkina, des conférences leur seront données par des cadres du ministère en charge de l’agriculture. Mieux, les jeunes sont attendus dans les champs de Bagré où ils devraient aider les producteurs à repiquer du riz ou à en récolter ainsi qu’à faire de la fumaison de poisson, entre autres.
Enfin, le ministre Justin Koutaba a annoncé sous un tonnerre d’applaudissements que les jeunes déjà engagés dans le secteur agricole bénéficieront de prêts de quelque 400 millions de F CFA du Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ) ; ce qui représente un tiers de l’enveloppe allouée à cette structure en 2010. D’ailleurs, les premiers chèques seront remis par le président du Faso, himself, attendu à Bagré pour la rencontre avec les jeunes et la nuit du mérite le samedi 6 février 2010. D’autres activités devraient ponctuer le Forum national des jeunes qui prend fin le 7 février 2010. Il s’agit notamment du cross de soutien aux initiatives de paix, à la stabilité et au leadership du président du Faso et de l’adresse des autorités coutumières et religieuses.
Par Dayang-ne-Wendé P. SILGA
Le Pays
