Actualités :: Drogue et banditisme : Chasse à l’homme dans le projet ZACA

La Brigade des mœurs et des stupéfiants a frappé un grand coup dans le projet ZACA. En effet, tôt dans la matinée du 2 février 2010 les usagers et riverains de ce qui servait de siège à l’entreprise EBOMAF où sont entreposées des dalles préfabriquées ont été témoins d’une chasse à l’homme digne d’un film hollywoodien.

On savait la zone du projet ZACA repère de bandits. On savait également que cette zone est reconnue pour le racolage. Mais ce qu’on ne soupçonnait pas, c’est qu’elle était également une zone de non-droit où opérait un réseau de trafiquants et de consommateurs de drogue. « Depuis plusieurs semaines, nous avons des informations selon lesquelles des dealers opéraient dans la zone. Nous avons donc initié cette opération pour mettre fin à ce trafic… » Nous a confié le commissaire Moussa SANA, chef de la division des mœurs et des stupéfiants.

La Brigade des stups frappe fort dans la ZACA

Ces armes blanches saisies ont certainement servi à agresser d’honnêtes citoyensAux environs de 9h, une vingtaine de policiers, certains en civil et d’autres en tenue, investissent ce qui servait encore de siège à EBOMAF. S’en suit alors une course-poursuite vers les dalles. Les bandits s’engouffrent dans leurs repères. Les policiers encerclent les lieux. Commencent alors les recherches. Les bandits tentent de se cacher. D’autres tentent de prendre la poudre d’escampette. Très vite ils sont neutralisés. Les policiers ratissent large. Ils s’engouffrent même dans les dalles tout comme les bandits. Après une heure d’intervention, les officiers Henri BONKOUGOU et Arouna SANGARE, les hommes de terrain du commissaire Moussa SANA interpellent plus d’une douzaine de dealers dont deux femmes portant chacune un bébé d’à peine cinq mois. Deux motos et trois vélos sont saisis. Outre cela, les policiers ont trouvé du matériel servant à la consommation des stupéfiants et quelques sachets de cannabis. Les visages des bandits sont graves, marqués certainement par l’abus des stupéfiants, ils ne disent rien. Menottes acérées aux poignets, un des bandits se plaint de douleur.

La mère du bébé (visage caché) et les autres bandits ont été embarqués par les Forces de l’ordre sous le regard des badauxComme s’ils avaient honte, certains tentent de se cacher le visage. « Vous voyez ces dalles ? C’est devenues leurs demeures. Il y a même un matelas qui y est déposé. Ils vendent et consomment toutes sortes de stupéfiants dans ces lieux. Cocaïne, cracker, cannabis etc…. » Nous confie un des officiers sur le terrain. Pendant que les policiers convoient les premiers interpellés au poste, la traque continue. Un, puis, un deuxième bandit, sont extirpés de leur cachette. Les badauds veulent en finir avec eux. « Il faut les tuer » Clament certains dans la foule.

Sans même jeter un regard sur ceux qui réclament la mort de ces malfaiteurs, le policier l’éconduit jusqu’à l’autre groupe des interpellés. Bien habillé et un mètre de menuisier en main, l’interpellé clame son innocence. « Je ne suis pas inquiet dira-t-il. Moi je suis menuisier et je travaille au grand marché, je ne suis pas un voleur encore moins un drogué… » Raconte-t-il. Visiblement sa confession n’émeut personne puisque, un badaud n’a pas manqué, malgré la présence du policier de lui donner un coup de pied. « Si tu n’es pas un voleur que faisais-tu dans ces dalles ? » Lance un autre badaud. Mais le mal est plus profond que l’on ne le pense. Selon les éléments de la Brigade des stups, le réseau est très bien organisé. C’est entre 2h et 3h du matin que les bandits rentrent de leurs opérations de vol. Une fois de retour, des receleurs passent aux environs de 3h et 4h du matin pour racheter les objets volés et vers 5 heures du matin, les ravitailleurs en drogue arrivent et approvisionnent les bandits qui eux revendent dans leurs repères. De retour à la brigade, les hommes des stups prennent attache avec les services de l’Action sociale pour qu’ils puissent prendre en charge les bébés des deux femmes.

