Cinq jours après le lancement de l’opération d’attribution des parcelles aux sinistrés du 1er septembre 2009 par le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Vincent Dabilgou, les choses n’avancent pas suffisamment vite au goût de certains sinistrés. Sur le site de l’Institut national de la jeunesse, de l’éducation physique et sportive (INJEPS), Edgar Compaoré, le président du comité de gestion des lieux, tient à l’ombre d’un hangar une réunion avec les autres membres sur la situation des sinistrés en cette matinée du lundi 7 décembre 2009.
A l’INJEPS, on rencontre encore des anciens locataires qui n’ont pas encore perçu les 50 000 F CFA promis par le gouvernement pour se reloger. Or selon les prévisions du Premier ministre, Tertius Zongo, ces derniers devaient être payés la semaine dernière. Jusqu’aujourd’hui, rien n’est encore fait. Et les uns et les autres ne savent toujours pas quand prendra fin leur attente.
Les propriétaires de parcelles eux aussi attendent le prochain passage du comité d’attribution des parcelles prévu pour ce mardi 8 septembre 2009, annonce le responsable. Ce comité a effectué un premier passage le vendredi 4 décembre 2009. Et selon Bibata Sawadogo, sinistrée, quinze personnes ont reçu des parcelles, le bon de ciment et de tôles et les 50 000 F CFA offerts par le gouvernement pour la construction.
Devant les tentes, les femmes, aidées par les enfants, s’adonnent à la cuisine, sous le regard de leurs époux. Depuis la date butoir du 30 novembre 2009 donnée par le gouvernement pour libérer ces lieux d’hébergement provisoires, les responsables des sites, ainsi que les sinistrés, ne reçoivent plus d’argent de popote. Ils ont donc cessé de faire une cuisine collective. Chaque ménage s’organise pour se restaurer avec les « vivres secs » (mil, maïs et parfois du riz) que leur donnent à compte-gouttes les responsables. « Il y a longtemps que nous n’avons plus reçu de vivres », nous confie Bibata Sawadogo, assise devant sa tente, avec une marmite au feu.
Les responsables expliquent que les sinistrés sont servis dès qu’un donateur offre des aliments. Le passage du comité d’attribution des parcelles ne constitue plus vraiment la préoccupation immédiate des sinistrés, plutôt préoccupés par la question de la nourriture. Pour cela, ils appellent le gouvernement à voler à leur secours. Au moment où nous quittions les lieux, les membres du comité de gestion du site procédaient à la distribution de riz et des gens, à bord d’un mini car convoyaient des cartons de vivres sur lesquels il était marqué « Commission ad-hoc ». « Ce sont des boîtes de lait pour enfants », nous confie Salif Ouédraogo, un sinistré avant de nous lancer : « décidément, vous nous portez chance aujourd’hui ».
Jacques Théodore Balima
Fasozine
