La nouvelle est tombée le lundi 23 novembre 2009 dans la soirée comme un couperet et a plongé plus d’un enseignant dans la consternation. Après le démantèlement du réseau de faussaires sur les allocations familiales et les indemnités spéciales du corps enseignant et l’identification des bénéficiaires, le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation a décidé de sévir. Odile Bonkongou n’y est pas allée de main morte.
Suivant plusieurs arrêtés (cinq au total) pris le 18 novembre 2009, elle a suspendu 43 agents de la DPEBA/Comoé de leur fonction en attendant les décisions de justice. Les bannis sont tous des instituteurs, les uns en poste dans les bureaux de l’administration scolaire et les autres titulaires de classes. Parmi les 43 agents figurent le cerveau du réseau et deux autres enseignants présentement détenus à la maison d’arrêt et de correction de Banfora.
Dès réception de la note, les enseignants concernés par l’arrêté devront, en principe, arrêter leurs activités d’enseignement. Selon les termes de la note, ces agents font l’objet de poursuites judiciaires pour faux et usage de faux en écriture publique ou authentique, escroquerie, complicité d’escroquerie et émission de chèque sans provision. En application des dispositions de l’article 228 de la loi n°019 du 18 mai 2005, précise l’arrêté, les intéressés percevront pour compter du 24 septembre 2009, date d’effet de l’arrêté, la moitié de leur traitement et la totalité des suppléments pour charges familiales. Des services comme la CARFO, la Solde, le Trésor public, les Impôts, le ministère de la Fonction publique ainsi que les intéressés sont ampliataires de la note.
Pour mémoire, le réseau aujourd’hui démantelé avait mis en place un dispositif qui permettait de servir indûment des indemnités à des travailleurs. Ces derniers, dès perception du « magot », reversaient les deux tiers que les différents maillons de la chaîne se partageaient. Dans la cité du paysan noir, cette décision du ministre de l’Enseignement suscite des inquiétudes. Quel pourrait être le sort de ces agents suspendus lorsqu’ils auront fini de rembourser ? Il faut signaler que parmi les bénéficiaires figurent des agents qui sont en congé libéral c’est-à-dire qui seront admis à la retraite en décembre 2009.
Par Mamoudou TRAORE
Le Pays
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