La Brigade des stups, parent pauvre de la police ?

Ce bébé vivait au milieu des bandits de par la volonté de sa mère. Pour mener à bien cette opération, la Brigade des stups a fait appel au commissariat central. En manque total en moyens logistiques, à elle seule, elle n’aurait pas pu mener à bien cette mission. Et pour cause, cette brigade malgré l’étendue et l’importance de son action ne dispose même pas d’un véhicule de service, à plus forte raison d’une moto. A preuve, pour cette opération, tous les agents de la brigade sont partis à cette mission sur leurs propres engins à deux roues. Si ce n’est pas de la bonne volonté et du courage c’est quoi alors ? Visiblement, la Brigade des stups est le parent pauvre de la police nationale. Il a fallu donc que le commissariat central l’appuie en hommes et en logistique pour que cette opération ait le résultat escompté. C’est le lieu donc d’interpeller le ministre de la Sécurité pour qu’il lui vienne en aide. Le phénomène de la drogue est une réalité et la brigade des stups a besoin de moyens conséquents pour mener à bien son travail pour le bonheur des populations.

La responsabilité de l’EBOMAF est engagée

« Il faut que l’entreprise EBOMAF enlève ses dalles, ou, à tout le moins, les dispose de sorte qu’il y ait une possibilité d’accès au site sans encombre comme c’est le cas actuellement », réclament les passants et les riverains indignés que les dalles de cette entreprise servent de repères aux bandits. Si les alentours des lieux sont truffés de déjections humaines et animales, il faut entrer dans les méandres de ces dalles pour comprendre que c’est toute une vie qui y est organisée. C’est au cœur de ces lieux que les bandits en ont fait leur QG. Des lieux où y règnent un calme et une propreté sans commune mesure avec l’extérieur. Et c’est dans les méandres de ces dalles que sont cachés les butins fruits des vols. C’est là que vivent les dealers et leurs partenaires. « Ils font tout là-bas », raconte ce policier qui a épié le coin pendant plusieurs semaines. Il faut donc que l’entreprise fasse quelque chose pour éviter aux riverains et aux usagers de vivre des drames.o

Frédéric ILBOUDO

L’Opinion

1er Mai 2024 : Le président Ibrahim Traoré rend hommage (...)
Fête du travail 2024 : Les journalistes de Lefaso.net (...)
Burkina/Orpaillage à Kalsaka : « J’ai eu trois millions de (...)
Bobo-Dioulasso : Inauguration du nouveau siège de la (...)
Burkina/ Enseignement supérieur : L’université Joseph (...)
Burkina/ Promotion de l’agrobusiness : « Sans accompagnement,
Burkina / Soutenance de thèse : Daouda Sawadogo (...)
Burkina/Nappe de poussière : « Protégez-vous pour éviter (...)
Burkina/Santé : Pathfinder International fait don de (...)
Mise en œuvre du projet Weoog-Paani : Les résultats (...)
Burkina/Mémoire historique et sursaut patriotique : « On (...)
Construction de l’aéroport de Donsin : « Globalement, nous (...)
Burkina/Produits de grande consommation : Une hausse (...)
28 avril 2024, Journée Mondiale de la Santé et de la (...)
Burkina : Les syndicats des enseignants apportent leur (...)
Burkina / Canicule : Quelques conseils et astuces pour (...)
Burkina Faso : L’ONG Educo initie une journée des (...)
Résilience climatique au Burkina : Immersion dans les (...)
Burkina/ Sécurité alimentaire : Le programme PRSA veut (...)
Action de solidarité envers les personnes vulnérables : (...)
Burkina : « La principale cause de l’insécurité dérive de (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36561


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés