La Coordination des ressortissants guinéens résidents au Burkina (CRGRBF), ou plus exactement les jeunes partisans du CNDD du Faso, ont donné une conférence de presse hier 17 novembre à l’Hôtel Eden Park. Il s’est agi pour eux de dire merci à Blaise pour avoir accepté d’être le facilitateur dans la crise que connaît leur pays. Ces jeunes affirment aussi leur soutien à Dadis, « qu’il soit candidat ou non ! ».
En ce mardi 17 novembre 2009, à l’entrée du grand portail donnant sur la piscine de l’hôtel Eden Park, des jeunes arborant des tee-shirts et des chemises en pagne à l’effigie du capitaine Moussa Dadis Camara accueillent les arrivants. Devant et à l’intérieur de la salle située face à la piscine, des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Guinéens résidents au Burkina Faso soutenant le CNDD » étaient affichées.
Plus de doute, le libellé de l’invitation adressée à la presse pour cette conférence de presse n’est pas très exact. Il y est écrit que « la Coordination des ressortissants Guinéens résidents au Burkina Faso (CRGRBF) » convie les journalistes à cette rencontre pour « exprimer de vive voix au président du Faso toute la reconnaissance et l’encourager » pour sa médiation en Guinée. L’exactitude aurait voulu qu’ils écrivent “les jeunes Guinéens partisans de la junte invitent la presse”...
En tout cas, le porte-parole de cette coordination, Vincent Kourouma, a en quelques minutes livré sa déclaration liminaire aux hommes de médias dans une salle où avaient également pris place de nombreux Guinéens : « Nous voulons remercier particulièrement le président du Faso pour son implication personnelle... nous demeurons sensibles à la confiance renouvelée par vos pairs en vous mandatant pour la gestion de la crise guinéenne...
M. le président du Faso, vos interventions connues de tous par votre pragmatisme et votre capacité de discernement dans les crises qu’a connues la sous-région ouest-africaine, et particulièrement l’Afrique, ne sont plus à démontrer ...c’est dans cet esprit que nous, communauté guinéenne au Burkina, tenons à vous manifester notre soutien indéfectible dans votre vision de résolution pacifique de la crise... ». Pourquoi n’avoir pas spécifié dans la demande que la CRGRBF est tendance junte ? Réponse : « Nous sommes des Guinéens, et tout ce qui touche ce pays nous touche... nous ne pouvons pas rester en marge de cette crise qui frappe notre pays ».
Et vu qu’il y a à peu près 2000 Guinéens au Burkina, si d’aventure d’autres Guinéens qui sont du côté des Forces vives donnaient eux aussi de la voix ? Réponse-esquive du porte-parole, Vincent Kourouma : « Nous sommes des Guinéens et avons tenu à remercier le président Blaise Compaoré... Dès les premiers jours du CNDD, nous l’avons acclamé, nous continuerons à le faire ». N’est-ce pas précipité de remercier le facilitateur qui n’est qu’à ses débuts dans la résolution de cette crise ? Pour cette coordination, Blaise a déjà fait ses preuves ailleurs, il parviendra à « concilier les différentes positions et sortira victorieux ».
Ce point de presse est-il spontané ou téléguidé, puisqu’on est à la veille du début des négociations avec les deux parties à Ouagadougou, a demandé un journaliste ? « Personne ne nous a téléguidés... la coordination a été créée dès la prise du pouvoir par le CNDD... personne ne nous a incités à le faire... », a répondu à brûle-pourpoint Vincent Kourouma. Revenant de façon insistante sur cette revendication matricielle des Forces vives qui exigent le départ de Dadis, et souhaitant savoir ce qu’en pensent ces jeunes thuriféraires du chef de l’Etat guinéen, les journalistes auront la réponse suivante : « Que Dadis soit élu ou pas, nous le soutenons ». C’est limpide comme de l’eau de roche.
Note :
Niikié : merci en langue bambara
Blaise Compaoré à l’issue de sa visite au Nigéria
“J’ai été conforté et encouragé dans ma mission de médiation en Guinée Conakry”
Le président du Faso a effectué, le 16 novembre 2009, une visite de travail à Abuja, au Nigéria. Cette visite a été marquée par un entretien en tête-à-tête au Palais présidentiel entre Blaise Compaoré et son homologue nigérian sur sa mission de facilitation dans la crise politique en Guinée Conakry.
Le déplacement de Blaise Compaoré dans la capitale politique du Nigéria avait pour objectif de faire le point du début des pourparlers interguinéens dont il est le Facilitateur.
C’est ce qui ressort des déclarations faites par les deux chefs d’Etat à la presse à l’issue de leur entretien. Le président Umaru Yar’Adua, président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a réaffirmé sa confiance en Blaise Compaoré et l’a encouragé dans sa mission de réconciliation en Guinée.
Le Président du Faso a de son côté confié à la presse qu’il était venu rencontrer le président de la CEDEAO, suite à la mission qu’il lui a confiée de permettre aux forces politiques guinéennes de rétablir le dialogue entre elles aux fins de créer les conditions d’un retour à la vie constitutionnelle en Guinée.
“Dans ce cadre, après avoir eu de nombreux contacts avec le pouvoir et l’opposition, je suis venu présenter au Président de la CEDEAO, la manière dont je compte conduire le processus et recueillir ses sentiments. Je dois dire que j’ai été grandement éclairé par les vues de la CEDEAO et de la communauté internationale. J’ai été conforté et encouragé dans ma mission”, a affirmé le chef de l’Etat burkinabè.
Direction de la Communicationde la Présidence du Faso
Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana
L’observateur Paalga
