C’est un secret de Polichinelle que d’affirmer que les fonctionnaires n’ont pas bonne presse au Burkina. Ils sont taxés à tort ou à raison d’absentéistes, de laxistes, d’indisciplinés et de mauvais gestionnaires du bien public. Des clichés, justifiés ou non, qui ni ne militent pas en faveur de l’image qui doit être celle de l’Administration publique, « bras ouvrier de la bonne gouvernance », pour reprendre un terme cher au Premier ministre Tertius Zongo.
Il était donc temps que le gouvernement songe à donner une autre image de la Fonction publique. Et c’est tant mieux si cela passe par l’instauration d’un régime disciplinaire. En effet, depuis le 24 septembre dernier, le chef du gouvernement a édicté la voie à suivre, dans le but de débarrasser l’Administration publique de ses tares, mais également pour fabriquer ce fonctionnaire nouveau, à même de traduire les ambitions de bonne gouvernance dans le champ du concret. Les maîtres mots seront désormais la « méritocratie » et le « civisme administratif ». Quoi de plus normal dans un pays mal loti comme le Burkina qui ne peut compter que sur des ressources humaines de qualité pour son développement ?
Mais le tout n’est pas d’adopter un régime disciplinaire et d’organiser un séminaire pour examiner et adopter les modalités de son application. Le plus sera d’appliquer effectivement ces mesures, sans complaisance et en toute impartialité. Ainsi et seulement ainsi, on pourra voir et croire qu’il est possible d’insuffler la discipline et le bon rythme. Le conseil de discipline du ministère de la Fonction publique a vraiment du pain sur la planche.
Bark Biiga
Fasozine
