Alors que le maire de Ouagadougou peine à mettre de l’ordre sur la zone piétonne qui ceinture le grand-marché Rood-Wooko, voilà que les commerçants de Kaya, eux, refusent de se soumettre à un contrôle du bureau des affaires économiques. Sans autre forme de procès, ces derniers ont envoyé paître des contrôleurs, qui ont débarqué de Ouahigouya vendredi dernier pour vérifier l’application des règles de concurrence, de conformité des factures d’achat et de la transparence des prix des produits vendus sur la place du marché de Kaya. C’est à croire que les commerçants sont devenus intouchables ou qu’ils sont au-dessus des lois de ce pays.
Après le bourgmestre de la capitale, c’est au tour du chef du bureau des affaires économiques de la région du Nord de l’apprendre à ses dépens. Sa mission de contrôle a été simplement un coup d’épée dans l’eau. Pour éviter de se faire contrôler, les commerçants de Kaya se sont concertés pour lui opposer une fin de non-recevoir en barricadant leurs boutiques. Le pauvre chef de mission n’a rien pu faire. Il a été obligé de se plier. Il abdiqué. C’est vraiment dommage pour la puissance publique. Mais à qui la faute si on en est arrivé là ? Pourquoi les commerçants semblent être devenus ingérables ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’autorité, quelle soit communale ou gouvernementale, a du mal à s’imposer aux commerçants. L’impasse dans laquelle se trouve le maire Simon Compaoré, dans la gestion de la discipline et de l’ordre à Rood-Wooko, est assez illustrative de l’impuissance ou de l’incapacité des pouvoirs publics à se faire respecter dans les marchés et yaars. C’est vrai que « le marché c’est le désordre », dans l’entendement populaire. Mais de là à vouloir faire du « désordre » la règle, il n’y a qu’un pas, que les commerçants de Ouagadougou et de Kaya ont allègrement franchi. Jusqu’où ira l’autorité maintenant ?
Bark Biiga
Fasozine
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